Stop à la polémique sur les comédies qui parlent de l’autisme !

Film et autisme Polémique

Suite à la lecture du texte d’Hugo Horiot qui considère que le film « Le goût des merveilles » est encore une série de clichés sur l’autisme, je me permets de répondre : stop à la polémique.

De temps en temps, des scénaristes s’intéressent à l’autisme, et décident de faire un film sur le sujet. On se souvient tous de Rain Man, qui a eu le mérite de montrer au grand jour ce qui était caché de tous : l’autisme. Et désormais, le sujet revient de manière sporadique sur le Grand Ecran. Mais quelle levée de bouclier à chaque fois… la question de la légitimité hante les films qui parlent de l’autisme, dès que l’on aborde le sujet de l’interprétation et du scénario.

Vous souvenez-vous quand Pascal Duquenne a interprété « Le Huitième Jour » ? Personne ne l’a trouvé « pas assez trisomique » pour jouer ce rôle qui lui a rapporté quand même le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes. Il était légitime. C’était incontestable.

Aujourd’hui Hugo Horiot fustige Benjamin Lavernhe, pour son interprétation de Pierre, autiste asperger dans « Le goût des merveilles », parce qu’il ne s’est pas assez bien renseigné sur l’autisme (pourtant il s’est inspiré de Joseph Schovannec et Temple Grandin, excusez du peu) et que finalement il n’en délivre qu’un cliché.

Alors rappelons un peu : oui, il n’y a pas que des aspergers dans le spectre, effectivement. On parle de spectre autistique, et ça va évidemment de l’autiste non verbal qui étale encore ses excréments sur les murs à 18 ans au comédien talentueux qui voyage et poste des selfies sur les réseaux sociaux en train de prendre du bon temps à New York, comme Monsieur Horiot.

Le spectre est donc LARGE.

Alors comment ne pas tomber dans les clichés ? Chaque individu est différent, se comporte différemment, est une personne à part entière avant même d’être autiste, ce qui en fait toute sa richesse et sa singularité. Comment représenter en un film tout ce panel de comportements ? Impossible. Ne demandons donc pas l’impossible.

Alors on peut se poser la question de la légitimité. Comment un comédien, qu’il soit de la Comédie Française ou non, peut-il interpréter correctement un autiste sans connaître véritablement l’autisme de l’intérieur ?  Mais de quel autisme parle-t-on, au juste ? Il y a tant d’autismes…  Serait-ce plus légitime que ce soit un comédien autiste comme Hugo Horiot qui prenne ce rôle ? Oui, cela parait logique… sauf que… Mr Horiot ne serait-il pas obligé de surjouer son rôle ? Je veux dire, au vu de ses interviews que j’ai pu regarder de lui, il n’a pas DU TOUT l’air autiste… alors on fait comment ? Quel autisme voudrait-il jouer ? Parce que si l’on prend l’autisme de Mr Horiot aujourd’hui, c’est comme celui de mon fils, Le Petit Prince : pas très spectaculaire, pas de quoi en faire un film.

Bref, pas la peine de continuer, vous avez compris le fond de ma pensée, que je vais résumer ici : on parle de l’autisme, dans un film, une comédie, c’est déjà pas mal. Je souhaite que petit à petit, cela permette d’ouvrir l’esprit des gens à se dire que la différence est une richesse et pas une exclusion. Et tant pis pour le cliché, et tant pis que ce soit encore un asperger dont on parle, l’important est vraiment ailleurs. Cessons de systématiquement décrier les initiatives qui sont menées par les non autistes !

6 réflexions sur “ Stop à la polémique sur les comédies qui parlent de l’autisme ! ”

  • 23/12/2015 à 13:57
    Permalink

    Tt à fait d’accord avec vs. Tte initiative qui aide le public à faire connaissance avec certains aspects de l’autisme est louable. Lorsque Hollywood produit 1 film les acteurs mirroitent 1 ou plusieurs facettes d’1 charactère bien particulier et non un méli-mélo des tous les charactères existant chez les neurotypiques, les traits de charactère sont soigneusement choisis. Il en va de mm pour l’autisme, le producteur va choisir son personnage après s’être informé sur le sujet, ensuite c l’acteur qui va devoir étudier plus profondément certains traits que le film veut montrer. Chaque personne reste 1 individuel qui ne rassemble naturellement que certains traits qui dénotent sa personnalité, sinin ns serions tous les mm donc des clones sans cette diversité qui rend les êtres humains si intéressants. Mais la critique e tellement plus facile

    Réponse
      • 25/12/2015 à 18:01
        Permalink

        Merci à vs et vtre famille aussi

  • 05/01/2016 à 13:10
    Permalink

    Je viens de lire votre post, et découvrir l’article, je pense que les deux visions peuvent coexister : Vous avez tous les deux raisons !

    Oui il faut faire connaitre, et chaque initiative est la bienvenue,
    Oui il faut montrer la douleur, et oui il serait intéressant d’exposer le concept de palette Autistique.

    Espérons que ce film soit le début d’une série, et que tombe le tabou de parler de l’autisme, on pourra alors y exposer les multiples facettes de cette maladie/handicap !

    Encore merci pour ce blog en tout cas 😉

    Réponse
    • 05/01/2016 à 14:21
      Permalink

      Je tiens à insister sur le fait que l’autisme n’est pas une maladie ni un handicap, c tt simplement une différence comme il y en a de sérieuses chez les neurotypiques. Ces diversités sont présentent afin de ns obliger à évoluer ds nos perceptions et à se faire face. L’autiste ns apporte l’ouverture de conscience, apprend l’inclusion à 1monde basé sur l’exclusion, et ns apprend l’acceptation de ce qui est, chose assez difficile pour 1 peuple qui se prétend pouvoir contrôler son environnement.
      Meilleurs voeux pour 2016.

      Réponse
  • 05/04/2016 à 08:44
    Permalink

    Quand j’ai vu Rain man au cinéma j’avais 16 ans et j’ai découvert l’autisme comme de nombreuses personnes. Je pensais alors que cette « maladie » était connue. Je n’ai retenu du film que la prestation de Dustin Hoffman qui m’a vraiment touché alors qu’à côté il y avait le beau Tom Cruise que j’ai zappé! Aujourd’hui je suis maman d’un enfant différent et malgré les 26 années passées l’autisme et sa prise en charge a très peu évoluée. Je ne connais pas le film dont il est question mais je suis persuadée qu’il doit passer des messages. Je viens de voir le film  » Presque comme les autres » et je me suis retrouvée même si bien des choses sont différentes, le vécu reste sensiblement le même. J’ai lu en 2010 aussi « L’enfant cheval » de Rupert Isaacson qui m’a énormément apporté psychologiquement. Dans notre société tout serait plus simple si les gens étaient tous ouverts d’esprit, la différence est une richesse à mon sens.

    Réponse

Répondre à lepetitprinceadit Annuler la réponse.