Et sinon, le boulot, ça se passe comment ?

travail et parentalité

Le Petit Prince a dit : « Maman, tu préfères travailler à la maison ? Parce que c’est quand même mieux quand tu t’occupes de moi… »

Ou comment fait-on pour avoir un parcours professionnel cohérent quand on a la charge d’un enfant qui nécessite beaucoup d’attention.

Je ne sais pas comment les autres parents font. Honnêtement, avoir un enfant « atypique » implique une prise en charge de la part des parents très chronophage. Mais là-dedans, comment continuer à mener sa propre vie d’homme et de femme, de recevoir des amis, de travailler, de prendre du temps pour soi ? C’est une vraie question car pour l’instant, moi, j’en suis aux balbutiements d’une réponse, et seul le temps sera juge.

Pour faire court, voici un condensé de mon parcours professionnel :

  • Un 4/5 quand mon fils avait entre 2 et 3 ans, il a été balloté entre ma mère qui le gardait, une assistante maternelle, j’ai tenté la nounou à domicile mais c’était hors de prix pour finir avec une crèche.
  • Première année de maternelle : j’ai opté pour un mi-temps, ce qui me permettait de l’amener et de le chercher aussi souvent que nécessaire dans la journée, mais financièrement parlant, je ne m’en sortais pas.
  • Deuxième et troisième année de maternelle : je terminais à 17h mon travail, je fonçais chercher le Petit Prince, épuisé de sa journée à l’école. Financièrement c’était mieux mais moralement… bof bof.
  • CP,CE1,CE2,CM1 : parce que je croyais que Le Petit Prince, bien suivi, allait mieux, je l’ai confié aux bons soins d’une nounou qui venait à la sortie de l’école et le ramenait à la maison. J’avais opté pour un 9/10, c’est à dire que je ne travaillais pas le mercredi après-midi.
    Mais comme ça se passait mal en primaire, autant vous dire que malgré un changement d’école, de nounou etc, ça a été l’enfer.
    Certes, je gagnais plus d’argent, mais c’était la course constamment. Je savais aussi que quand j’allais rentrer, la nounou allait m’expliquer que ça s’était mal passé, que du coup j’allais devoir passer voir la maitresse ou la directrice etc etc. Mon cerveau était en ébullition, tiraillé entre mon job qui me plaisait et la culpabilité de laisser mon fils.
  • CM2 : je démissionne ! Avec la bienveillance de mon boss, on fait une rupture conventionnelle qui me permet de toucher le chômage pendant 23 mois. Et je suis enfin là, à bien m’occuper de mon enfant, enfin, et d’aller le chercher le soir à la sortie des cours. Du coup, je me sens mieux vis à mis de mon fils, qui lui aussi va beaucoup mieux, prend confiance en lui. J’ai démissionné car je me disais qu’il avait besoin de moi pour avoir un CM2 serein lui permettant d’aborder le collège de manière plus tranquille.
    En revanche, pour moi, moralement ce n’est pas évident. C’est dur d’aller pointer à Pôle Emploi, je n’aime pas l’idée de quémander. Et puis le manque d’activité, le fait de rester chez moi est difficile alors je décide de me lancer dans la grande aventure du community management et de la rédaction web en freelance. Pôle Emploi m’aide bien sur ce coup là et je commence à gagner, grâce à mon réseau, des petits contrats.
    Financièrement, c’est pas la gloire mais ma vie est confortable, je me sens fière de m’occuper de mon fils.
  • 6ème : heureusement que je bosse à la maison : ça se passe hyper mal pour le Petit Prince qui se fait malmener, puis agresser, et est menacé au quotidien. Il vit un enfer, je vais tous les jours au collège, et je bénis de ne pas être salariée, sinon, je pense que je me serais fait virer. Suite à cette année horrible, nous décidons de déménager. Comme moralement, je ne vais pas très fort, et que les contrats ne pleuvent pas, je tombe sur une annonce pour un mi-temps en tant que responsable marketing, à laquelle je postule et banco : je suis embauchée avant le déménagement.
  • 5ème : Le Petit Prince va super bien, j’ai quelques contrats en free sur lesquels je travaille l’après-midi et dans cette entreprise tous les matins sauf le mercredi. Je gagne des clopinettes, mais au moins, je vois du monde et c’est pas rien.
    Mais… las, trois fois hélas : l’atmosphère est sordide dans cette entreprise et mon humeur s’en ressent : j’essaie de tout donner pour améliorer les choses mais rien n’y fait. J’ai la boule au ventre en partant travailler le matin, je reviens en me demandant ce que je fous là. Résultat : je deviens tendue, je manque de patience, et ça rejaillit forcément sur le Petit Prince qui subit ma mauvaise humeur.

ET BIEN JE DIS NON ! Je vous annonce en exclusivité que je démissionne de mon poste aujourd’hui.

Les raisons sont celles-ci : j’ai besoin de disponibilité pour mon fils et de m’épanouir dans un boulot qui me plaise. Alors j’ai décidé de me consacrer à ce blog, et de trouver du boulot en freelance par tous les moyens. Comme je démissionne, et bien… je n’ai pas de chômage mais tant pis. Mon mari me soutient, on ne roule pas sur l’or, loin de là, mais je ne peux plus continuer comme ça.

Mon mari m’a dit ce matin : « Tu es la seule qui tient debout dans cette famille, alors pas question que tu sois malheureuse à cause d’un boulot ! »

J’espère trouver ma voie professionnelle tout en continuant à être disponible pour ma famille et surtout pour mon fils.

Mais ma question c’est : comment font les autres parents ?  Allez hop, un autre sondage, tiens :

9 réflexions sur “ Et sinon, le boulot, ça se passe comment ? ”

  • 06/02/2014 à 21:54
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    tout dabord merci pour ce blog et ke comprdnd ce que tu vis je vis la meme chose et jenens uis qua debut vu que mon fils na que 4 ans je sais que cela va pas sarranger

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    • 07/02/2014 à 14:21
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      Ça va forcément s’arranger, il ne faut perdre courage ! Il y a des méthodes, il y a ton bon sens qui fait qu’avec ta patience et toute sa volonté, il va progresser, c’est certain. Hauts les coeurs ! C’est long, mais ça va aller mieux, c’est certain.

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  • 11/02/2014 à 15:54
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    bonjour,
    merci pour ce blog , j y vais depuis 3/4 jours et je vs soutiens . moi je suis a temps partiel depuis le depart et comme ca se passe bien a l ecole pour mon fils et j arrive a gerer avec l aide d une tante et d une nounou tt va bien . bon courage et ne baisser pas les bras .

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    • 11/02/2014 à 18:20
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      Merci Muriel de votre témoignage, c’est super si vous avez de l’aide de votre famille ! C’est vraiment important de se sentir entouré…

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  • 11/02/2014 à 20:43
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    oui , exact ca permet de tenir le coups et en voyant ce qu il a surmonté et réalisé , ca vaux le détour !

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    • 12/02/2014 à 18:43
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      En effet, du coup il y a un truc ; on peut dire qu’on peut être fières de nous !!! Parce que sans des parents aidant et aimant, ces enfants là seraient promis à un avenir très sombre.

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  • 13/02/2014 à 18:33
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    exact et j espere pouvoir aider mon fils au maximun pour qu il soit le plus autonome possible dans quelques annees : avoir son logement son travail et une vie de famille

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  • 17/03/2014 à 11:02
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    Bonjour, Chouette ce blog et cette idée d’annuaire, géniale ! C’est une réflexion que je mène depuis des mois mais on me dit qu’on doit faire attention pour la publicité des professions médicales et paramédicales… Bref, je compte bien l’enrichir. Je suis maman solo de Louis 13 ans, et Ambre 9 ans. Ambre est TED et TDAH avec déficience intellectuelle. Je suis graphiste en freelance + Chef de studio salariée à 39h / semaine. Burn outée en 2012 je suis en arrêt maladie et essaie de négocier une rupture conventionnelle mais ça se transforme en bras de fer avec le boss qui dit qu’il ne veut pas financer un projet personnel, genre je projette de gaieté de cœur d’avoir cette vie épuisante et compliquée au détriment d’un travail que j’adore… Mais j’adore mes enfants et je tiens à ma vie aussi. Tout le monde trinque et je ne choisis pas de gagner 56% de mon salaire comme ça, pour le fun ou pour le faire chier. Bref, avoir un enfant handicapé, c’est batailler sur tous les terrains et devoir se justifier devant tous, c’est épuisant, de quoi devenir dingo parfois.

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    • 17/03/2014 à 20:02
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      Bonsoir Sonia ! Merci de ton commentaire. En effet, il faut tout le temps se justifier, presque s’excuser d’avoir un enfant différent qui implique de grandes responsabilités et une vie différente. En plus en maman solo, c’est super dur. Faut s’accrocher… et puis essayer de vivre pour soi aussi. Bienvenue sur ce site, n’hésites pas à commenter les articles et à y mettre ton grain de sel !

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