Qu’est-ce qui remonte le moral ?

0008750125J-849x565

Le Petit Prince a Dit : « Maman, tu ris ? »

Non, je pleure mon Poussin. Mais je sais que tu as du mal à savoir ce qui m’arrive.

Nous ne sommes pas infaillibles, il y a des fois ou ça devient vraiment difficile de cacher notre peine… alors voici quelques petits trucs que j’avais trouvé pour m’auto-remonter le moral 😉

Voilà 4 arguments à ne pas oublier quand on est au bout du rouleau, quand la différence nous foudroie :

1. Se dire qu’il y a toujours pire 

TOUJOURS ! Souvenez-vous de la dernière fois où vous êtes allé au parc : vous ne les avez pas vus, ces petits turbulents qui n’écoutent pas leur mère, ces frères qui passent leur temps à se taper dessus, celui-ci qui crève de jalousie en regardant sa petite demi-soeur et qui refuse tout ce qui vient de sa belle-maman? Vous n’avez jamais regardé Super Nanny avec ces gosses HORRIBLES qui n’en font qu’à leur tête et pourrissent littéralement la vie de la famille ?  Ou mieux : les ados égoïstes, frondeurs et malpolis que vient aider Pascal le Grand Frère.

Ces gosses là, je n’en voudrais pour rien au monde, et je ne considère pas qu’ils sont mieux que mon fils ! Je préfère mon Petit Prince, avec ses moments de colère, ses moments de désespoir, ses moments de déprime, ses moments super pénibles quand il veut m’entendre le rassurer et qu’il dit qu’il est nul, qu’il ne mérite pas de câlins etc… Je le préfère quand il ne parlait pas, je le préfère quand il s’est mis à parler, je le préfère à tous les moments. Parce que malgré toutes ses particularités, et toutes les conséquences qui en découlent, mon enfant ne le fait pas exprès.

Vous allez rire mais pour moi, me dire qu’il y avait beaucoup de gosses qui étaient vraiment difficiles, et certainement pire que mon fils, c’était un argument qui me faisait toujours sourire, même quand tout allait mal.

 

2.  Se dire que ce n’est pas intentionnel

Et pour revenir à mon paragraphe précédent, il y a une chose à ne jamais oublier quand on déprime : notre enfant n’est pas autiste ou différent intentionnellement ! Non il n’a pas fait exprès de tartiner les murs de sa chambre avec ses excréments ; non, il n’a pas fait exprès de hurler et de se rouler par terre dans le bureau du médecin; non, il ne fait pas exprès de se balancer d’avant en arrière ; non, il ne fait pas exprès de ne pas parler.

Et ce qui est génial, c’est que si notre enfant ne le fait pas exprès, et bien ça veut aussi dire que ça peut changer !

 

3.  Se dire que ça va évoluer

C’est fini le temps où on pensait que les autistes ne pouvait pas apprendre. Regardez votre enfant : il a déjà changé en quelques mois, depuis qu’il a une prise en charge. Et ça ne va pas s’arrêter  : ce n’est pas une question d’intelligence, ce n’est pas une question de facultés : tous les enfants, même les autistes, apprennent. Et pour qu’ils apprennent, il faut leur proposer des choses à apprendre.

Je vous rappelle encore ces quelques mots prononcés par un professeur de l’Ecole en Hautes Etudes Pédagogiques en Suisse :

Plus vous laissez la porte ouverte au développement de l’intelligence, plus l’élève a la possibilité d’évoluer en terme d’intelligence.

Donc quand vous ne voyez pas le bout du tunnel, rappelez-vous d’où vous venez, c’est à dire comment était votre enfant quand vous avez découvert son autisme, regardez où vous en êtes, comparez les deux, et essayez d’imaginer le potentiel à venir : vous verrez qu’il y a devant vous un fort potentiel d’évolution. Encourageant, non ?

 

4. Avoir un enfant autiste vs avoir un enfant en prison

Ah oui, c’était souvent un argument que je m’ administraisrégulièrement . Parce qu’on peut dire ce qu’on veut, mais nos enfants sont… « droits comme des i » .  Cela leur est très difficile de mentir, de « sortir des clous », d’aller contre la règle, les règlements ou la loi. Je me disais souvent que je préférais avoir un enfant plutôt rigide, qui a du mal à déroger à la règle plutôt qu’un délinquant. Vous imaginez avoir son enfant en prison ? Il y a beaucoup de jeunes en prison. Leurs parents sont des parents comme vous et moi.

Et bien on pourra dire ce qu’on veut, mais au moins nous ne verrons pas nos enfants derrière les barreaux.

 

Voilà, pour moi ce sont 4 arguments que je me suis souvent répétée et qui me permettaient d’avancer. Et vous, quels arguments avez-vous pour tenir le coup ?

7 réflexions sur “ Qu’est-ce qui remonte le moral ? ”

  • 01/12/2014 à 17:30
    Permalink

    Je ne sais pas, mais je ne me suis jamais posé les questions de cette façon, sans doute parce que je suis moi même autiste asperger. Mais bon….je pense que comme n’importe quel parent non autiste, on se pose des questions, on s’interroge sur son devenir et s’il aura plus place dans cette société, sa place !

    Et en ce moment, comme elle est ado, ben forcément, y a pleins d’inquiétudes qui viennent et d’autres qui nous quittent.

    Par contre, pour le caca, si si c’était des bêtises d’enfant même si après elle a fini par arrêter. Mais je ne mettrais pas le caca sur les murs en parallèle avec les stéréotypies. Mettre du caca sur les murs ça peut s’arrêter, pas les stéréotypies….et le caca sur les murs, la mienne a fini par arrêter le jour où elle a réalisé que c’était bien plus chiant de nettoyer que de le faire….

    Donc, bien différencier les bêtises d’enfants (comme n’importe quel autre enfant) des stéréotypies et des effondrements émotionnels qui ne sont pas des crises de colère ou de simple frustration. D’ailleurs, la frustration ça peut se gérer contrairement à ce que beaucoup de gens disent. Il faut juste confronter l’enfant à des situations frustrantes et lui apprendre à gérer tout ça….sinon c’est à l’âge adulte qu’il risque de finir en HP. Et ça on ne le souhaite pas. Mais comme pour n’importe quel autre enfant.

    On ne doit pas oublier que l’enfant autiste n’est pas une bombe dont il faut avoir peur (il y a beaucoup de parents qui ont peur de leur enfant, car ils ont peur de ses réactions, de ne pas savoir gérer, d’avoir honte, etc). Donc, un parent doit rester un parent. Il n’est pas moins parent parce que son enfant est autiste.

    Après, pour les petits trucs pour rendre heureuse….moi j’ai mes petites choses à moi qui me rendent heureuse, les activités manuelles, les discussions avec les copines et copains sur facebook, ou les moments de complicités avec ma fille et mon homme…un bon film, revoir (rererererevoir même) encore et toujours la même série qui me fait rire et au même endroit….avoir des petites choses simples qui illuminent ma journée, un rayon de soleil, une bonne nouvelle, etc.

    Réponse
    • 01/12/2014 à 17:33
      Permalink

      Oui, on peut voir ce qu’on veut en tant que parent, mais moi j’essayais vraiment de trouver des côtés positifs à la situation, alors que parfois j’avais l’impression d’être dans une impasse. En fait je cherchais à me dire que la situation n’était pas aussi désespérée qu’elle en avait l’air !Et en effet : elle ne l’était pas.

      Réponse
  • 01/12/2014 à 18:31
    Permalink

    Le message derrière votre article me pèse sur le cœur car il témoigne d’une solitude que expérience également dans le monde de l’autisme sur ma petite ile. Les parents d’enfants autistes ont tellement besoin de personnes autour d’eux qui sont dans le meme cas qu’eux, qui les comprennent, qui se soutiennent entre eux, ou il peuvent se rencontrer et échanger leurs expériences en toute confiance, sachant que l’interlocuteur est dans le même bateau qu’eux. Mais ou trouve-t-on cela a part peut-être dans les grandes villes?
    Que pensez-vs de la création de « cafés des autistes »? J’y pense sincèrement: un endroit ou les parents d’autistes pourraient se rencontrer régulièrement pour chatter avec d’autres parents autour d’un café ou d’une autre boisson, peut-être même accompagnes d’un thérapeute ou psy pour les aider. La ou les autistes aussi pourraient se rencontrer, un endroit ou l’on pourrait organiser des conférences, des workshops, des soirées informatives autour du thème de l’autisme, et même créer certaines activités pour les autistes. Mais surtout un endroit pour créer des liens entre parents, et parents/enfants. Car rien n’est conventionnel dans l’autisme, les parents ont besoin d’une bonne dose quotidienne de courage, de determination afin de faire face a tous les challenges qui les entourent et les assaillent parfois. Les parents sont la pour se battre au quotidien pour obtenir ce qui leur parait nécessaire pour leurs enfants, mais qui est la pour les parents? Et qui pourrait mieux être a leur écoute que d’autres dans les même situations?

    Réponse
    • 02/12/2014 à 10:12
      Permalink

      Vous avez raison Myriam, et franchement l’idée de Cafés Autistes est excellente. Mais pour ma part, la solitude était un choix : j »aurais pu aller à des réunions avec d’autres parents comme moi, mais je n’y suis jamais allée, par peur d’être confrontée à la difficulté du quotidien, et de peur que ça m’enlève mon espoir. Je n’étais pas dans le déni de l’autisme, mais je ne voulais pas être contrainte d’y voir un handicap irréversible.
      Néanmoins, je pense que c’est en parlant qu’on trouve du réconfort, et sans nul doute les Cafés Autistes seraient grandement appréciés par les parents !

      Réponse
    • 02/12/2014 à 10:13
      Permalink

      Oui, c’est vrai. Si on ne croit pas en notre enfant, c’est certain qu’il ne va pas croire en lui, et donc ne pas progresser correctement…

      Réponse
    • 19/12/2014 à 17:08
      Permalink

      je suis allee a des reunions au CRDA ou d autres parents y etaient et je dirais que ca fais du bien de voir les experiences des autres et de partager nos difficultes et nos evolutions . maintenant je fais confiance en mon « mat » et en la vie et j avance en croisant les doigts ; on ne peux pas savoir leur avenir dc allons de l avant !!

      Réponse

Laisser un commentaire