Dis-moi Elliot , la campagne nationale de sensibilisation à l’Autisme

Dis-moi Elliot - lutte contre les préjugés sur l'autisme

Dis-moi Elliot est une campagne nationale de sensibilisation à l’autisme, mise en place par le ministère des Affaires Sociales et de la Santé, et le secrétariat d’Etat chargé des Personnes handicapées et de la Lutte contre l’exclusion. Il semblerait que la lutte contre les préjugés à l’égard des autistes soit devenu une affaire d’Etat.

2 avril 2016 : Comme d’habitude, nous allons « fêter » l’autisme. Comme d’habitude, des gens découvriront de manière très superficielle ce que nous, famille avec autisme, vivons au quotidien au travers de reportages, souvent centrés sur des parents avec enfant autiste en bas âge. C’est bien, mais c’est peu.

Les chiffres de l’autisme en France en 2016 (selon l’INSERM)

  • 8000 enfants autistes naissent chaque année soit 1 personne sur 100
  • 660 000 : nombre de personnes autistes en France

Ca commence à peser. Mais sachons-le : on ne meurt pas d’autisme. Ce n’est pas une maladie. Que vont devenir les enfants que l’on met en avant ? Des adolescents, puis des adultes. Mais pour l’heure, point d’ado, ni d’adulte ! Vous n’en verrez que très peu ces prochains jours. C’est dommage.

Mais peut-être est-ce stratégique ? En effet, l’opinion publique va certainement être d’avantage sensible à une jolie petite fille en souffrance qu’à un adulte que l’on a gavé d’anxiolytiques pendant des décennies, enfermé dans un institut et qui est incapable de s’adapter à la société (forcément).

Les enfants sont porteurs d’espoir. 

Alors voilà que le ministère de la Santé intervient pour casser les préjugés. On pourra dire que vu le retard accumulé par la France dans la prise en charge de l’autisme, c’est pas trop tôt. On pourra critiquer l’immobilité à trouver des solutions acceptables pour scolariser les autistes. On pourra s’indigner devant l’indécence de la justice à séparer des familles sous des prétextes extra-ordinaires comme le syndrome de Münchhausen par procuration (Bisous à Rachel).

On peut aussi regarder la lumière, le verre à moitié plein, les actions positives.

Notre quotidien est trop dur, vraiment, c’est pourquoi, vous le savez, j’ai toujours eu pour parti pris de préférer regarder ce qui pouvait me faire du bien plutôt que de ronchonner sur notre sort. Si : je ronchonne, je suis réaliste. Mais je prends aussi ce qui est bon à prendre.

C’est pourquoi aujourd’hui, je vais vous parler de la campagne Dis-moi Elliot , (#dismoiElliot) qui a pour volonté de sensibiliser et d’informer le grand public en vue de faire tomber les idées reçues et de mieux intégrer les autistes.

C’est donc à l’initiative du Ministère de la Santé, avec l’aide de nombreuses associations dont Autisme France qu’une campagne de médiatisation a été lancée et que vous avez peut-être déjà pu découvrir depuis le 30 mars, et qui se prolongera jusqu’au 12 mars.

Cela commence par un petit film qui est diffusé à la télévision et dans de nombreux cinémas, que personnellement j’aime beaucoup, et que là aussi il ne faut pas hésiter à relayer. J’ai souris en voyant ce film parce que… je me suis tellement inquiétée pour mon fils, j’ai tellement appréhendé son rejet, ça m’a tellement fait mal parfois, cette peur qu’il n’arrive à rien si personne ne souhaitait prendre du temps avec lui… et puis comme pour Elliot, il y a eu des personnes qui l’ont vraiment aidé.

Pour ceux qui me découvrent, mon fils, celui que j’appelle Le Petit Prince, a aujourd’hui 14 ans, est au collège, a des amis, est invité chez les copains. Il ne parlait pas à 5 ans. A commencé à parler vers 6, n’avait pas d’amis jusqu’à 10. Diagnostiqué autiste au CRA de Toulouse en 2006.


Dis moi Elliot par affairessociales-et-sante

Quels sont les enjeux de la campagne Dis-moi Elliot ?

  • SENSIBILISER et CHANGER le regard sur l’autisme en cassant les idées reçues et les préjugés sur les personnes avec autisme et leurs familles.
  • INFORMER en donnant accès à une information objective, actualisée et fondée sur les connaissances scientifiques.

Avec ce film, un site Web a été créé pour permettre au grand public de vivre des situations comme s’ils étaient Elliot.

Je vous encourage à aller sur ce site : http://www.dismoielliot.fr/ 

Personnellement, je n’ai pas été emballée par les animations proposées que je ne trouve pas très immersives et difficiles à comprendre. En revanche, j’ai été très sensible au discours informatif présenté, de ce type :

Dis-moi Elliot - l'autiste dans sa bulle

Dans le site, il y a en plus un paragraphe (qui n’apparait pas dans l’image ci-dessus) qui explique ce qui permet d’améliorer la vie des autistes. Dans notre exemple, on a :

Ce qui améliore la vie des personnes autistes :
Un centre d’intérêt offre de précieux points d’appui pour communiquer et apprendre. C’est un moyen motivant pour les aider à communiquer et à progresser dans leurs apprentissages.

A partir de septembre 2016, un site gouvernemental consacré à l’autisme sera mis en ligne pour présenter une information officielle portée par le gouvernement, validée et conforme aux recommandations de bonnes pratiques :

  • Etat des connaissances actualisées et validées sur l’autisme.
  • Présentation des signes de l’autisme, les caractéristiques, et les conséquences sur la vie des personnes concernées.
  • Information sur les modes d’accompagnement recommandés, sur les étapes dans le parcours d’une personne avec autisme, sur les professionnels, les dispositifs d’accompagnement, d’inclusion.

En attendant, je vous laisse si vous le souhaitez consulter les pages sur les réseaux sociaux concernés :

Maintenant, je vous encourage fortement à relayer cette campagne, parce que plus on parle des autistes, plus on fait prendre conscience dans la tête des gens qu’ils ne sont pas qu’une poignée, qu’ils ne sont pas des idiots, qu’ils ont leur place dans la société. Il faut d’abord casser tous les préjugés liés à l’autisme pour pouvoir avancer. Il n’y a que nous qui pouvons le faire, alors ensemble, relayons, diffusons, partageons, parlons-en.

5 réflexions sur “ Dis-moi Elliot , la campagne nationale de sensibilisation à l’Autisme ”

  • 02/04/2016 à 17:24
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    Je ne suis pas autiste. Mon fils l’est s’il faut dire les choses comme cela. J’ai toujours refusé la stigmatisation et l’étiquetage. Malheureusement, pour avoir droit aux aides, il faut en passer par là. Mon fils dit qu’il n’a pas besoin d’aide et il refuse de se considérer comme autiste. Il dit qu’il est comme ses camarades de classe et ses amis. Selon lui, ilest différent au même titre qu’ils sont différents les uns des autres. Peut-être certains d’entre eux sont-ils eux mêmes autistes ? Il refuse le SESSAD parce qu’il refuse l’identification à l’autisme. En ce qui me concerne, je pense qu’effectivement, il faut faire évoluer les mentalités et informer sur l’autisme et montrer toutes les formes d’autisme. Mon fils, lorsqu’il était petit n’a jamais eu de crises comme celles que l’on associent à l’autisme. Il a essayé de parler très tôt. Il parle très bien !

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  • 02/04/2016 à 23:03
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    Les préjugés ont la vie dure … Et il y a du boulot pour construire un meilleur avenir à ces enfants !!!! Je suis actuellement en formation pour devenir Professeur des écoles. Et bien, il y a quelques semaines, j’ai eu un cours édifiant sur la psychologie de l’enfant où la prof a balancé à un groupe entier d’étudiants: « Vous savez, s’il y a des cas isolés d’autisme qui apparaissent dans certaines familles, c’est que quelque chose s’est mal passé dans la relation à la mère, d’ailleurs souvent les mères confient qu’elles n’ont pas très bien vécu leur grossesse »….

    Voilà comment sont formés les futurs enseignants……

    NB : évidemment, la prof a entendu parler du pays et je me suis empressée de diffuser des documents, sites etc… pour informer mes collègues….

    Bref, espérons que ces campagnes changent un peu les mentalités, mais je crois que le problème est plus profond …

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  • 03/04/2016 à 22:57
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    Les choses commence à bouger. Il y a encore beaucoup à faire bien sur mais apparemment la cour des comptes a décidé de se penché sur le sujet.

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  • 12/03/2017 à 13:29
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    il m’a fallut 10 ans pour faire reconnaitre l’autisme de mon fils et surtout qu’il comprenne pourquoi on le rejetait partout…le combat est dur et engoissant. je replonge dans les memes regards pour ma fille… ou est l’evolution ? qu’elle avancée ? je suis toujours ausi seule a me battre et je n’en peux plus…

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