La re-naissance : notre enfant est extra-ordinaire !

La ren-naissance de l'Enfant extra ordinaire

Le Petit Prince a Dit : « Et quand je suis né, c’était le plus beau jour de ta vie ?

Oui, bien sûr ! Mon premier enfant, c’était toi, Le Petit Prince. Et quel enfant ! Mais tu es peut-être né deux fois..

Ce matin, j’étais en train de travailler pour vous (Et oui ! De nombreux changement vont arriver sur le site dans quelques semaines, afin de vous offrir encore plus de réponses, d’aide concernant l’autisme mais tout cela prend du temps !) et d’un coup, ça m’est venu.

Quand nous posons notre regard sur cet enfant que nous avons attendu pendant neuf mois, nous visualisons enfin notre idée de la perfection. Pendant des semaines, des mois ou des années, nous nous sommes construit une image de l’enfant idéal. Certains se l’imaginent avec des cheveux bruns bouclés et yeux noisettes, d’autres avec un beau sourire, des traits qui leur ressemblent. Nous avons projeté sur cet enfant à naître le meilleur de nous, les plus belles qualités à nos yeux, nous avons forgé un espoir fou d’un avenir heureux.

Et soudain, c’est la rencontre. Le fruit de nos entrailles se blottit contre nous, et voilà que nos projections fantasmatiques deviennent soudain réalité. Mais il faut bien se l’avouer : personne, ne rêve d’un enfant autiste.

En grandissant, nous mesurons ses différences avec les autres, observons des comportements inattendus. Et puis le diagnostic tombe, notre enfant est autiste.

Tout ce que nous avions imaginé tombe à l’eau. La peur de l’inconnu, les questions sans réponse, l’avenir qui n’est plus si heureux que ça : il est facile de sombrer. Il faut faire le deuil de toutes nos projections, car rien ne se passe comme prévu. Notre enfant n’est pas un enfant ordinaire.

NOTRE ENFANT EST EXTRA-ORDINAIRE !

Oui il l’est, parce qu’il ne pense pas comme nous, qu’il ne porte pas le même regard sur le monde que le commun des mortels et que sa venue au monde va mettre à mal toute l’éducation, le vécu et l’apprentissage que nous avons reçus et que nous n’allons pas pouvoir remettre en pratique avec lui.

Chez certains parents, cet travail est long à faire, et pourtant il faut accepter ce fait : non, notre enfant n’est pas comme les autres, il ne le sera jamais. Car il est extra-ordinaire. Et vous n’y pouvez rien et en plus, vous ne pourrez pas le changer. Par contre, vous pouvez l’aider, l’élever, prendre soin de lui.

Car chaque enfant extra-ordinaire a des parents extra-ordinaires.

C’est quand on a jeté aux orties toutes nos projections prénatales que l’on va avancer et là, c’est comme une deuxième naissance de notre enfant : nous le regardons sous un nouveau jour.

Il est là, beau, il nous ressemble un peu, mais est si différent en même temps. Il est extra-ordinaire. On ne pourra pas l’élever comme nos parents nous ont élevé et comme on pourrait élever un autre enfant. Il est une fleur si délicate, une rose qui embaume nos journées, mais qui a besoin de beaucoup d’attention.

Je ne peux ici que vous citer Saint-Exupery, dans Le Petit Prince :

J’appris bien vite à mieux connaître cette fleur. Il y avait toujours eu, sur la planète du petit prince, des fleurs très simples, ornées d’un seul rang de pétales, et qui ne tenaient point de place, et qui ne dérangeaient personne. Elles apparaissaient un matin dans l’herbe, et puis elles s’éteignaient le soir. Mais celle-là avait germé un jour, d’une graine apportée d’on ne sait où, et le petit prince avait surveillé de très près cette brindille qui ne ressemblait pas aux autres brindilles. Ca pouvait être un nouveau genre de baobab. Mais l’arbuste cessa vite de croître, et commença de préparer une fleur. Le petit prince, qui assistait à l’installation d’un bouton énorme, sentait bien qu’il en sortirait une apparition miraculeuse, mais la fleur n’en finissait pas de se préparer à être belle, à l’abri de sa chambre verte. Elle choisissait avec soin ses couleurs. Elle s’habillait lentement, elle ajustait un à un ses pétales. Elle ne voulait pas sortir toute fripée comme les coquelicots. Elle ne voulait apparaître que dans le plein rayonnement de sa beauté. Eh ! oui. Elle était très coquette ! Sa toilette mystérieuse avait donc duré des jours et des jours. Et puis voici qu’un matin, justement à l’heure du lever du soleil, elle s’était montrée. Et elle, qui avait travaillé avec tant de précision, dit en bâillant :

– Ah ! Je me réveille à peine… Je vous demande pardon… Je suis encore toute décoiffée…

Le petit prince, alors, ne put contenir son admiration :

– Que vous êtes belle !

– N’est-ce pas, répondit doucement la fleur. Et je suis née en même temps que le soleil…

Le petit prince devina bien qu’elle n’était pas trop modeste, mais elle était si émouvante !

– C’est l’heure, je crois, du petit déjeuner, avait-elle bientôt ajouté, auriez-vous la bonté de penser à moi…

Et le petit prince, tout confus, ayant été chercher un arrosoir d’eau fraîche, avait servi la fleur.

Ainsi l’avait-elle bien vite tourmenté par sa vanité un peu ombrageuse. Un jour, par exemple, parlant de ses quatres épines, elle avait dit au petit prince :

– Ils peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes !

– Il n’y a pas de tigres sur ma planète, avait objecté le petit prince, et puis les tigres ne mangent pas l’herbe.

– Je ne suis pas une herbe, avait doucement répondu la fleur.

– Pardonnez-moi…

– Je ne crains rien des tigres, mais j’ai horreur des courants d’air. Vous n’auriez pas un paravent ?

« Horreur des courants d’air… ce n’est pas de chance, pour une plante, avait remarqué le petit prince. Cette fleur est bien compliquée… »

– Le soir vous me mettrez sous globe. Il fait très froid chez vous. C’est mal installé. Là d’où je viens…

Mais elle s’était interrompue. Elle était venue sous forme de graine. Elle n’avait rien pu connaître des autres mondes. Humiliée de s’être laissée surprendre à préparer un mensonge aussi naif, elle avait toussé deux ou trois fois, pour mettre le petit prince dans son tort:

– Ce paravent ?…

– J’allais le chercher mais vous me parliez !

Alors elle avait forcé sa toux pour lui infliger quand même des remords.

Ainsi le petit prince, malgré la bonne volonté de son amour, avait vite douté d’elle. Il avait pris au sérieux des mots sans importance, et il est devenu très malheureux.

« J’aurais dû ne pas l’écouter, me confia-t-il un jour, il ne faut jamais écouter les fleurs. Il faut les regarder et les respirer. La mienne embaumait ma planète, mais je ne savais pas m’en réjouir. Cette histoire de griffes, qui m’avait tellement agacé, eût dû m’attendrir… »

Il me confia encore :

 « Je n’ai alors rien su comprendre ! J’aurais dû la juger sur les actes et non sur les mots. Elle m’embaumait et m’éclairait. Je n’aurais jamais dû m’enfuir ! J’aurais dû deviner sa tendresse derrière ses pauvres ruses. Les fleurs sont si contradictoires ! Mais j’étais trop jeune pour savoir l’aimer. »

Tout est dit : apprenez à connaître cet enfant merveilleux, chérissez-le, ne laissez pas les épreuves installer une distance entre lui et vous, car vous avez un enfant extra-ordinaire ! Et célébrez sa re-naissance !

2 réflexions sur “ La re-naissance : notre enfant est extra-ordinaire ! ”

  • 19/03/2014 à 20:19
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    tres beau recit et tellement vrai !!

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  • 03/07/2014 à 09:13
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    Pour ma fille 2 ans et demi c’est l inverse de vous c’est ma petite dernière mes 2 premiers enfants 6 ans et 4 ans évoluent normalement et ma dernière ce qui est étrange c’est qu’en étant enceinte c’était ma plus belle grossesse contrairement aux questions qu’on ma posé par rapport a ses troubles envahissant ma grossesse c’est très bien passé et mieux que les 2 premières. J’ai toujours senti qu’elle était pas comme les autres mais au départ je ne mettai pas de mot sur ce qu’elle avait trop petite et jusqu’à 12 mois elle évoluait normalement. Mais je savais au fond de moi qu’elle était différente et je ressentai le besoin d’être si proche d’elle. Pas toujours évident pour mes autres enfants de comprendre car je suis très fusionnel avec ma petite dernière même si je suis très proche de mes autres enfants avec ma dernière c’est différent elle est très câline la première consigne simple exécuté c’est : fais moi un bisous elle aime les massages elle a des délires qui me font bien rire bref je m’ennuie pas avec elle. Ce qui pose problème dans l acceptation que notre enfant ne soit pas comme les autres c’est surtout l acceptation des autres vis a vis de notre enfant et le fait de penser trop loin dans l avenir certe il faut y songer et s’y préparer psychologiquement mais on a le temps. Si notre enfant nous voit toujours triste ça ne l’aidera pas a avancer et nous non plus on avancera pas dans la déprime donc oui mon enfant est extra ordinaire et on va vous le prouver également .

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