Elodie, enseignante spécialisée, m’a raconté ce matin cette anecdote que je me dois de partager avec vous, parce que c’est un concept fondamental à ne pas oublier quand on a un enfant avec autisme.
Elodie était alors en formation et voici ce qui s’est passé :
Des mots marquants… Un des intervenants, professeur de HEP (Haute école pédagogique, en Suisse) et homme de recherche nous a un jour demandé ceci :
– « Quelle place laissez-vous au développement de l’intelligence chez un élève en situation de handicap (par exemple le retard mental) auquel « les spécialistes » ont mesuré le quotient intellectuel? »
Nous devions répondre en pourcentages. Après un moment de réflexion, et après avoir donné nos réponses toutes plus naïves les unes que les autres, il s’est levé… (Le public de ma classe de formation était essentiellement composé de femmes, à 100%)
– « Mesdames, je vous le dit clairement: plus vous laissez la porte ouverte au développement de l’intelligence, plus l’élève a la possibilité d’évoluer en terme d’intelligence. Si on lui laisse 10% de développement, alors il ne peut pas aller plus loin que 10%, puisqu’on lui « ferme » les autres 90%. Mais si on lui laisse une marge de 90 à 100%, alors il progressera plus que vous ne l’auriez espéré. Vous lui donnez sa chance. Alors restez positives mesdames. » 😉 »
En résumé : ne doutez pas de l’intelligence de votre enfant. S’il a un retard mental, il est quand même capable d’apprendre. Ne pensez pas qu’il n’arrivera pas à faire telle ou telle chose, car si vous le pensez, alors c’est certain qu’il n’arrivera jamais à les faire.
Salut m’dame! Entièrement d’accord avec ça. Provoquer un enfermement ou une limitation non…un débat que j’ai actuellement avec des très proches. Ne jamais renoncer. Bise chez toi.
Salut ma douce. Non, ne jamais baisser les bras, nos enfants méritent mieux !
Je travaille depuis 1,5 an avec un étudiant autiste. Au début il ne parlait jamais, ne me regardait pas et il semblait ne pas appartenir à ce groupe d’ados. Malgré tout il venait à notre coaching émotionnel chaque semaine, après plusieurs semaines de discussions autour de nos sentiments j’ai commencé à noter de tous petits changements, par exemple il faisait signe oui ou non de la tête s’il était d’accord ou pas avec une remarque d’un élève. Un jour je lui ai demandé de rester après la classe et je lui ai posé quelques questions sur ses difficultés, ensuite je lui ai parlé: de ses qualités, du fait qu’il est précieux à mes yeux, que ses challenges ne déterminent pas qui il est, et surtout que je suis très curieuse de ses opinions car je pense que quelque part il a une prise de conscience que les autres élèves de sa classe n’ont pas, donc il aurait probablement des choses intéressantes à nous apprendre. En 2 ou 3 semaines ce garçon s’est complètement épanoui, il a obtenu ses diplômes et nous sommes en trains de faire l’apprentissage de son entrée dans le monde du travail. Il est tout à fait capable d’avancer mais il se pensait moindre que les autres donc il se taisait. Un petit encouragement a ouvert bcp de portes pour lui et il se débrouille très bien, il va probablement avoir un boulot à temps plein et il a même accepté de prendre part à un programme TV avec moi sur l’autisme bien que ce fut dur pour lui mais il voulait absolument aider ceux dans son cas en témoignant, et quel meilleur témoignage aurait-il pu donner?
merci myriam , ca me donne du courage pr mat pr son avenir !!
moi j ai tjr cru en les competences et l intelligence de mat ( d ailleurs ses resultats le montrent ) et j avancerai tjr avec lui en lui disant » tu es capable fonce !!!! «
Et oui Muriel bien sur, ils sont tous précieux et intelligents ces enfants; ils apprennent simplement différemment de nous c tout. En fait ils sont ici pour nous apprendre qu’il existe d’autres façons d’apprendre et de devenir qq1 ds la vie, nous nous devons de les écouter et de les suivre dans ce dont ils sont capables. Tout le monde a des dons et des qualités; il suffit de les découvrir. Je vs souhaite bcp de plaisir avec votre Mat sur le chemin magique de la découverte.
merci c est gentil ! eh oui chaque jour qui passe , il m etonne par sa force et son envie de se battre ; il faut y croire et nous laisser y croire !!!
tout comme nous ils grandissent Muriel, ils mûrissent mais a leur rythme.
voila et je dirais , chacun son rythme avec ou sans handicap !!
Absolument, ns sommes tous d’accord la-dessus
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Merci pour ce billet qui parle de présumer la compétence. Essentiel!
Une des citations préférées : «Si vous traitez un individu (…) comme s’il était ce qu’il doit et peut devenir, alors il deviendra ce qu’il doit et peut être..» ~ Johann Wolfgang von Goethe
À noter qu’il est aussi bon d’user de prudence, en n’allant pas à l’autre extrême et en n’acceptant pas que l’enfant ait des limites. Présumer la compétence, c’est aussi accepter que l’enfant ait le droit de dire «Je ne suis pas capable». L’encourager à se dépasser oui, mais sans imposer la réussite, de force ou en tant que condition à l’acceptation de qui il est <3