Prendre la pose pour une photo : trop dur pour un autiste , mais c’est possible !

prendre une photo d un autiste

Le Petit Prince a Dit : « oh non…. pas encore des photos… »

Et si, et puis là, c’est le pire, il s’agit de photos d’identité. Autant dire qu’il va falloir s’entrainer !

Le Petit Prince déteste depuis tout petit qu’on le prenne en photo. Il regarde ailleurs, il a une tête bizarre, c’est compliqué. C’est compliqué de gérer cette image qu’il va renvoyer et qu’il ne sait pas maîtriser. Le plus souvent, il faut le prendre par surprise, car on capte cet instant de naturel où il est détendu, concentré sur autre chose. Dans ce cas là, ça va.

Et puis il y a les photos d’identité. Tous les ans, on y a droit, à chaque rentrée : il faut 4 photos d’identité de notre cher enfant, un pour la cantine, l’autre pour le dossier scolaire, encore un pour l’infirmerie et le dernier pour je ne sais quoi ! De toute façon, ce n’est pas la quantité qui pose problème, c’est l’instant du cliché.

Parce que si les autres parents peuvent trainer de force leur gamin dans le premier photomaton venu, moi…euh… ben non. Parce que déjà que pour nous, le fonctionnement des photomatons est parfois nébuleux, avec un déclenchement intempestif du flash quand on s’y attend le moins, ou la configuration des photos qui fait qu’on se retrouve avec des tirages d’une seule prise de vue ratée alors qu’on pensait avoir le droit à 3 essais…. je vous laisse imaginer ce que ça peut donner quand on n’est pas nous-même dans le fauteuil. Va expliquer au Petit Prince qu’il faut regarder (« enfin je crois« ) qu’il va y avoir un compte à rebours (« mais j’en suis pas sûre« ) et puis tu vas prendre plusieurs fois la pose ( « je sais pas trop en fait « ) donc tu peux bouger entre chaque prise « mais pas trop sinon ça va tout dérégler ».

Bon, on va aller voir un photographe professionnel, ce sera plus simple, non?

Mais avant on va répéter. Parce que là, il ne s’agit pas des photos moches pour l’école, c’est la photo du Passeport. A l’arrivée, on doit avoir une photo sur laquelle l’enfant regarde droit dans l’objectif, a la bouche fermée et ne sourit pas. Trop facile. Je plaisante bien sûr : c’est un vrai défi.

Phase d’entraînement à la prise de photo

Alors voilà : comme dans l’épisode où je l’ai entrainé à prendre l’avion tout seul j’ai fait un coaching intensif avec plusieurs séances de répétition pour que ça devienne le plus facile possible pour lui.

Comme matériel : un miroir et un tabouret.

Le Petit Prince s’est assis sur le tabouret, comme chez le photographe, et a pris le miroir devant lui. Je me suis mise face à lui et je lui ai expliqué ce qu’il devait faire :

  • J’ai mimé le résultat attendu avec mon visage, devant lui : regard droit, yeux bien ouverts, bouche fermée et visage sans expression.
  • Je lui ai demandé d’essayer de faire le même visage en se regardant dans la glace.
  • On a fait cet exercice plein de fois jusqu’à ce que ce soit bien, et qu’il y arrive spontanément.

Les difficultés rencontrées 

Le plus dur pour Le Petit Prince était de fermer la bouche ET de fermer la mâchoire. Il a mis longtemps à trouver comment faire les deux en même temps : sa mâchoire restait ouverte et il avait du mal à comprendre que même si mes lèvres étaient jointes, ma mâchoire également était fermée, et à le reproduire sur lui. Un exercice pas facile d’imitation !

Il a compris assez vite comment regarder droit devant lui et de garder les yeux ouverts, mais pas trop non plus : le miroir a aidé en cela.

Le résultat

Nous nous sommes rendus chez le pro, que je n’ai même pas briefé avant. Et ça a été super vite. Le Petit Prince s’est assis sur le tabouret, a regardé l’appareil photo a fait le visage fermé et tout et voilà, c’était terminé.

Comme quoi il n’y a pas de difficultés insurmontables… il faut de la patience et gagner de petites victoires, comme celle de la photo d’identité, pour nous mettre du baume au cœur au quotidien.

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