L’autisme n’est pas une excuse !

L autisme n est pas une excuse

Le Petit Prince a dit :  » Oui mais c’est pas juste, j’en ai marre d’être votre esclave ! »

Parce qu’on lui a demandé de sortir les poubelles. Et ça m’est revenu, le temps où il ne verbalisait pas et qu’il exprimait sa colère… spéciale dédicace aux parents qui se font crier dessus par leurs enfants.

Tous les enfants se rebellent contre leurs parents à des âges plus ou moins variés. Et notre rôle de parent est de les remettre dans le droit chemin. Mais quand notre enfant est en souffrance, que du coup nous subissons son sort comme une chape de plomb sur nos épaules, comment faire ? Comment dire à cet enfant qu’il n’a pas le droit de ce comporter comme ça ?

Flash Back.

Le Petit Prince était non verbal. Chaque contrariété donnait lieu à des crises spectaculaires, pendant lesquelles il se jetait par terre à s’en faire mal, hurlait à plein poumons, était littéralement insaisissable. Et pourtant, il fallait bien le relever, mais à quel prix ! Je me suis pris des coups, des griffures, moi qui aimait tant cet enfant. Je pleurais d’amertume, pas de douleur, pendant ces insupportables minutes durant lesquelles je luttais contre mon propre fils. Mais je ne pouvais pas le punir, lui expliquer.

Et puis à quoi bon lui parler, de toute façon, je ne sais même pas s’il comprenait ce que je lui disais dans ces moments là. Je me contentais de le calmer, et puis c’est tout. Etait-il conscient de ce qu’il me faisait ? Probablement pas. Comment aurait-il pu d’ailleurs, vu que je ne lui disais rien, que je lui passais tout.

Ça a duré, duré…et puis un jour, j’ai pratiqué le retrait d’attention. Et obtenant d’excellents résultats, j’ai compris une chose : en subissant l’autisme de mon fils je ne lui permettais pas de grandir correctement.

Alors j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai pris le temps d’expliquer à mon fils :

  • Je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de me frapper, que c’était interdit
  • Je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit de me crier dessus
  • Je lui ai dit qu’il ne devait pas me répondre, que c’était inacceptable
  • Je lui ai dit que chacune de ses actions entrainerait une réaction : s’il me frappe, me crie dessus, me répond, il sera sanctionné. Et je m’y suis tenu.

Je ne lui ai plus rien laissé passer. Parce que des comportements qui sont jugés inacceptables de la part d’enfants typiques le sont tout autant pour les enfants autistes. Et j’ai envie de dire : c’est justement parce qu’ils sont autistes qu’il faut lutter contre ces comportements là. Comment voulez-vous qu’il s’intègrent dans la société si à la moindre contrariété ils giflent quelqu’un ? Vous pensez qu’on les excusera parce qu’ils sont autistes ? ABSOLUMENT PAS !

L’autisme n’est pas une excuse pour laisser nos enfants avoir des comportements inadaptés. Et même si ça prend du temps, que ça ne marche pas du premier coup, il faut s’accrocher, car c’est le BA-ba d’une bonne sociabilisation. Je vais plus loin : il est de notre responsabilité de réagir. Si nous ne faisons pas le nécessaire en reprenant notre enfant quand il dépasse les bornes, alors nous sommes de mauvais parents. Ce n’est pas l’aimer ou lui rendre service que de lui trouver des excuses à tout.

Avant, j’étais un parent démissionnaire, malgré tout l’amour que je portais au Petit Prince. J’étais nulle comme mère ! Maintenant j’assure. Vous aussi vous pouvez assurer, en cessant de brandir l’Autisme comme étant une fatalité qui fait que votre enfant a le droit d’être insupportable.

Encore aujourd’hui, Le Petit Prince répond. C’est plus fort que lui et c’est directement lié à l’autisme. Mais il est bien clair qu’il n’a pas le droit de répondre, c’est comme ça et pas autrement. Et action = réaction. Donc on ne laisse jamais passer ça.

Vous avez le pouvoir de rectifier le tir si vous êtes dans cette situation : et ça doit commencer maintenant ! Ca tombe bien, on est lundi, un super jour pour prendre de bonnes résolutions, vous ne trouvez pas ?

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10 réflexions sur “ L’autisme n’est pas une excuse ! ”

  • 25/03/2014 à 13:39
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    Je vais me faire huer de tout les côtés, mais tampis. Je ne suis pas d’accord avec ce que dit cette maman. Certes, il est logique qu’il ne peux pas frapper etc… Après faut pas exagérer lui demander de ne pas lui crier dessus, de ne pas faire ci ou ça, car une personne normal elle sait le faire. Les professionnelles de l’autisme le disent, oui il ne faut pas le laisser tout faire. Mais nous devons nous adapter à eux, pas eux à nous, eux ont cette difficulté là de ne pas toujours pouvoir le faire, alors pourquoi leurs imposer? Ca serrait pour moi comme si on accepte pas ses difficultés et son handicap. Après chacun son avis, ici ma fille ne peux pas frapper, elle doit parler correctement ça coule de source, mais on la laisse être elle même et exprimer ses frustrations quand elle n’arrive pas à s’exprimer. Quand votre enfant vous crie dessus, il ne sait pas que c’est mal, ou peu lui apprendre, mais ça sera plus fort que lui. Faut pas non plus aller à l’extrême.

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    • 27/03/2014 à 10:16
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      Mais vous êtes d’accord avec moi : il faut bien lui dire, à votre enfant, que ce n’est pas un bon comportement ? Sinon, comment voulez-vous qu’elle le devine ? Ce n’est pas intuitif chez les autistes, il faut bien le leur expliquer. Si on les laisse faire, jamais ils ne pourront mettre en place des stratégies pour éviter ce comportement. On ne peut pas les empêcher de crier, de nous frapper, mais quand même, on ne peut pas les laisser faire ! Il faut agir, et ne pas être passif. Il faut beaucoup de patience, car ils ne font pas exprès de crier ou de frapper,c’est plus fort qu’eux, mais il faut prendre l’habitude de leur dire NON, tu n’AS PAS LE DROIT.

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      • 27/03/2014 à 10:19
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        EN fait je relis votre commentaire et je ne comprends pas quand vous dite aller à l’extrême…. désolé. Je ne vois pas lequel de mes propos vous fait dire que je vais à l’extrême. Quel extrême ?

  • 25/04/2014 à 01:59
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    Bonsoir, je suis ravie de vous lire car l’éducation de l’enfant autiste est mon thème favori. J’ai souvent été jugée « mère maltraitante » parce que j’avais des exigences envers mon fils… J’ai tenu bon et lui comme sa sœur et moi en tirons tous les bénéfices aujourd’hui : il travaille en milieu ordinaire depuis 2 mois avec succès et il n’aurait jamais pu en arriver là sans une éducation de base nécessaire pour son avenir. Il est pourtant parti de très bas, sans langage et avec de gros troubles du comportement… Et pour répondre à cette maman qui parle d' »extrême », je peux lui assurer que l’éducation structurée et l’entraînement aux habiletés sociales favorise justement le développement de la personnalité, l’autonomie, et évite le rejet de la part de la fratrie ! Et ce sont bien nos objectifs n’est-ce pas ? Les personnes autistes possèdent de grandes capacités d’ apprentissages et il est de notre devoir de les éduquer ET de les instruire. Aimer n’est pas céder… Et les parents ne doivent pas subir leur enfant, autiste ou non. Je ne le répéterai jamais assez : Quand on a éliminé les causes médicales, métaboliques entre autres, les infections bactériennes, soigné les dents, traité les intolérances alimentaires (régime différent), que l’on fournit à l’enfant des outils alternatifs au langage s’il est en difficulté (PECS ou équivalent), que l’on pratique une éducation structurée avec supports visuels adaptés à l’âge de l’enfant, il est possible de réduire considérablement les troubles du comportement qui ne sont pas une fatalité ! Nous adapter à eux : oui, pour leur permettre d’anticiper visuellement les événements, pour les rassurer grâce à un planning, pour finalement les accoutumer aux changements du quotidien et les préparer à la vraie vie ! Un enfant motivé apprend mieux, un enfant rassuré est plus calme et peut déployer ses compétences ! Personne n’a dit que c’était facile, mais les résultats sont au bout de nos efforts, je vous en parle aujourd’hui après 17 années d’éducation couronnées de succès puisqu’il vient de réussir sa période d’essai… Jamais je n’aurais pensé qu’il était capable d’autant… Je ne peux que souhaiter bonne chance à tous ! @CB

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  • 16/11/2014 à 20:11
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    Bonjour, je suis assez d’accord également j’ai remarqué une chose qui parfois m agace avec ma fille lorsque je lui dit non elle a 3 ans parle peu mais dit des mots et sait se faire comprendre, elle me provoque elle a tres bien compris c’est un jeu pour elle si je m énerve elle continue si je la regarde sévèrement sans rien dire elle arrête. Elle me cherche et nous parent on a tendance à penser elle est autiste elle fait pas exprès et bien pas toujours elle est tres intelligente et surtout maline curieuse si on rentre dans son jeu on est foutu . Faut savoir faire la part des choses entre les frustrations réelles et l enfant de 3 ans bien normal sur le comportement et oui un autiste peut être connecté et parfois déconnecté du moins ma fille est comme ca et quelques fois il ya de gros caprices qui avec ignorance mais en lui disant une fois c’est pas bien après je ne parle plus je l ignore la crise dure pas plus de 15 min et après c’est un bisou un pardon et c’est fini. Lorsqu’elle veut a tout prix quelque Chose que je ne peut pas lui donner y a un risque qu’elle me frappe alors je part je m éloigne et dis non et elle fini par arrêter. En crise je parle pas avec elle après la crise elle m écoute .Pour moi je suis à 100% d’accord avec vous selon mon vécue.

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  • 13/05/2015 à 20:52
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    Oui ! Il ne faut pas nous laisser tout faire… Je dis à la personne qui partage ma vie que parfois, il faut me « bousculer un peu », « m’apprendre les codes sociaux » que je ne maîtrise pas encore. Donc ça lui arrive de me dire « ça, tu vois, ça ne se fait pas. »
    Ce n’est pas méchant, au contraire, j’en ai besoin, et c’est toujours dans la bienveillance, pour m’éviter de me retrouver dans des situations désagréables par la suite.

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  • 10/12/2016 à 22:39
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    Bonjour,
    Merci tout d’abord pour tous les articles que vous rédiger sur des sujets qui sont tellement pertinents et qui décrivent tellement bien le quotidien des parents. Ils me font souvent sourirent et me rassurent, car je m’y retrouve beaucoup.
    Je relis régulièrement cet article en particulier, car il est difficile de rester constant avec notre enfant. C’est parfois pénible, car on a l’impression d’être les méchants qui martyrisent leurs enfants, alors que dès fois on veut les laisser déroger à la règle. De plus, notre entourage ne comprends pas pourquoi nous sommes si strictes et sévères avec notre enfant et que nous insistions pour qu’il apprenne à faire seul, vu qu’il est différent des autres enfants neurotypiques. En réalité, nous eduquons nos enfants de la même manière et nous ne faisons aucune différence surtout en ce qui concerne les règles sociales. Petit Scarabée a besoin de plus de répétitions mais il apprends.
    Dailleurs, quand on voit l’état dans lequel est notre enfant une fois la crise passée, on se sent fièrs d’avoir tenu le coup déjà, et de voir qu’il est plus apaisé et en contrôle… même si on sait qu’une autre crise nous attends…
    Malgré toute la fatigue et cris que nous devons endurer, je suis tout à fait d’accord avec vous que ça vaut vraiment la peine de souffrir ainsi.
    Lorsque je lis des articles sur des parents qui se suicident en France, je me dis que ça peut arriver à n’importe qui. C’est pourquoi il est vraiment essentiel que nos enfants sachent ce qu’ils ont le droit de faire, et ce qu’ils n’ont pas le droit de faire, et cela commence par la maison. C’est un excellent entraînement pour les préparer à l’école et dans les autres milieux de vie. Et surtout, cette discipline une fois mise en place permet d’instaurer un climat familial qui est moins tendu permettant à chaque membre de trouver sa place.

    Encore merci pour tout ce que vous faites.

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