Ne laissons pas les mots d’exclusion enfermer les autistes

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Le Petit Prince a dit : « …et je sais pas pourquoi, ils m’ont frappé… »

Pour que ça n’arrive plus jamais. A aucun Petit Prince.

Parce que nous avons besoin de l’aide de l’Éducation Nationale et du Ministère de la Santé

C’était l’année dernière. Le Petit Prince était en 6ème, dans un tout petit collège du centre ville (350 élèves max, vous voyez !), avec une AVS au top, une CPE en or, et la référente de scolarité qui avait ses bureaux dans l’établissement. Il n’aurait pas pu être mieux. Enfin, c’est ce que je croyais…

Un jour, à la piscine.

Dans les vestiaires des garçons.

Parce que ni l’AVS, ni la prof de sport ne pouvaient rentrer dans les vestiaires des garçons, en tant que personnel féminin de l’Éducation Nationale.

Le Petit Prince était en maillot de bain, ils étaient 4, ils se sont mis à le fouetter avec des serviettes humides. Au visage et sur le corps.

Les autres garçons du vestiaire n’ont pas bougé.

C’est parce que la professeur d’EPS, ne voyant pas Le Petit Prince sortir des vestiaires s’est risquée à ouvrir la porte qu’elle l’a trouvé prostré, quasiment nu, zébré de rouge par les coups.

Face à ce scandale, la réponse du collège a été impeccable. Mais celle des enfants, loin de là.

L’un des accusés a continué à proférer des menaces contre le Petit Prince, lui mettant sous le nez sa lettre d’exclusion temporaire du collège au motif qu’il avait persécuté un « élève en situation de handicap », et en se moquant de lui parce qu’il était « handicapé ». Toi-même.

On a fait changer Le Petit Prince de classe, afin que cela soit plus facile pour lui, mais lorsqu’il croisait ses anciens camarades dans les couloirs, ceux-ci n’hésitaient pas à le menacer.

Pourquoi lui ? Trop différent ? Pas assez conforme au moule ? Trop aimé par les siens ?

Si l’Éducation Nationale faisait intervenir des conférenciers dans les établissements pour expliquer les différences (de culture, de vie, de handicap etc.), si les parents montraient eux-même la tolérance envers les gens qui sont « non conformes » (sourds, aveugles, handicapés, autistes, malades…), alors peut-être que les enfants seraient plus tolérants et que ce genre de problème seraient limités.

Il y a bien des journées de Prévention Routière, à quand les journées de Tolérance dans les établissements scolaires ?

Ce jour là, j’ai découvert que Le Petit Prince était « handicapé », je ne le savais pas. Non, Le Petit Prince n’est pas handicapé, il ne peut pas être réparé. Vous pouvez réparer les gauchers, vous ? Bien sûr que non.

Il est nul en foot mais n’a pas de défaillance physique.

Il est nul en histoire mais n’a pas de défaillance intellectuelle.

Il s’exprime étrangement parfois mais il communique bien.

Il a des centres d’intérêts restreints mais c’est mieux que tout ceux qui n’en ont aucun.

Il rit, il joue, c’est un enfant comme les autres. C’est un enfant avant tout, et pas un handicapé.

Ne laissons pas les mots d’exclusion enfermer les autistes.

Apprendre la tolérance dès le plus jeune âge est indispensable pour une harmonie de la société.

Et pour cela, nous avons besoin de l’aide de l’Éducation Nationale et du Ministère de la Santé.

Suite à cet épisode douloureux, nous avons déménagé à la campagne. Ici, l’herbe est plus verte et les enfants… moins cons et non violents.

4 réflexions sur “ Ne laissons pas les mots d’exclusion enfermer les autistes ”

  • 24/02/2014 à 20:12
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    oh c est moche de lui avoir fait ca !!!!! et les parents dans tt ca il trouve ca normal le comportement de leur enfant vis a visde ton fils !!! les ados peuvent etre horribles !!
    j espere qu il n a pas garde de sequelles et qu il a oublié !

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  • Ping : Pourquoi il faut dire à l’autiste qu’il est autiste | Le Petit Prince a dit ...

  • Ping : Pourquoi les enfants autistes se retrouvent-ils dans les bagarres ? | Le Petit Prince a dit ...

  • 02/03/2016 à 21:42
    Permalink

    Bonsoir, c’est terrible ce genre d’épreuves et malheureusement çà marque à vie, je suis bien placée pour le dire. Il m’est arrivé des choses similaires alors que j’étais en primaire et çà a duré des années. Je ne suis pourtant pas autiste ( à ma connaissance ) mais j’ai un léger déficit de l’attention qui était bien marqué enfant et j’étais « lente » ( je déteste ce mot ! ).
    Pour ces raisons, j’ai été ravie quand mon fils ainé est revenu de l’école à la fin de son année de CM2 et qu’il m’a demandé de prendre une option pour la 6ème. Il voulait faire « sport et citoyenneté ». Mon fils est tout sauf sportif, en faite il n’aime pas la compétition. Mais là il s’agit d’entraide et surtout d’apprendre la tolérance et non la ségrégation ! Ils ont eu 2 heures de sport en plus pour apprendre et pratiquer avec des enfants de CLIS, d’ULIS et de l’IME. Cette année, il est en 5ème et poursuit cette option. tout çà l’a ( et m’a aussi ) beaucoup aidé quand un premier diagnostic de TED a été posé sur son petit frère, âgé de 5 ans. En les accompagnant à des compétitions régionales de sport partagé, en y croisant toutes sortes de différences, nous nous disons que tout çà n’est pas si dramatique. L’autisme n’est pas un gros mot. Il faut arrêter d’en avoir peur. Car, finalement, il s’agit bien là de peur à cause du manque de connaissance ! Quand ils se découvrent, qu’ils partagent des temps forts, tout çà n’a plus lieu d’être. Il faut les voir, je vous jure, c’est une merveilleuse initiative.
    De plus la prof d’EPS à l’initiative de cette classe veut mettre en place des sortes de porte-parole ( ce n’est pas vraiment le terme mais je ne m’en souviens plus ) ils seraient formés en amont lors des premières années de collège pour faire office de sentinelles citoyennes lorsqu’ils seraient en 3ème. Un peu pour équilibrer avec les « relous » toujours près à embêter les plus faibles ( quand je dis faible, je ne cite rien en particulier )
    Bref, enfin des initiatives positives, en espérant qu »elles ne soient pas mises à mal par la nouvelle réforme. J’espère que les palmes académiques qu’a reçues cette enseignante pour son travail l’aideront à continuer.

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