L’apprentissage des leçons, les essais ratés (partie 2)

Autisme et apprentissage

Le Petit a Dit : « ben je comprends rien, de tout façon je vais redoubler »

Ou comment une mère hypertendue arrive à foutre en l’air des années de psy. Bien ouèj.

Précédemment, j’avais décrit les différents fails que nous avons connus dans le périlleux exercice de faire apprendre une leçon au Petit Prince. J’avais formulé un voeux pieux (et pas un vieux pieu), qu’en trouvant une atmosphère propice, le Petit Prince serait serein pour entamer une procédure d’apprentissage.

Mais c’était sans compter un élément fortement perturbateur à tendance hystérique : moi.

Encore un contrôle d’histoire, encore toute une aventure. On était au lit parce que je suis enrubée, il avait son cahier et son livre et moi mon ordi. Je lui ai dit de lire sa leçon, sans chercher à apprendre, et juste me demander les mots ou le sens des phrases qu’il ne comprenait pas. Avouez que là, ça partait bien !

Oui mais non. Je crois qu’après toutes ces années de patience ultime, je ne peux plus en donner d’avantage.

Je crois qu’à un moment donné, le Petit Prince m’a demandé de lui poser des questions sur la leçon, je me suis exécutée, à la première il n’a pas su répondre, je lui ai suggéré de relire un paragraphe,il a râlé… et puis je me suis énervée.

Le démon est sorti de ma bouche. J’ai dit je crois, que j’en avais raz le bol, que je lui donnais le mode d’emploi pour l’aider mais qu’il ne suivait pas ce que je lui disais de faire, et qu’à cause de ça, il n’arrivait pas apprendre. La frustration de voir que j’essayais de l’aider mais qu’il ne suivait pas les consignes m’a fait péter un plomb.

L’Homme est arrivé, m’a prié froidement de me calmer, a fait sortir le Petit Prince, et m’a engueulée. Il m’a dit :

Tu préfères un gosse nul en classe et malheureux ou un gosse nul en classe mais heureux? Parce que là, ce que tu fais, c’est le rendre malheureux.

Ok, j’ai compris.

Bon, le maillon faible, c’est moi ! Alors voilà, tant que le Petit Prince n’aura pas trouvé SA solution pour demander de l’aide et suivre les consignes, je ne pourrai pas l’aider.

Donc j’arrête à partir d’aujourd’hui toute implication de près ou de loin dans les devoirs scolaires.

P.S. c’est un constat d’échec pour moi, j’ai un mauvais goût dans la bouche mais je crois que la meilleur des choses à faire pour l’instant c’est que je n’intervienne plus.

P.P.S. : le Petit Prince est pas bien du tout suite à cet épisode. L’Homme lui a dit de jouer à Minecraft, je l’entends rigoler… ouf.

7 réflexions sur “ L’apprentissage des leçons, les essais ratés (partie 2) ”

  • 14/02/2014 à 22:50
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    je me reconnais bien en hystérique de base, merci à l’Homme d’intervenir!!!

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  • 16/02/2014 à 14:53
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    moi avec mon fils , aucun soucis de ce coté la : il passe peu de temps a mon gout mais a des resultats exceptionnels dc merci a sa memoire et a ses capacites !!!

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  • 11/03/2014 à 13:11
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    bonjour, mon fils TED a 8 ans mais j’ai remarqué qu’il apprenait super bien ses poésies ou autres leçons de grammaire (et même l’orthographe) lorsque je lui récite tout haut et qu’il est en train d’accomplir une activité motrice comme faire rouler ses voitures ou courir ou sauter. Selon des préconisations canadiennes, mâcher aiderait aussi à apprendre (chewing gum ou bâton de réglisse etc…) ; malgré tout, il y a des fois où je dois aussi lâcher prise car il est trop submergé pour se concentrer et pas de Mâle à l’horizon pour temporiser, maman-solo avec 2 enfants… je progresse donc chaque jour un peu plus sur la voie du Bouddha !!! 😉

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    • 11/03/2014 à 15:44
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      Je ne connaissais pas le coup de mâcher, je vais essayer ça sur Le Petit Prince. ET alors chapeau pour le fait que tu sois maman solo : j’ai connu ça aussi, pas trop longtemps heureusement, mais c’était vraiment pas facile du tout. Question perso, juste par curiosité et tu n’es pas obligée de me répondre : être c’est à cause du TED de ton fils que vous êtes séparés avec son père ou ça n’a rien à voir ?

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      • 11/03/2014 à 15:58
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        En fait, c’est très lié : à l’occasion du diagnostic de l’aîné et avec toutes mes recherches perso sur le net concernant l’autisme, je me suis rendue compte que le papa était Asperger et j’ai compris en un instant pourquoi la vie de famille était impossible. Il nous a quitté à la naissance de la petite soeur (moment qui correspondait aussi au diagnostic de l’aîné) parce qu’il se sentait délaissé et qu’il ne pouvait pas faire face à la situation bien évidemment… Communiquer avec lui est beaucoup plus difficile qu’avec son petit garçon, mais, à sa décharge, il a « survécu » sans aucun diagnostic ni prise en charge jusqu’à sa vie d’adulte. Comme quoi, tout est possible ! Cependant, bizarrement, il n’est pas intéressé par son profil neurologique particulier et ne fait aucune démarche pour entrevoir comment fonctionnent les neurotypiques, il continue comme il a toujours fait, à penser noir/blanc sans jamais nuancer et ne veut pas approfondir son diagnostic en raison de l’énorme énergie que ça demande (paperasse, examens, questionnaires, etc…)

  • 11/03/2014 à 16:53
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    Merci beaucoup de ta réponse et de ta franchise. Mais quand même, j’ai déjà vu des familles avec plusieurs enfants et un père autiste… remarque je pense à une famille en particulier et le papa était hyper dépressif et n’arrivait pas à s’occuper de ses enfants, dont un autiste. Mauvais exemple 😀
    Bon mais sur ce blog, j’ai déjà eu une maman TED avec un enfant TED, donc si, la vie de famille est quand même possible tu ne crois pas ? Ca dépend des personnes et pas forcément du fait qu’ils aient un Trouble du Spectre Autistique … C’est une réflexion ouverte bien sûr, je ne porte pas de jugement, je ne m’étais pas posé la question avant.
    S’il y a des personnes avec TSA qui nous lisent, vous en pensez quoi ?

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    • 11/03/2014 à 17:18
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      Bien sûr, on ne peut pas imputer la séparation seulement à cause des TSA du père et de l’enfant…mais aussi à des chemins de pensée qui n’étaient pas concordants. Il reste que l’auto-centrisme des autistes n’est pas simple à gérer pour nous, neurotypiques, chez l’enfant et encore moins chez l’adulte. A part ça, j’apprends beaucoup à leur contact et ma vision du monde en est totalement transformée !

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