Gérer le regard des autres

autisme regard

Le Petit Prince a dit : « Pourquoi ils disent que j’ai la maladie de fou ? »

Attention : épisode triste.

Ou comment déglutir, se racler la gorge, ravaler ses larmes, penser à demain, essayer d’avancer

Un souvenir douloureux, c’est quand en deuxième année de maternelle, Le Petit Prince a été invité à un anniversaire. Ce n’était pas un progrès : toute la classe était invitée. J’avais apporté un superbe cadeau pour le gamin, il y avait une foule de bambins qui couraient partout.

Le Petit Prince était aux prises avec ses émotions. Incapable de construire des phrases pour exprimer ce qu’il ressentait, il a commencé à gesticuler, à essayer de s’isoler. Il n’arrivait pas à jouer avec les autres, il s’est mis à hurler. Un gosse m’a dit, dédaigneusement :

– Le Petit Prince, il est italien, il parait?
Surprise, je lui ai répondu que c’était l’une de ses origines, en effet. Avec aplomb, il me répondit :
– Ça m’étonne pas. Mon père, il m’a dit que les italiens, c’était des cons.

Je me suis alors excusée auprès de la maîtresse de maison, l’ai remercié chaleureusement, ai pris la main de mon gamin et nous avons quitté le théâtre de l’injustice. Mon fils n’avait pas mérité ça. Je suis sortie dans la rue, les larmes de rage coulaient sur mes joues, peut-être les même que celles du Petit Prince, je n’en savais rien. Il était malheureux; moi, je l’étais pour lui.

Ce jour là, je n’ai pas su gérer le regard des autres parents, qui devaient trouver mon enfant insupportable ou ingérable, ou les deux. Je n’ai pas supporté la réflexion de ce petit con, parce que s’il le pensait pendant un anniversaire, il devait certainement le penser en classe, et je me disais que les journées du Petit Prince devaient être bien difficiles avec les autres.

Alors comment gérer le regard des autres ?

Moi, je n’ai jamais pu. Je ne m’y ferai jamais. L’idée même que des personnes puissent se moquer de mon fils parce qu’il montre un comportement différent me rend folle. Le retirer de la vue des autres était une absurdité, il fallait donc faire face. Je n’ai donc jamais caché le Petit Prince. Il est allé au parc avec les autres enfants. Je l’ai amené dans les supermarchés, ou chez des amis. Et surtout, je l’ai laissé à l’école.

Il était bizarre, son comportement n’était pas approprié, il a fait de nombreuses crises en public, mais je ne l’ai pas caché. Je n’ai pas craqué non plus devant les autres. Le Petit Prince a le droit de vivre sur cette planète comme les autres enfants.

Le regard des autres a été une source de motivation quotidienne pour aider mon fils à modifier et adapter son comportement de manière à s’insérer dans la société

2 réflexions sur “ Gérer le regard des autres ”

  • 24/06/2014 à 10:21
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    La différence fait peur c’est ce que j’ai voté certaines personnes sont touchés mais ne savent pas comment s’y prendre d’autres s’en foutent carrément. Manque de connaissances et de savoir vivre en France surtout. Il n’y a pas que pour les autistes les handicapés les obèses les maigres les gens défigurés les gays et j’en passe si une personne est différente de ce qu’on appel le normal le moule bien français et puis les gens aiment critiquer son voisin etc je viens de partir une semaine a majorque Espagne j’ai justement ramenée ma petite TED avec moi sa maman et ma sœur sa tante c’est son privilège de cette année car cette année a été difficile rejeté par une nourrice puis un jardin d’enfant prive car je n’ai ni crèche ni halte garderie. Donc je me suis dit je vais la ramener seule sans ses frères et sœurs petit privilège. La bas il y avait que des anglais allemands et espagnol biensure et bah ils ont adorés ma fille couverte de bonbons de sourire et quand je parle de TED ils réagissent pas comme ici ils s’en foutent c’est juste une enfant pour eux rien de plus des que je reviens ici les regards changent mais je m’en fiche royalement si une personne viens me faire une remarque je l’attend avec grand plaisir car il faut être malin avec ces gens la les fouilles merde je les appels. Ceux qui regardent ma fille de travers je les ignore et garde le sourire ça fais encore plus chier. Dites vous bien que plus vous réagissez plus ils prennent plaisir donc je vais pas leurs donner. Par contre faire passer un message sur l autisme je sais faire je sais aussi endormir mon interlocuteur c’est a dire rester toujours calme avoir les bons arguments et jouer sur la sensibilité des gens pour arriver a mes fins. Je suis comme ça depuis que j’ai constaté qu’en prenant les gens par les sentiments ça fonctionne mieux que de s énerver ou de répliquer sur tout. C’est pas facile car parfois je bouillonne mais je garde mon calme et pense a ma fille surtout les autres on s’en fou quoi qu’on fasse quoi qu’on dise ils continueront toujours … Pour moi l école ne joue pas son rôle en Europe les enfants dans beaucoup de pays savent ce qu’est un autiste ici personne connaît car il y en a peu a l’école premièrement et on sensibilise très peu les élèves a cela. En école montessori ce que j apprécié dans ce mode c’est la liberté de toucher mais surtout le partage les plus grands aide les plus petits et ceux avec difficultés ils participent aussi a des aides quotidiennes exemple mettre le service pour le goûter distribuer le goûter et a tour de rôle chercher des légumes sur le marcher afin de compter connaître la valeur de l’argent etc.. Alors qu’en école public ou privée autre c’est pas ça du tout on nous enseigne pas le partage les valeurs de la vie s’entraider entre nous plutôt que se diviser. Acheter des tonnes de fournitures scolaires pour éclater le dos de nos bambins alors qu’on pourrai faire plus simple plus concret plus créatif et moins coûteux … C’est en partageant sur des blog réseaux sociaux qu’on peut faire avancer les choses en dénonçant le problème plutôt qu’en se cachant et se taire avec l’art et la manière de le dire la sensibilisation plutôt que la haine et la colère c’est mon avis… Merci a vous

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    • 24/06/2014 à 16:25
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      Merci de ce témoignage, il est clair et c’est un constat accablant pour la France… c’est vrai qu’il y a un rejet, une peur de la différence que l’on subit ici, c’est fou ! OUi il faut continuer à parler d’autisme, l’autisme n’est pas une tare, c’est un état, au même titre que les gros, les presbytes et les chauves !

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