Social gaming : une nouvelle façon de sociabiliser pour les autistes ?

Le social gaming pour aider les autistes à développer leur capacité à communiquer

Le Petit Prince a dit : « Maman, je peux jouer à World of Tank ? Y’a un pote qui m’a invité à le rejoindre… »

D’un côté il est seul à la maison, de l’autre côté il a la possibilité de faire une partie avec des copains en ligne… Allez, va pour les copains, au moins je ne les ai pas à la maison :D. Mais blague à part, le social gaming n’est-il pas un moyen détourné de se faire des relations quand on sait que c’est si difficile pour les autistes ?

C’est pas simple pour Le Petit Prince de se faire des copains et pourtant c’est vrai que depuis cette année, ça va vraiment beaucoup mieux et je me pose une vraie question : et si les jeux en ligne multi-joueurs, ce qu’on appelle aussi le Social Gaming, ne seraient-ils pas un terrain d’entrainement à l’apprentissage des relations humaines ?

Quand il était petit, Le Petit Prince s’est vu offrir une console de jeu éducative, avec des jeux très bien faits pour apprendre à lire et à écrire, il devait avoir 5 ans, et ça lui a bien servi pendant 2 ans. Et puis après, on a pensé que ce serait bien de trouver des programmes similaires sur ordinateur mais honnêtement, je n’ai pas accroché, et Le Petit Prince n’était pas super réceptif : les designs n’étaient pas terribles, l’ergonomie peu travaillée, c’était trop compliqué. Pourtant Le Petit Prince montrait un véritable intérêt pour les jeux virtuels.

Et puis l’Homme a commencé à lui montrer des jeux de « Grands », il devait avoir 9 ans quand il a commencé à jouer à Starcraft. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un jeu de stratégie qui se passe dans l’espace, avec des armées à monter et à mener, des ressources à préserver, des batailles à gagner. J’y ai joué moi-même, un peu et très mal pour voir comment ça se passait mais j’ai trouvé ça hyper compliqué. Mais Le Petit Prince a accroché de suite !

On a commencé à le laisser jouer le week-end, parce que chez nous, les jeux vidéos, consoles etc, c’est uniquement le week-end, pas en semaine. Et ce jeu est multi-joueur, ce qui veut dire que l’on joue avec ou contre de vrais gens, de toute nationalité, et avec qui on peut communiquer sur une sorte de tchat interne au jeu ou même par micro. Et voilà comment le Petit Prince qui n’était pas le plus populaire des enfants à commencé à sociabiliser : avec des gens de tous âges, de tous pays, de différentes langues.

Attention : les prédateurs sexuels fleurissent sur le net alors les consignes sont claires; ne pas divulguer son nom, son adresse, sa photo, son téléphone, ou tout indice qui pourrait laisser une porte ouverte à une rencontre physique avec un autre joueur : ce qui est sur le net doit rester sur le net.

Ce sont des relations virtuelles, mais c’est un début : on s’est foutu de lui parce qu’il était nul au début, il n’ a pas compris toutes les blagues que se faisaient les plus grands, il a pas mal ramé pour s’imposer et puis… à force de jouer, il a été de plus en plus fort à ce jeu, il a gagné le respect des autres qui ont fini par l’accepter et à l’inviter à jouer avec eux.

En parallèle, la facilité du Petit Prince à communiquer, partager et se mettre en relation avec ses camarades n’a cessé d’évoluer. Il arrivait de plus en plus facilement à jouer longtemps avec d’autres enfants du voisinage, sans se mettre en colère, et j’observais même qu’il devenait meneur plutôt que mené.

Je me me dis que le social gaming est un moyen facile pour les autistes de rencontrer d’autres gens sans s’embarrasser de tous les codes sociaux imposés : pas besoin de se forcer à regarder dans les yeux, de contrôler ses tocs, pas besoin de meubler une conversation ou de deviner à quel moment prendre la parole. Avec le social gaming, l’autiste trouve des gens qui ont un intérêt commun, le jeu en question, donc il est à sa place s’il parle du jeu, on ne le trouvera pas bizarre avec ses centres d’intérêts restreints. Comme les autistes ont quand même une grande capacité à exceller dans leurs centres d’intérêts, il y a de fortes chances qu’ils « masterisent » le jeu en question, et deviennent des figures incontournables et respectées. Peut-être chariées au début mais, avec les jeux, c’est le nombre de victoires/points qui font la réputation, pas le comportement donc ils ont toutes leur chance. Enfin, comme je le disais, les relations dans ses jeux se font soit par tchat, soit avec un micro, ce qui incite la personne autiste à interagir avec d’autres gens, à dialoguer avec… et c’est le terrain propice à des expériences de communication qui sont sans conséquence sur la vie non virtuelle de l’autiste, je vois donc cela comme un vrai terrain d’apprentissage pour les relations sociales.

Je sens bien que ce n’est pas non plus la solution miracle, cela va de soi mais quand même, je ne peux pas nier que c’est en partie grâce au Social Gaming que Le Petit Prince a probablement évolué dans le bon sens et qu’il a su se faire aujourd’hui des amis, de vrais copains, dont un meilleur ami.

Et vous qu’en pensez-vous ?

26 réflexions sur “ Social gaming : une nouvelle façon de sociabiliser pour les autistes ? ”

  • 07/07/2014 à 17:41
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    Pourquoi pas ?! Moi on m’a bien dit que FB n’était pas un lieu de sociabilité et pourtant c’est grâce à FB que j’ai fait la rencontre de mon homme (qui n’est plus virtuel du coup ! hihihi), c’est grâce à FB que j’ai pu rencontrer mes ami(e)s et toi d’ailleurs qui j’espère en fera partie de longues années ! Tu vois, les jeux ou les discussions c’est aussi ce qui peut amener une personne autiste à partager des choses communes avec d’autres personnes. Pourquoi pas un jour rencontrer quelqu’un proche de chez vous, pour « de vrai » ?

    Je ne suis pas très sociable dans la vraie vie, j’aime vite mon confort de mon chez moi, j’aime être avec mon homme et ma fille, on a notre cocon, même si on n’est pas l’un sur l’autre, on sait qu’on est là l’un pour l’autre. Et ça nous convient.

    Je ne pense pas qu’il y a UNE bonne façon de se faire des amis….et puis il peut partager plus de choses avec des personnes comme ça qu’avec des gens avec lesquels il ne partage rien. Le principal c’est qu’il trouve sa place quelque part, que ce quelque part soit par ordis interposés ou dans la vie quotidienne, en direct live.

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    • 08/07/2014 à 09:47
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      Oui je partage ton avis, moi je me sens aussi plus à l’aise à tchater avec des gens via FB ou d’autre réseaux que de les rencontrer en vrai. Et puis tu as raison, cette année j’ai fait de belles rencontres via le blog : Toi, Seb, Marie, Muriel, Latos, Lucida, Phyl, et bien d’autres et finalement jjuste en restant chez moio j’ai rencontré plus de gens que ces 12 derniers mois. Pas mal !

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  • 07/07/2014 à 17:49
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    Je voudrais apporter mon avis d’Asperger.

    Je suis entièrement d’accord avec cet article et je l’étendrais même aux réseaux sociaux en général.
    J’ai passé une des « phases terminales » de mon apprentissage social en surfant sur des forums (concernant les jeux vidéos surtout) et cet outil d’interactions sociales est une mine d’or pour apprendre/comprendre comment les gens fonctionnent, qu’est-ce qui les énerve, leur fait plaisir, voir comment ils réagissent à telle ou telle situation, etc. Et c’est un terrain d’expérimentation idéal, car on est à l’abri du regard direct des gens et ça c’est un stress en moins absolument pas négligeable ; du reste, il y a toujours l’option de quitter le forum quand bon nous semble quand la situation est déplaisante.

    Aujourd’hui j’utilise beaucoup FB, mais dans un but très lié à mon autisme. Il est évidemment hors de question que j’y étale ma vie privée, en revanche c’est l’endroit idéal pour partager des idées, des découvertes, mes coups de gueule et en fait tout ce que je n’aurais jamais pu partager vraiment en vrai tant les sujets traités n’ont tendance à intéresser que moi et une poignée de gens. Cela permet de s’exprimer en proposant simplement aux gens ce qu’on a à dire, libre à eux de creuser ou pas ; l’intérêt est donc d’avoir la satisfaction de partager quelque chose sans avoir à soûler un véritable interlocuteur en face, mais en récoltant quand même une interaction avec ceux que le sujet aura touché, et avec qui je n’aurais pas pu partager en vrai à ce moment (un pote à l’autre bout du monde, etc).

    Concernant le social gaming à proprement parler, je le défends aussi vigoureusement, comme dit dans l’article, c’est un espace social où ce qui relie les gens est un intérêt commun à propos d’un jeu : on est donc dans une dynamique où le seul jugement qu’on reçoit est notre adresse à ce jeu, hors effectivement si on s’y intéresse c’est qu’on a un minimum de chances d’y être doué !
    Je suis ce qu’on appelle un « casual gamer », un joueur occasionnel – par manque de temps en fait, et aussi parce que je préfère aujourd’hui quand même réserver mon temps libre à de VRAIES interactions sociales, ce qui ne serait pas le cas si je n’avais pas eu une éducation sociale en partie virtuelle de laquelle j’ai beaucoup appris – et je joue à certains jeux en coopération avec d’autres potes ou des inconnus, et on se retrouve dans un espace où on se dédouane de se poser cette question stupide mais stressante de savoir si on est à notre place ou pas. On y est, on a de la considération, et ça fait du bien.

    Et personnellement, pour parler cette fois d’un autre aspect positif des jeux vidéos, je ne joue presque qu’à des jeux de guerre, de survie, de combats aériens, etc. La raison est très simple, j’y assouvis un des plus gros paradoxes de ma personnalité : je suis fasciné par l’art de la guerre, la guerre en tant que jeu d’affrontement – mais ne vous affolez pas, cet élan est exactement le même que celui qui me fait adorer les jeux d’échecs, les jeux de cartes ou même simplement le shi-fu-mi – , or il se trouve qu’humainement parlant je suis profondément pacifiste donc hors de question de vivre ça pour de vrai !

    Et puis, le social gaming permet, quand on joue en équipe de manière détendue (je ne parle pas de ces fous furieux qui passent leurs vie sur un jeu, s’intégrant à des équipes à la discipline quasi militaire), nous sommes libres de faire quelque chose qui nous est trop souvent interdit dans les relations sociales, qu’elles soient amicale (dans une bande de potes) ou professionnelles : AGIR DANS LE SENS COMMUN, MAIS A NOTRE MANIÈRE !!!
    Trop souvent, dans notre vie sociale, on est confronté à des « murs » dans le sens où pour une tâche à accomplir, on attend de nous qu’on l’accomplisse d’une manière formatée pour tout un chacun, alors qu’en nous même on sait pertinemment qu’on réussirait beaucoup mieux en l’accomplissant à notre propre manière, dont la mécanique échappe à celui qui attend quelque chose de nous. Et bien dans ce monde virtuel pas de problème, les gens n’ont pas que ça à faire que d’être sur notre dos, et c’est extrêmement gratifiant d’avoir de la reconnaissance parce qu’on a assuré dans une partie et bien soutenu notre équipe, tout en ayant agit librement.
    Ça peut paraitre un détail, mais c’est en fait un bol d’air salvateur.

    Je pourrais épiloguer sur les danger de l’addiction aux jeux vidéos et au risque de ne plus discerner virtuel et réalité, mais je suis convaincu que par essence ces problèmes ont assez peut de chance d’affecter des autistes. A vous simplement de discerner si votre enfant a BESOIN ou juste ENVIE de jouer aux jeux vidéos, ce n’est pas pareil. Le besoin est un élan du corps, normal quand il s’agit de manger boire, dormir, etc, pathologique quand il s’agit de se plonger dans un monde virtuel.

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    • 08/07/2014 à 09:55
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      Merci Seb, j’aime bien quand tu dis que je ne dis pas de bêtises ! Oui finalement ce qe je comprends à vous lire Nathalie et toi c’est que j’ai limité l’article aux jeux vidéos mais il faut le prendre au sens large avec les réseaux sociaux. Mais c’est vrai que pour l’instant, je ne souhaite pas que Le Petit Prince aille sur les plateformes conventionnelles comme Facebook ou Twitter, parce que je pense qu’il est trop jeune pour cela. Il y a trop de jeunes qui se font pirater leur comptes, et détruire leur vie parce que des imbéciles mal intentionnées veulent en faire des boucs émissaires. Donc pour l’instant, pas de réseaux sociaux pour le Petit Prince.

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      • 08/07/2014 à 11:19
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        Effectivement les réseaux sociaux c’est un peu tôt pour lui !

  • 07/07/2014 à 21:17
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    Très bon commentaire Seb. Oui, tu as du lire alors l’Art de la guerre et les 36 stratagèmes ? Pas encore lu, j’en ai entendu parler récemment et j’ai beaucoup de livres à lire avant d’entamer ceux là…mais si tu les as lu, j’aimerais pouvoir en parler avec toi à l’occasion.

    Je vais revenir sur un point précis de ton commentaire, faire les choses de manière préformatée, c’est marrant, mais en disant cela, j’ai de suite en mémoire une anecdote qui me revient, lorsque j’avais 20 ans environ, j’ai tâté un peu les métiers qui me permettraient d’acquérir mon autonomie financière, mes parents ne me croyant pas douée pour les études, j’ai voulu d’abord quitter le nid familial, et j’ai répondu à une annonce de commercial, on offrait une formation de 5 jours et un poste si la formation était concluante. J’ai dit ok, je vais voir ce que c’est.

    L’horreur ! On voulait me faire vendre du matériel de bureau, un seul produit en plus, mais pas à ma façon, mais à LEUR façon, une façon américaine, avec en plus des réunions pitoyables où on devait monter sur les tables et chanter en choeur « on des winners ! » Pffffffffff….autant dire que j’ai annoncé à mon directeur 2 jours après que je ne restais pas car je les trouvais pitoyables. Je suis partie. J’ai trouvé le formateur complètement obsessionnel sur l’argent, je lui ai dit que l’argent n’était pas un motivateur en soi, il a failli faire un infarctus. Je dénigrais son dieu….

    Bref….en effet, j’ai compris que j’aurais toujours un truc qui ne colle pas entre moi et les gens de la société….sans trop savoir ce que c’était, je me rendais à l’évidence, il me faudrait trouver mon propre chemin, voire s’il n’y avait pas de chemin, le créer, spécifiquement.

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    • 08/07/2014 à 09:58
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      Oui créer son propre chemin, c’est exactement ça Nathalie mais c’est tellement plus facile pour les gens comme moi (disons les non autistes 😉 ) de suivre le chemin préformaté… c’est dur de trouver sa voie, clairement ! Sortir des chemins tracés, savoir dire non : on se met hors système, on est montré du doigt, on devient marginalisé ! Et bien moi, je commence à peine à sortir de ce système et tu vois, j’ai bientôt 39 ans…

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      • 08/07/2014 à 15:49
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        Ah, suis un peu plus « vieille » que toi…hihihi (42 ans). Oui, marginalisée je l’ai été. Considérée comme instable, car j’aimais changer de métier, de cadre, car je voulais trouver la population qui aille avec mes intérêts….et c’était dur de trouver les gens qui m’intéresseraient autant que le métier. Finalement, j’étais prête à trouver un métier qui m’intéresse moins mais trouver les gens avec lesquels j’ai envie de travailler. J’étais donc ouverte, mais curieusement, plus moi je m’ouvrais et plus les autres se fermaient. Donc, c’était bien commode de me reprocher que je me sois fermée aux autres, alors que lorsque je m’ouvrais on me fermait la porte. Donc, les marginaux, je ne sais pas si c’est pas finalement une bonne chose….car un marginal est en dehors tout en ayant un pied dedans, il a le recul nécessaire pour pouvoir observer sans se faire arroser de trop.

      • 09/07/2014 à 08:30
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        Oui c’est une vision qui est pas mal du marginal : il est sur la marge, donc oui, en dehors et avec un pied dedans, il ne se laisse pas marcher sur les pieds justement. Tu me fais réfléchir !

    • 08/07/2014 à 12:12
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      Non Nathalie, je n’ai pas lu L’Art de la Guerre : je n’ai aucune idée de son contenu, mais je suppose que c’est un livre didactique et ce n’est pas ce qui m’intéresse !
      Je m’intéresse plutôt à l’aspect psychologique de la stratégie, son impact, etc… enfin tout ce qui touche au comportementalisme qui est de manière générale une discipline qui me fascine.

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      • 08/07/2014 à 15:44
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        Non non Seb, au contraire, au contraire, il montre comment on amène les populations à l’obéissance, sans heurts….et s’il y en a, que les populations croient encore à la démocratie. C’est vraiment fascinant. C’est justement le noeud de notre société occidentale notamment. Donc, on peut faire des corrélations entre le livre et la politique, la façon dont on est manipulés pour être dirigés….Moi aussi je suis passionnée de comportementalisme.

      • 08/07/2014 à 18:16
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        Ah d’accord, oui j’en ai lu des extraits je crois.
        Je me permets de t’envoyer une demande facebook, on a des choses à partager ! 🙂

  • 08/07/2014 à 08:06
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    Peut être uniquement pour les aspi qui ont les facultés intellectuelles d en comprendre quelque chose des codes relationnels… Sinon aucun intérêt pour les autres formes d autisme qui se noient dans leur bulle 🙁 j
    J ai déjà travaillé avec des parents fiers que leurs enfants jouent en réseau (5-7 ans) avec d autres personnes du monde entier, quel leurre! L enfant déjà perdu dans ce réel n avait aucune idée de l existence physique des autres et encore moins d attention ou d interaction. Seul son repli s amplifiait et les crises comportementales pour retrouver un écran stimulant et de réelles capacitees a s entraîner avec l outil informatique adoré où lui seul dirige le monde, ce monde si incompréhensible pour lui.
    Merci de vos témoignages et de vos articles.

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    • 08/07/2014 à 09:41
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      Bonjour,
      Alors mon fils n’est pas aspie, donc je ne pense pas que ça ai grand chose à voir avec le fait d’avoir des facilités avec les codes relationnels virtuels. Par contre quelque chose m’interpelle : vous êtes vous posé la question de savoir si entre 5 et 7 ans vous auriez été capable de jouer à des jeux en réseau et comment vous l’auriez compris ? A cet âge là, AUCUN enfant, autiste ou non, n’a la maturité nécessaire pur comprendre les interactions sociales des jeux en réseau… Par contre il y a plein d’enfants qui jouent déjà à des jeux à cet âge là et autistes ou non qui s’enferment dedans, afin de maîtriser leur petit monde : c’est naturel, je le vois avec ma fille de 3 ans et demie, et ça n’a encore une fois pas grand chose à voir avec l’autisme. Pour l’enfant ça n’a au aucun sens de jouer avec des gens du monde entier, ça ne veut rien dire pour lui. ET combien de gosses non autistes j’ai vu qui faisaient des crises quand leur mère leur retirait la console…
      L’autisme n’est pas une excuse pour les parents pour refuser d’éduquer leur enfant : il faut encore plus lui montrer le bon chemin à prendre, et ça passe aussi par lui faire comprendre ce qu’est la frustration de ne pouvoir jouer à son jeu vidéo préféré… le bon sens, les amis, le bon sens !

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      • 08/07/2014 à 15:28
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        J’ai 42 ans, et je suis aspie, j’ai un QI normal, mais j’avoue que jouer à des jeux avec des gens et devoir communiquer avec eux c’est un peu trop élaboré pour moi. Je ne maîtrise pas du tout cet Art de savoir communiquer en jouant, c’est comme si on me demandait de faire un gâteau pendant que je monte un meuble IKEA….je sais faire les deux, mais pas en même temps. Ceci explique peut être cela ? On n’a pas tous les mêmes compétences….j’ai beaucoup de compétences, mais pas cumulables. C’est la raison aussi pour laquelle j’ai un intérêt plus spécifique que les autres et les autres sont des options, c’est additionnel. Je ne peux pas bien faire plusieurs choses à la fois. Et je tiens à les faire bien. Sinon c’est pas la peine.

      • 08/07/2014 à 15:33
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        Par contre, tout dépend comment on lui apprend la frustration. Il y a des parents qui disent oui, mais ne donnent pas une heure limite, donc l’enfant joue, perd la notion du temps et lorsque c’est « l’heure » pour le parent qui estime que ça suffit, l’enfant pique une crise et le parent pense lui avoir appris la frustration, sauf que l’enfant aura appris que son parent est incohérent (il a dit oui et puis il dit non), et que le parent est injuste. Il ne comprendra pas. Le parent doit encadrer et voire mettre un minuteur, un truc qui sonne ou qui alerte sur le fait qu’il faut arrêter de jouer. L’enfant le prendra mieux. Il pourra ainsi gérer sa frustration pour ce que c’est. Mais il n’aura ni le sentiment d’injustice, ni le sentiment que ses parents sont incohérents. Enfin….c’est un point de vue il me semble qui peut aider les parents d’enfants autistes. Aspies ou non. Perso, à 5 ou 7 ans, même à 15 ans, j’aurais pas joué à ça….j’étais dans une autre « bulle »….enfin, j’avais d’autres intérêts. C’est pas forcément une question d’âge mais d’intérêt. Il y a des enfants plus matures à 7 ans que d’autres à 15.

      • 09/07/2014 à 08:35
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        Oui alors je te rejoins totalement sur le fait que la frustration ne doit pas se faire dans la violence : le coup du timer, du minuteur, c’est vraiment utile et je dirais même pour tous les enfants, pas que pour les autistes : parce que plongé dans les jeux vidéos, aucun enfant ne voit le temps passer et le rappel à l’ordre brutal va être mal vécu. Donc effectivement, un truc visuel, comme un minuteur peut être un excellent moyen.

    • 08/07/2014 à 15:40
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      « Sinon aucun intérêt pour les autres formes d autisme qui se noient dans leur bulle » Techniquement, se noyer dans une bulle c’est impossible, d’autre part, il n’est pas question de bulle, mais d’intérêt et si à certains s’intéresser à des fringues ou les bagnoles ça paraît politiquement correct, pour d’autres, on pourrait tout autant voir les personnes non autistes fashion victimes comme des gens vivant dans une bulle, surtout s’ils ne font que parler de ça….tout est une question de point de vue. En revanche, mon principal intérêt spécifique (et non restreint, merci pour le terme, j’y tiens) étant l’observation des comportements….ça peut sembler plus acceptable si on interagit avec les gens qu’on observe, mais si on ne fait que les observer parlant entre eux…ou non parlant….sans se préoccupant de ce qu’on aura retenu ou non….ça peut sembler bizarre, mais je peux vous assurer que lorsque j’entends des gens parler sans arrêt sans se préoccuper de mon intérêt pour la discussion (le fait de s’écouter parler leur suffit)….j’ai plus l’impression d’être dans le monde et cette personne dans sa bulle. Intéressant, non ?

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  • 08/07/2014 à 09:23
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    Je confirme ce qui est écrit dans cet article. Mon fils de 16 ans a même appris à parler anglais de cette manière, parallèlement avec l’apprentissage en classe. Par contre, il est tout de même devenu plutôt addict. Difficile de le limiter à cet âge, même si on la fait nous aussi au début. Ceci dit, il a tout de même quelques autres intérêts, heureusement.

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    • 08/07/2014 à 09:43
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      Le problème c’est que les autistes ont des centre d’intérêt envahissants : donc si son centre d’intérêt c’ets le gaming, il y a des chances qu’il soit effectivement accro et à fond dedans. Si ça avait été la pâtisserie, ça aurait été plus sympa mais bon, on ne choisi pas ! 😀

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      • 08/07/2014 à 15:23
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        Envahissant pour qui ?

      • 09/07/2014 à 08:37
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        Envahissant, parce qu’ils occupent une grande partie de leur esprit… ce n’est pas péjoratif !

  • 09/07/2014 à 03:49
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    les jeux virtuels peuvent etre un outil benefique pour les personnes dans le spectrum en effet mais comme dans tout: avec moderation. Toni Attwood nous averti du danger que presentent ces jeux sur ordi dans son bouquin intitule: Been there, Done that, Try this (j’ai passe par la, j’ai fait cela, essaye(z) ceci) temoignages de personnes dans le spectrum, particulierement les Aspies. Trop c’est trop dit-il car le danger pour les autistes est que cela devienne tellement une zone de comfort qu’ils ne veulent plus sortir de leur bulle. Je pense que jouer c’est bien mais se donner un temps pour ces jeux virtuels c’est peut-etre une bonne idee, beaucoup d’Aspies le conseillent dans ce bouquin et d’ailleurs pas qu’avec les jeux virtuels mais avec tous les centres d’interets que les personnes dans le spectrum peuvent developper. Il y a une ligne tres tres fine entre le hobby/la passion et un obsession.

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    • 09/07/2014 à 08:43
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      Oui merci Myriam, en fait j’ai écrit cet article en tant que parent, donc c’est vrai que dans ce cas je dois éduquer mon enfant, ce qui revient à dire que je me place dans la position de celle qui modère, surveille mon enfant par rapport aux jeux vidéos, donc je veille à lui faire faire également d’autres activités et ne le laisse pas dans sa zone de confort.
      Mais quand il s’agit d’un adulte, effectivement, s’il n’y a personne pour lui proposer autre chose, et si cet adulte n’est pas en mesure de discerner les bienfaits des méfaits dans le fait de jouer aux jeux vidéos, la question doit se poser, oui ! Comme vous le dites, il ne faut pas que cela devienne une obsession.

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  • 08/08/2014 à 09:11
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    moi je dirais tt depend de l enfant ; mon fils va sur facebook mais n ai pas plus renferme qu avant dc ca n a pas ete un mal ; par contre il voulait jouer en ligne avec sa console et la pour l instant j ai refusé car sinon pas pr les memes raisons , il se camperait dessus et la ou est le coté social ???

    Réponse
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