Les solitudes 2 – le retour du boomerang

solitudes 2 le retour

Attention, cet article ne parle pas d’autisme. Juste que moi qui venait d’écrire un texte sur les solitudes, je trouve que le destin vient de me faire un sacré clin d’oeil 😀

Je viens de vivre un GRAND moment de solitude. Et je me dis que voilà, même quand on est acculée (ne transformez pas les lettres, j’ai bien dit « acculée »), on a toujours de la ressource pour s’en sortir.

Bref, j’ai pris une bonne claque dans la figure et une leçon de vie aujourd’hui. Merci le destin !

Préambule

J’avais besoin d’aller chercher un objet dans la maison de mes parents, qui sont partis en vacances et qui habitent à environ 30 minutes de chez moi. J’ai les clés de leur garage, je peux rentrer à tout moment chez eux. Sauf que aujourd’hui, je n’ai pas pu en sortir….

Alors donc je vais chercher mon bidule, après avoir pris soin de désactiver l’alarme. Je pénètre dans la maison, pose mon sac à main par terre, charge le truc, le dépose dans ma voiture, revient fermer la maison, dans le garage je mets l’alarme, la porte battante du garage se referme me laissant à peine le temps de sortir, j’arrive à ma voiture et là…

… mon sac à main avec le bip du portail et mon téléphone sont restés dans la maison. Je n’ai AUCUN moyen de rentrer de nouveau sachant que je n’ai pas de clés extérieures de la maison, j’ai juste le bip qui ouvre la porte du garage et ça me suffit, sauf que tout de suite il est dans mon sac à main; dans la maison.

Bordée d’injures.

Phase 1 : Mac Gyver s’empare de mon corps

Je décide de rouvrir à la main la porte automatique du garage, je bourrine comme une malade, ça ne marche pas.

Je fais le tour du jardin, je trouve une vieille barre de fer rouillée, je parviens à la coincer dans un interstice de la porte et tente de faire levier. Ça coince, je me coupe, je sens les bleus arriver sur mes tibias.

Juron.

Il fait 35°C, je suis en plein soleil, en jolie petite robe et ballerines. Et je suis coincée chez mes parents, dans leur jardin, sans pouvoir ouvrir le portail, et mes clés de voiture sont de toute façon également dans mon sac. Magique.

Vous le sentez bien mon moment de solitude ?

Phase 2 : Opération SOS

Je me dis que je vais demander de l’aide aux voisins, donc je me mets à courir vers mes premiers voisins mais il y a une haie de 2 mètres de hauteur qui nous sépare; je crois les entendre mais eux font vraiment semblant de ne pas entendre mes petits glapissements.

Je crie « A l’aide, au secours, y’a quelqu’un ? » en courant , suant sang et eau ( le sang, c’est parce que je me suis coupée avec la barre de fer) mais personne ne répond.

Petit moment d’abattement.

C’est ça, la solitude : quand t’es dans la panade, que t’as besoin d’aide et que… et bien y’a personne.

Phase 3 : Cliffhanger

Je n’ai aucun moyen de contacter qui que ce soit, mais il me faut un téléphone. En effet, sur la porte du garage, il y a le numéro de télésurveillance de la société de gardiennage, et si j’arrive à les appeler, il vont pouvoir envoyer quelqu’un chez mes parents pour me me libérer et surtout récupérer mon sac. Donc je n’ai pas le choix, il faut que j’escalade le mur d’enceinte de la maison.

Je vise un endroit un peu moins haut, saute, m’accroche, enjambe, resaute et voilà, je suis dans la rue. La maison en face me parait être un bon choix, je coure comme une dératée toujours, je suis rouge pivoine et au bord de la déshydratation. Je toque à la porte, poussant des petits « S’il vous plait !!!! » pathétiques et au bout de quelques interminables secondes, une jeune homme ouvre la porte, tombe sur moi, me regarde ahurit pendant que je peine à reprendre mon souffle, me disant des « Calmez-vous, ça va aller, qu’est-ce qui se passe ? ».

Je lui raconte l’affaire, lui demande de m’accompagner avec son téléphone… on escalade le mur et on retombe chez mes parents.

Je me sens moins seule. Finalement, pour rompre la solitude, il suffit d’être 2. Enfin, pas tout le temps, mais là clairement, oui.

Phase 4 : Arsène Lupin ou bien ?

Avec son téléphone, j’appelle la télésurveillance qui m’explique qu’ils ne peuvent rien faire pour moi, ils sont à 200 km et n’ont pas les clés, donc il faut que j’appelle les gars de l’équipe de sécurité. Je m’exécute, mais évidemment, mon histoire est tellement dingue qu’ils me disent qu’ils vont vérifier d’abord mon identité auprès de mes parents et me demande mon prénom. Bon, le mien il est tellement à coucher dehors que ce serait dur de l’inventer, haha….

Pendant ce temps là, avec le jeune homme, on regarde s’il n’y a pas moyen de rentrer. On réessaye de tirer sur la porte du garage mais on fait chou blanc. Et là, idée de génie : il y a des petites fenêtres en hauteur dans le garage ! On se dit qu’on est sauvé, on va péter une vitre, rentrer à l’intérieur, couper l’alarme et hop, c’est bon.

On est en train de peaufiner notre plan d’action quand le mec de la sécurité rappelle sur le portable du jeune homme pour nous dire qu’il va envoyer quelqu’un.

SOULAGEMENT !

Je remercie bien mon complice, on braquera une banque la prochaine fois, je luis dois bien une bouteille de rosé en attendant.

Phase 5 :  Les clés de Fort Knox

Assez rapidement, une personne de la sécurité arrive. Déjà, bon point, il a les clés du portail, donc il peut rentrer sans escalader le mur. Par contre, il n’a pas le bip du garage, donc va falloir passer par la porte d’entrée et ses innombrables serrures.

Faut trouver quelle clé va dans quel trou et surtout difficulté supplémentaire, dans quel sens la tourner. Il s’acharne pendant 5 bonnes minutes.

Je suis désespérée.

Finalement, la porte consent à s’ouvrir.

JOIE !!!!!!!!!

Je finis par récupérer mon sac à main, avec téléphone, clé de la voiture et bip et je me sens LIBRE !

 

Epilogue

Comme quoi, ça ne tient pas à grand chose. Je fais un article sur ma solitude quelques jours pus tôt et je me retrouve dans une vraie situation de solitude. J’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas de hasard dans la vie, je suis assez déterministe dans ma façon de penser, dans le sens où chacune de nos actions engendre une action future. Et bien j’ai été servie.

Je vous écris cette histoire qui change un  peu de la ligne éditoriale de ce blog pour vous montrer que je ne suis pas Wonderwoman, des galères j’en ai aussi et que comme vous, je peux trouver en moi la force pour m’en sortir.

Et puis aussi, j’espère vous avoir fait rigoler un petit peu 😉

2 réflexions sur “ Les solitudes 2 – le retour du boomerang ”

  • 13/06/2014 à 18:45
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    Ben dis donc !!! T’as pas chômé et en plus tu as eu les bonnes idées. Tu as malgré tout eu la bonne attitude et dis toi qur si tu n’avais pas été seule un moment de ta vie… tu aurais sans doute pas été en mesure de te débrouiller comme tu l’as fait. Ça s’ appelle l’instinct de survie. Et grâce à cette solitude tu as réussi là où d’autres, habituées à la dépendance, aurait juste pleuré. Tu peux être fière de toi et de ton parcours.

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