J’aime pas vos enfants ! (le truc dont je ne suis pas fière)

J'aime pas les enfants !

J’ai mis longtemps à écrire cet article, parce que ce n’est pas très « corporate » de faire ce genre d’annonce, mais je l’avoue, très franchement : j’aime pas les enfants. Les bébés ne m’attendrissent pas plus que cela, je n’ai pas envie de les prendre dans les bras, les petits m’insupportent la plupart du temps et les ados… comment dire ? Donc voilà. J’aime pas les gosses. Tous les gosses. Même les vôtres ! Enfin, c’est pas tout à fait vrai et j’ai mis longtemps à le comprendre… et ça, c’est merci l’autisme.

J’en discutais avec une copine l’autre jour : on parlait de ces gars, là, qui magnétisent littéralement les mômes, jouent avec eux, les font sauter sur les genoux… je focalise volontairement sur les hommes car ce sont eux qui me bluffent le plus : visiblement, ils prennent du plaisir à intéragir avec les enfants. Et attention le pire, c’est qu’ils ne sont pas obligatoirement pères eux-même ! Non, ils sont justes des mecs bien qui aiment passer du temps avec des gosses. Et c’est là que je me suis maintes fois posé la question : MAIS COMMENT FONT-ILS ? 

Parce que moi, là, je suis zéro. Les gosses des autres, c’est une corvée que je subis. Alors ayant de enfants à moi, je sais leur parler, les nourrir, leur donner des feutres et les gronder quand ils commencent à partir en sucette, mais m’occuper avec plaisir des enfants : ah non. Rien, quedale, zelé, walou.

Je pensais que ça venait de moi, pourtant je suis quand même hyper maternelle, et je sais tout ce que je fais pour ma fille et mon Petit Prince, je les aime plus que tout mes enfants ! Mais autant mes enfants, c’est ma vie, autant ceux des autres euh… pffff, ben je ne ressens rien de spécial. Je suis atrophiée de l’enfant, en quelque sorte 😀

Je me suis souvenue que quand j’étais jeune, j’avais même des posters d’Anne Geddes dans ma chambre : j’ai donc eu ma période à fond les bébés !

Anne Geddes bébé

 

Et donc on discutait de ça avec ma copine l’autre jour et j’ai repensé à notre conversation et j’ai compris. C’est l’autisme qui a tout changé.

Alors, que s’est-il passé ? Et bien j’ai eu un Petit Prince pas comme les autres. Et tout découle de là. Même si je dis qu‘aujourd’hui, mon fils va bien, et je suis sincèrement heureuse qu’il soit comme il est, il n’en reste pas moins que vu la lutte menée pour aider cet enfant autiste à devenir le beau jeune homme de 15 ans qu’il est maintenant, je reste traumatisée.

L’autisme, ayant perturbé le schéma mental que je m’étais fait avant la naissance du Petit Prince, a été vécu comme un traumatisme. Tout comme le cancer, la trisomie, la maladie infantile : ce sont des traumatismes pour les parents, parce qu’aucun parent à aucun moment, avant la naissance, ne se dit : « Tiens, j’aimerais bien avoir un enfant autiste/malade/trisomique ! ». On s’imagine son enfant à son image, on ambitionne de belles choses pour lui, on le voit en bonne santé et heureux, car aucun parent non plus ne se dit : « Tiens, et si j’avais un enfant malheureux ? » Or voilà, l’autisme a rendu mon fils malheureux pendant son enfance, et ces années-là furent atroces.

Elles furent aussi atroces car chaque jour il devait se confronter à d’autres enfants dits « normaux » et qui ont été durs avec lui, n’ont pas voulu de lui comme copain, l’ont rejeté, harcelé, moqué. Il a vécu 10 ans de solitude. Les mômes de l’école, qui ne se gênaient pas pour dire à haute voix que mon fils était bizarre, ils m’ont brisé le coeur et je leur en ai voulu. Ils étaient « normaux » mais ils se sont montré odieux. Alors quand je vois un gosse, inconsciemment, je repense à ces moments-là.

Et puis un jour, ça m’a éclaté à la figure. Le Petit Prince était encore petit, il devait avoir 7 ans et ça se passait très mal à l’école, avec les autres enfants. J’avais une copine qui était enceinte, et c’était la première de mon cercle amical proche. Un jour j’étais au travail, et pendant une réunion, je reçois ce merveilleux petit SMS de parent tout en joie annonçant la venue au monde d’une petite fille. Quand j’ai lu ce message, ça a fait l’effet d’une bombe en moi : je n’étais pas heureuse pour mon amie ; j’étais envahie par mille sentiments que je n’étais pas capable de définir. Je crois que c’est surtout que j’ai été anéanti par le sentiment d’injustice. Elle, cette nouvelle mère, allait connaître la joie d’avoir une enfant qui serait heureuse, en bonne santé, qui n’allait pas subir les examens et les rendez-vous hebdomadaires, ni les moqueries des autres. Elle, elle allait avoir une belle petite fille sans problème particulier. Elle, elle pouvait se projeter vers un bel avenir pour sa fille. Et pourquoi moi, le destin faisait-il subir à mon fils cette épreuve ? POURQUOI ? Cette injustice m’a crevé le coeur. Je crevais de jalousie, et pourtant, je ne suis pas une personne envieuse dans la vie mais là, je ne me contrôlais plus.

Et puis le temps a passé. D’autres copines ont eu des enfants, mon Petit Prince allait de mieux en mieux, et je n’ai plus ressenti cette colère et cette injustice mais… il en est resté quelque chose.

Les gosses normaux, je trouve qu’ils n’ont aucune excuse : alors non, je ne supporte pas quand ils crient, quand ils ont le nez plein de morve, qu’ils font des caprices, qu’ils ne font attention à rien, qu’ils coupent la parole tout le temps, qu’ils ont systématiquement besoin d’être près de leur mère sinon ils paniquent, qu’ils faut tout le temps jouer avec eux. Je m’en fous de leurs notes à l’école, de leur problème de vue, de la console qu’ils viennent d’avoir. Les bébés m’indiffèrent, ils sont mignons, mais non, désolé, je n’ai pas spécialement envie de les prendre dans les bras ni de leur donner le biberon. Et je n’ai pas spécialement envie d’aborder le sujet de leurs enfants avec les parents : on dirait souvent que toute leur vie d’adulte tourne autour de leurs gamins, que c’est LE sujet de conversation à l’heure de l’apéro ! Ben non, tiens, prends une bière et raconte-moi ce que tu fais le week-end, mais pitié, me parle pas de tes gamins, c’est toi qui m’intéresse, pas eux ! 😀

Par contre, je suis tout à fait partiale : quand je vois un gosse atypique, alors là j’ai qu’une envie, c’est de l’encourager, de lui parler, de jouer avec lui, de prendre du temps pour lui ! Parce que je sais que pour cet enfant-là, c’est tellement pas facile tous les jours que j’ai envie d’être là pour lui, de lui montrer mon intérêt ! Ouais, c’est pas sympa pour les autres, pas vrai… mais tant pis.

Alors voilà, j’ai quand même réussi à sortir tout ça, et maintenant que j’ai compris d’où ça venait, mon désintérêt pour les enfants des autres, peut-être qu’avec le temps ça va s’améliorer… je l’espère, parce que quand même, je me dis que c’est un tout petit peu pas normal, cette histoire 😀

Allez, je vais voir si je suis la seule dans ce cas : je vous mets un petit sondage, répondez-y si vous voulez et vous pouvez même ajouter vos propres réponses !

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18 réflexions sur “ J’aime pas vos enfants ! (le truc dont je ne suis pas fière) ”

  • 26/10/2016 à 10:19
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    Bonjour, votre article est très intéressant et il reponds à certaines de mes questions concernant les difficultés que je rencontre moi-même. J ai envie de vous dire de ne pas avoir honte de vos sentiments. Vous avez trouvé pourquoi vous n amiez pas les enfts des autres . Ils ont fait souffrir votre enft pendant son enfance et vous êtes jalouses des nouveaux parents qui nagent dans le bonheur . Moi aussi j ai honte de ce que je pense . Par exemple lorsque j entends qu on mets des cellules psychologiques et des dedommagements pour les victimes d accident, attentat ect ( bien justifié evidemment ) mais nous ? Quelle cellule psychologique a-t-on lorsque nous apprenons le diagnostique de notre enft . Quel dédommagement pour compenser la perte de notre travail . Je ne peux pas travailler à cause des RDV et que Gabin ne puisse pas manger à la cantine mais aussi parce que j ai été détruite de voir mon enfant souffrir . Notre traumatisme à nous, maman différente n a pas de reconnaissance . Alors moi je vous comprends et votre sentiment est légitime. De toute façon, on ne peut pas forcer nos sentiments à être différend . Il y a peut être des choses plus grave que ce que l on vit ? Un jour mon médecin m a dit de ne pas penser au destin des autres, le mien était bien lourd . J espère avoir soutenu en toute franchise votre problème. Très bonne journée Sylvie

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    • 27/10/2016 à 10:52
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      Merci beaucoup Ladiray de votre message, effectivement, personne ne nous aide vraiment à l’annonce du diagnostic, mais il parait que ça change et c’est tant mieux; En attendant, il faut se débrouiller avec ce que l’on a en nous et ce n’est pas simple en effet. Bon courage et bises au petit Gabin <3

      Réponse
    • 25/02/2019 à 17:42
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      Très bonne réflexion, vécue par de nombreux parents d’enfants autistes ou handicapés.. Nous sommes d’une certaine manière des sous-citoyens, car non reconnus, moralement, financièrement, socialement .. et j’en passe .. La route du changement sera encore bien longue ..

      Réponse
  • 26/10/2016 à 15:47
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    Votre trauma est tt à fait logique ainsi que vos réactions de jalousie, envie et rancoeur, des réactions légitimes à la souffrance. Cependant d’après vous sans cela vs les aimeriez ces autres enfants. Vous êtes 1 être humain magnifique qui est né comme tous avec le don de l’amour, et il est tjrs encré en vous. Il attend tranquillement de pouvoir à nouveau s’exprimer. Pour cela 2 choses: la réalisation qu’il n’y a aucune guarantie que vos amies aient des bb sains; il y a presqu’1 million d’autistes en France donc imaginez les millions d’enfants handicappés d’1 façon ou l’autre. Vous n’êtes pas la seule ds ce bâteau, et eux aussi ils souffrent comme vs. Aujourd’hui le danger de mettre au monde 1 enfant handicappé s’accroit dû à notre genre de vie malsain: pollution, nourriture, stress incessant, vie irrégulière, instable et médicaments pour la moindre chose, et bien entendu le manque de lien affectif entre parents et enfants pdt la croissance puisque les enfants passent la plupart de leur temps en dehors de la présence parentale.
    Ensuite, et là ça devient un peu perso excusez-moi, il va falloir faire le travail du pardon. Quoi? Comment? Et bien oui. Tout parent qui se respecte se sent responsable d’avoir mis au monde un enfant ‘pas comme les autres’ (d’après le jugement de la société, qui ne reste qu’1 jugement général sans plus), le traumatisme qui en découle s’accompagne en général de sentiments de culpabilité et d’impuissance, ainsinque de victimisation, le Pourquoi moi.
    Si vs arrivez à tourner votre expérience à 180 degrés et à comprendre que vs avez choisi cette expérience qui vs était nécessaire pour avancer sur votre chemin de l’évolution, que votre enfant a choisi de venir vs aider à faire cette expérience, que lui aussi a fait un choix qui ne peut être qu’admiré et par conséquent on doit l’aimer doublement, que nous avons tous notre fardeau et que le but est de s’en débarrasser 1 jour (le plus tôt possible) car c malsain de le trainer avec ns au travers de la vie, et que TOUS ns avons choisi de venir en ce monde pour participer à notre évolution et que bcp souffrent terriblement durant leur vie; une fois que cette perception est assimilée on ne peut plus avoir rien d’autre au coeur que de l’amour pour tous ces enfants qui ont le courage de continuer à vivre sur cette planète, ce centre expérimental, ainsi que pour nous humains qui avons choisi notre mission sur terre. Il faut tt d’abord l’acceptance pour ensuite se pardonner et ainsi pardonner aux autres ce qu’ils vs ont fait ainsi qu’à votre fils.
    J’espère que vs me pardonnerez ☺ mon commentaire. Je travaille avec des autistes de tt âge ainsi que leurs famille, en temps que facilitatrice émotionnelle je sais que l’acceptance et le pardon de soi (et ensuite des autres) sont 2 choses extrêmement difficiles chez la pluplart des humains car elles demandent un bouleversement total de ses perceptions.
    J’ai dû moi aussi faire ce travaille il y a longtemps avant de pouvoir m’ouvrir aux autres. Mon travail au service des autistes et autres est le résultat de mon expérience passée qui elle aussi a été difficile mais que j’ai réussi à canaliser pour donner mon amour à tous ceux qui en ont bien besoin aujourd’hui.
    Vous êtes admirable et pleine de courage, je vous souhaite tt ce qu’il y a de meilleur pour vs aussi canaliser votre expérience pour le meilleur de tous. Mieux vs vs sentirez émotionnellement, mieux votre fils se sentira lui aussi. Lui il travaille avec les énergies, il perçoit donc nos sentiments, ce qui l’influence grandement.

    Réponse
    • 27/10/2016 à 10:49
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      Merci Myriam, vous avez souvent tapé dans le mille en me lançant des commentaires qui à chaque fois m’ont fait réfléchir… le pardon… oui je n’y avais pas pensé, mais c’ets peut-être ça qui m’empêche d’avancer en effet. Je vais relire votre message et m’en imprégner puis méditer dessus, en tout cas il se passe quelque chose à lire ces mots…

      Encore merci de ce que vous m’apportez ici, avec vos messages. <3

      Réponse
      • 27/10/2016 à 19:29
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        Elvire c’est mon boulot donc avec plaisir si je signifie qq chose d’utile pour vous et les vôtres. Si vous en éprouvez le besoin n’hésitez pas à me contacter plutôt que de faire ce travail seule car seule c comme chercher son chemin dans un tunnel tout noir: on y voit guère gd chose. On pourrait se parler sur skype ou messenger.
        Je m’étonne sans cesse de la lutte de tous ses parents d’enfants à hautes sensitivités et le fait qu’ils la passent seuls sans aide compétente au point de vue émotionnel, psychologique et mental. Mais ce ne sont pas les psys qui seront à la hauteur pour vous aider car il faut d’autres atouts que ce qu’ils ne possèdent.
        Bon courage Elvire, vous êtes si forte.

  • 26/10/2016 à 17:31
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    Bonjour Elvire,
    Je suis toujours ton blog , en « sous-marin », mais j’envoie pas mal de monde faire un tour par ici.
    Quel bel article, merci!!
    Je viens de voter… J’ai voté « c’est plus compliqué »
    C’est pas tant les gamins que je « n’aime pas », et encore heureux, vu mon boulot d’instit !!! Non, le plus dur, c’est les parents. Moi, j’aime pas « les parents de vos enfants » 😉
    Depuis la mort de mon fils, je n’ai plus aucune patience, indulgence ou quoi que ce soit de positif, à l’égard d’un parent « noyé dans un pipi de chat »…
    Par contre, je me mets en quatre, et plus, pour tous les parents des gosses atypiques que tu aimes tant. Avec une infinie compassion et patience que je n’avais pas avant. J’ose espérer que ça fait de moi, jour après jour, une meilleure professionnelle…
    Merci encore pour tes écrits et tout ce que tu partages ici.
    z*z*

    Réponse
    • 27/10/2016 à 10:47
      Permalink

      Hello ! Et bien ça me fait plaisir que tu me lises comme ça, en sous-marin puis que là tu m’écrives un petit mot ! Et là je te rejoins sur les parents qui se noient dans un verre d’eau, c’est vrai que c’est pénible… En tout cas merci de ce que tu fais, vraiment, pour tous tes petits élèves et pour leurs parents, je suis certaine que tu es une grande et belle professionnelle…Bises tendres.

      Réponse
  • 30/10/2016 à 18:42
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    Bonjour Elvire, je partage votre sentiment envers les enfants des autres , mais à la différence que je me faisais cette réflexion bien avant d’être mère, ah ah ah!!! je ne sais pas si d’avoir un enfant autiste a renforcé cette sensation que les autres enfants « n’ont qu’à bien se tenir » à côté du mien, sinon gare! En fait je pense que c’est plutôt un sentiment de louve qui veut protéger ses propres enfants face à la cruauté potentielle des autres. Certes le traumatisme de l’annonce du diagnostic de l’autisme de son enfant , je l’ai eu aussi avec mon fils. Mais j’ai eu également après cette merveilleuse petite fille dont vous parlez, sans problème, qui dort bien, qui mange bien, qui est heureuse de vivre. Et vous aussi, avec la Pétoufette? Et on est également protectrice avec elle. On la défendrait bec et ongles contre un autre enfant malveillant, y compris si c’est son frère qui l’embête! Je pense que l’amour maternel ou paternel, celui qui nous prend aux tripes, se révèle avant tout envers nos propres enfants avant ceux des autres. Et on n’a pas à culpabiliser de cela, puisque c’est ce sentiment puissant qui nous pousse à chercher la meilleure prise en charge pour lui, les plus beaux vêtements pour elle(!), les meilleures conditions d’accueil (nounou, école, centres de loisirs etc…) pour les deux. Ceci-dit je suis d’accord avec ce qui a été dit plus haut sur le fait de pouvoir ou savoir pardonner aux autres, parents et enfants. Ca nous fait avancer, surtout que les parents des autres enfants traversent comme nous des crises avec leur progéniture neurotypique (dieu que ça fait du bien de ne pas se sentir seule!). Bisous

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  • 25/11/2016 à 16:48
    Permalink

    Merci pour votre article, je suis tombée par hasard dessus, et c’est fou, mais je ressens exactement la même chose, je me sentais complètement à côté de la plaque, mais non, je ne suis pas la seule!!!!!
    Mon fils a 12 ans et souffre d’autisme sévère, j’ai une fille en pleine forme de 10 ans, mais pour moi recevoir ses amies est difficile, me fatigue et me stresse, je le fais mais juste par amour pour ma fille et du coup après avoir lu votre texte, je me sens un peu moins seule, merci.

    Réponse
    • 29/11/2016 à 15:56
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      Et bien voilà, on n’est pas seule ! C’est sûr que recevoir les amis de nos enfants, on se sent obligé de le faire mais c’est épuisant…

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      • 29/11/2016 à 16:23
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        Talitha, lorsqu’on a 1 enfant autiste on vit ds le stress continu, un stress continu mène automatiquement à la fatigue. Il est donc tout-à-fait normal que si on ajoute des amies de sa fille autour de soi on augmente le stress donc la fatigue; personne n’apprécie être fatigué ou être stressé encore plus que ce que l’on ne l’est déjà.
        Bien entendu votre fille a droit à sa vie de fille donc vous désirez lui faire plaisir.
        La question que je me pose au vu de cet article est la suivante: est-ce que vous n’aimez vraiment pas les enfants ou est-ce une réaction de la vie sous stress incessant et donc grande fatigue?
        Car si l’on n’aime vraiment pas les enfants pourquoi choisir d’en avoir? Il y a des milliers de personnes qui n’ont pas d’enfants parce qu’ils ne les supportent pas, ce qui est très sage à mon avis: mieux vaut ne pas en avoir pour cette raison que de l’ignorer, en avoir quand même et ne pas les aimer.
        Un paradoxe: lorsque j’étais jeune les enfants ne m’attiraient pas du tout, cependant j’ai aimé travailler avec eux depuis que j’avais 20 ans environ.
        Ma sœur par contre devait être surveillée lorsqu’elle était jeune car elle partait avec tous les bébés qu’elle rencontrait. Elle aussi elle a travaillé avec des enfants mais ne les supportait pas.

  • 07/12/2016 à 15:17
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    Alors pour répondre à votre question Myriam (vous vous appelé comme ma fille!!) dans mon cas ce n’est en effet pas un manque d’amour des enfants, car avant d’avoir les miens, je les adorais et me destinais à être enseignante, les enfants me suivaient partout et j’avais beaucoup de plaisir à être avec eux.
    Maintenant c’est clairement ce que vous dîtes, un excès de stress et de fatigue et surtout un besoin « de ne pas encore me rajouter le soucis des enfants des autres », sachant que mon fils est non verbal, en couches et présente de gros troubles du comportement, bref une vie pas simple et fatigante, vous connaissez toutes.
    Mais c’est certain que pour ma fille je fais de gros efforts et j’espère qu’un jour le plaisir reviendra.

    Réponse
    • 07/12/2016 à 16:49
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      Merci de ce beau commentaire Talitha, tout à fait compréhensible, nous sommes humains et avons tous besoin de souffler, pas évident dans votre cas je le comprends. Mais votre fille Myriam vous sera reconnaissante de ce que vous faites pour elle en grandissant, elle vous aimera d’autant plus; car pour elle non plus il n’est pas facile de grandir et de s’épanouir lorsque son frère requiert la plupart de votre attention. Et chapeau à vous qui malgré tout désirez donner le meilleur de vous à votre fille. Je souhaite pour vous que vous retrouviez la joie d’être parmi les enfants; si pas immédiatement autour des vôtres peut-être avec vos petits-enfants. Je vous souhaite bcp bcp de courage chère Talitha.

      Réponse
    • 07/12/2016 à 20:37
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      Talitha, je comprends tout-à-fait ce que vous ressentez. À mon avis personne n’est préparé à être le parent d’un enfant sévèrement autiste et vous n’avez de leçon à recevoir de personne,juste du soutien et de la solidarité. C’est normal de se sentir moins concernée dans ce cas par le sort des enfants « ordinaires « , vous avez déjà tellement à penser aux vôtres dont votre fils qui a de tels besoins ! À mon avis votre désir d’enfant était bien légitime et naturel, il n’a pas à être remis en cause et n’a rien à voir avec le sujet de l’article qui est « j’ai du mal à supporter les enfants des autres « ! C’est justement parce que votre désir d’enfant a été profond que vous êtes aujourd’hui une mère battante et admirable. Avec toute ma sympathie.

      Réponse
  • 27/04/2017 à 10:36
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    Bonjour, je viens de tomber sur votre blog par hasard et je survole vos articles. Maman d’un petit garçon de 6 ans avec de « legers » troubles autistiques. Je me retrouve carrément dans cet article ! a une difference, c’est que j’aime les bébés, jusqu’à un an et après il me gave !!
    Les gosses m’insupporte ! ils crient, sont chiants, inintéressants … Bref, j’aime pas les enfants.
    Sauf mon fils que j’aime d’un amour inexplicable <3.
    Merci pour votre blog, il est très intéressant.

    Réponse
  • 18/07/2017 à 23:29
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    Bonjour,
    je n’ai pas d’enfant autiste, mais juste une petite question : c’est quoi, un enfant normal ? Parce qu’il me semble que tous les parents doivent faire le deuil de leur enfant parfait, et de la relation parfaite qu’ils auraient pu avoir avec lui.
    Meme si on n’imagine pas les galères que vous traversez, personne n’a une vie parfaite… Voilà, c’est tout et bon courage !

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    • 19/07/2017 à 16:55
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      Et oui, allez définir ‘normal’. Il n’y a pas que les parents d’autistes ou parents autistes qui ont des problèmes avec leurs enfants bien entendu. J’ai travaillé avec des parents d’enfants drogués et c’est certains que ces parents vivent également le calvaire. Je dirais que chaque enfant peut à la rigueur présenter de sérieux problèmes dans n’importe quelle famille. J’évite d’utiliser le mot ‘normal’ car en fait ça ne veut rien dire; c’est un terme totalement subjectif qui ne présente aucune valeur substantielle mais qui est constamment utilisé à tort et à travers. Comme nous disons en anglais: c’est de l’air 🙂

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