Votre enfant autiste est-il prêt pour Halloween ?

Préparer l'enfant autiste à Halloween

Si vous habitez dans un quartier pavillonnaire ou une résidence, vous connaissez bien le problème de Halloween, quand des ribambelles de petits monstres vont sonner à votre porte, pour réclamer des bonbons. Quand il était petit, je couchais tôt le Petit Prince pour qu’il n’ait pas à subir les coup de sonnettes intempestives, le bruit, et le reste.

Plus grand, il avait compris qu’il se passait un truc, encore une fête à laquelle il n’était pas convié. Je dois admettre que je n’avais pas la force de l’accompagner, de faire le tour de l’immeuble, d’expliquer aux gens que non, il ne parlait pas bien, que s’il criait c’est parce qu’il était excité etc, donc je ne lui ai pas vraiment forcé la main non plus…. mais pour ne pas le laisser en reste, je faisais comme Julia Romp dans Mon Ami Benje décorais le salon pour faire quand même une belle fête, entre nous.

Et puis un jour, Le Petit Prince m’a demandé d’aller avec son cousin et sa cousine… Alors comment savoir si notre enfant est prêt ou pas pour Halloween ? Il faut se poser les bonnes questions pour connaître la réponse  :

Est-ce que ça l’intéresse vraiment de participer à Halloween ?

Il faut être sûr que ça vienne vraiment de votre enfant et non pas de vous, ou de ses frères et soeurs qui voudraient l’emmener avec eux, sinon tout ce que cela risque de faire au final c’est une mauvaise expérience pour lui.

Que sait-il d’Halloween ?

Pour qu’il comprenne bien ce qui va se passer le soir du 31 octobre, il faut le lui expliquer et suivant les moyens qu’il a de comprendre les informations, vous pouvez :

  • lui expliquer oralement que l’on va se déguiser, aller sonner chez les voisins et demander des bonbons, parce que le jour d’Halloween, tous les enfants ont le droit de manger plein de bonbons (là, je brode, vous avez certainement une version bien à vous)
  • dessiner sur une feuille les différentes phases, ou prendre un livre sur le sujet, et le lui lire très souvent, pour qu’il s’y habitue et comprenne ce qui va se passer
  • jouer à Halloween avec des legos par exemple pour bien expliquer :  c’est ce que je préfère, parce que j’avais compris que ce type d’apprentissage par le jeu fonctionnait bien avec le Petit Prince, pour son premier vol en avion tout seul par exemple.

L’inquiétude que l’on peut avoir concerne les changements de routine et Halloween en est typiquement une. Mais quand on « s’entraine », qu’on en parle souvent, qu’on prépare le terrain en quelque sorte, alors dans ce cas on favorise largement la diminution de l’anxiété grâce à une meilleure appréhension de l’événement, et ça, ça marche pour tout : les anniversaires, les fêtes, Noël etc.

Les 2 autres problèmes d’Halloween sont la sur-stimulation auditive ( aah, les cris d’enfants stridents) ,  et visuelle ( les costumes moches, les lumières, les nouveaux environnements) : il va donc falloir le prendre en compte, dans le déguisement par exemple en mettant des caches-oreilles rembourrés, ou carrément des bouchons d’oreille si votre enfant les supporte ; au niveau visuel, ça risque d’être plus compliqué mais vous pouvez vous contenter de faire 3 voisins de palier la première fois quand il n’y a personne dans le couloir et de rentrer à la maison, ça sera bien assez !

Va-t-il porter un costume ?

C’est un peu le principe d’Halloween, on ne va pas demander des bonbons sans être déguisé. Sauf que je me souviens, Le Petit Prince tolérait les vêtements de Ninja mais ne supportait pas qu’on lui maquille le visage. Et les masques le grattait, il n’aimait pas ça. Bref, il faut s’adapter, ne pas le forcer. Le plus dur ce sont de choisir les bons vêtements. Un T-shirt et un pantalon trop petits ( mais qui ne le gênent pas au contact de sa peau) peuvent faire le début d’un superbe costume de zombie  : vous me déchirez ça bien comme il faut, élimez le bas du pantalon, roulez-le dans la terre si besoin pour un effet sali et c’est déjà pas mal ! Une bande velpo autour de la tête et ça fera l’affaire ! (Déjà fait avec Le Petit Prince !)

Votre enfant a-t-il peur du noir ?

Ceci est valable pour tous les enfants en général : s’ils ont peur du noir, et que vous habitez dans un quartier avec des maisons autour, mieux vaut commencer tôt : déjà il y aura moins de monde, donc moins de chance de croiser des monstres sifflants et criants, en plus il fera encore jour donc ce sera moins effrayant. Ca marche aussi dans les immeubles : votre enfant sait très bien quand la nuit tombe, et malgré les lumières des couloirs, il risque d’avoir une vraie appréhension, donc on peut aussi commencer notre porte à porte vers 18h !

Et s’il n’est pas prêt …

Organisez Halloween chez vous ! Je vous assure que c’est une bonne alternative parce qu’en plus, vous pouvez demander à votre enfant de vous aider à préparer la fête. Des citrouilles, potimarrons, posés sur les tables, que vous pourrez déguster en soupe les jours suivants, des mandarines et des oranges que vous mettrez dans des bocaux transparents, un panier avec plein de bonbons prêts à être distribués, des bonbons dans des pots de confiture vide rien que pour vous, c’est pas grand chose mais ça donne le ton.

Et s’il le veut bien, confiez-lui la tâche de donner les bonbons aux enfants qui sonneront : c’est déjà un premier pas dont il sera fier.

4 réflexions sur “ Votre enfant autiste est-il prêt pour Halloween ? ”

  • 19/10/2014 à 14:09
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    Ah oui en effet, pas bête comme question. Car cette nuit j’en ai rêvé et à mon réveil j’ai vu ton article sur le sujet et je suis dit que ça tombait bien !)….en fait, moi ça me travaille, car je n’aime pas qu’on vienne chez moi à l’improviste, mais ça va, ma sonnette ne sonne pas, elle est en panne mais ça m’arrange. Je n’aime pas qu’on m’impose d’avoir des bonbons que je ne mange pas de toute façon, car je suis au sans gluten et sans caséine, alors forcément, pas de bonbons qui en contiennent. Je ne veux pas avoir à en distribuer à des gamins que je ne connais pas et que j’ai pas envie de connaitre, honnêtement, si les gens étaient naturellement sympathiques, ils n’auraient pas besoin d’attendre cette fête pour venir me voir.

    Donc oui, pour moi c’est très anxiogène et suffisamment pour que j’en rêve apparemment. C’est comme si moi je débarquais chez les gens à Noël pour leur demander des cadeaux ou une dinde !

    C’est clair il faut que l ‘enfant en ait vraiment envie. Mais je sais que ni ma fille ni moi, ni même mon compagnon (on est tous les 3 autistes), ça ne nous intéresse. Et on n’a pas envie de voir des gens squatter notre temps ni notre énergie.

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    • 19/10/2014 à 19:41
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      Il faut faire comme on le sent: une fête n’est pas une joie si on ne l’apprécie pas. Pas la peine de se forcer pour faire comme tout le monde ! C’est vrai que si tu en rêves, c’est que ça doit te travailler…

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  • Ping : Pourquoi être positif est-il si important ? - Le Petit Prince a dit

  • 06/11/2014 à 11:47
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    depuis tout petit mat n a jamais aime cette fete !!!! il a tres peur des costumes et la trouve sans ausun interet !! d ailleurs il me dit aussi  » maman , je ne mange pas de bonbons dc ca ne sert a rien d aller en chercher et je n aime pas ces costumes qui font peur ! « 

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