Accepter ses faiblesses pour être plus fort(e)

accepter les faiblesses du parent aidant

Hier, j’ai donc pris une journée pour moi. Ça n’a pourtant pas été journée extraordinaire : pas de shopping, pas de restaurant, pas de hammam ni de distraction. Alors est-ce que ça en valait la peine, de perdre ma journée ? Non : c’était absolument indispensable.

Quand on est un « aidant » dans une famille (je pense particulièrement aux parents qui s’occupent de leur enfant autiste)  : on s’oublie. On enfile tout au long de la journée différentes casquettes, et sans vouloir faire de raccourcis trop généralistes, les plus lourdes casquettes sont portées par les mamans (les papas très aidants me pardonneront, je l’espère, ceci ne s’adresse pas à eux : papas aidants, soyez fiers de vous, vous êtes des exceptions !).

Les casquettes… ça ne vous dit rien ? Le matin, la casquette de réveil-matin pour toute la famille, de maman, d’habilleuse, de cuisinière du petit-déjeuner, d’intendante, de femme de chambre, de coiffeuse, de taxi, puis de working-girl, de copine, de confidente, de femme de ménage, d’éducatrice, d’accompagnatrice, de coach, d’amoureuse, de femme…. Je pense que tout au long de la journée, nous sommes multiples, nous nous démultiplions pour ceux que nous aimons, et particulièrement pour notre enfant autiste, nous revêtons des casquettes que nous seul(e)s devons endosser. Et vous n’avez pas remarqué ? Souvent nous portons plusieurs casquettes en même temps ! Comment ne pas se perdre ? Comment ne pas s’oublier ? Comment faire pour que tous ces rôles ne finissent pas par nous avaler ?

Tout au long de la journée, nous nous dépassons pour notre enfant autiste, car il a vraiment besoin de nous, et la conscience de notre devoir nous fait oublier nos coups de fatigue, nos coups de blues aussi. Sauf que voilà, on s’est oublié.

Pour moi, c’est mon corps qui me rappelle à l’ordre. Quand je suis allée au-delà de mes limites, je ne tiens plus debout : je fais de l’hypotension. Ce n’est pas grave du tout, c’est même pas mal, je n’aurais pas d’AVC, mais la contrepartie, c’est que quand ma tension chute trop, je ne peux plus bouger. C’est ce qui m’est arrivée hier. Je me suis levée, j’ai eu un vertige et j’ai dû me recoucher. J’ai passé la journée au lit. Enfin presque :  j’ai amené Le Petit Prince au collège, je suis allée le rechercher à 15 h parce que finalement il ne terminait pas à 17h,  je lui ai fait faire ses devoirs, je lui ai créé une page Youtube, suis partie rechercher la Petoufette à 17h,  leur ai fait le goûter, … enfin vous voyez, quoi. Mais on va dire que je suis restée allongée 6 heures d’affilée, et c’est une nécessité parce que je n’avais plus aucune énergie dans mon corps et des vertiges même allongée.

Mais tout ces symptômes, je les connais. Vous aussi vous devez les connaître, vos symptômes, vos points faibles : mal de dos, reins cassés en deux, migraines, douleurs articulaires, vous voyez de quoi je parle ? On rajoute aussi : dépression, crises de larmes, colères soudaines…

Tout ça pour dire qu’il faut prendre soin de soi. Là, j’ai dépassé les bornes, je me sentais fatiguée depuis 4 jours, j’aurais dû me reposer ce week-end, et mon corps a craqué hier matin. C’est malin ! Et malheureusement, à trop tirer sur la corde, et bien ce matin ça ne va pas mieux. J’ai l’impression que mon énergie s’échappe par mes bras, c’est très étrange comme sensation. Je commence à avoir mal au crâne.

Mais j’accumule le retard dans tout ce que je dois faire… tant pis.

Je me connais maintenant, je sais que ma faiblesse, c’est ma tension minable. J’ai 9/6 et je ne tiens plus debout, tant pis.

Et voilà, je ne suis bonne à rien : je ne peux plus aider mon fils, ni ma fille, ni revêtir toutes mes casquettes. Je ne suis pas frustrée pourtant, je l’accepte. J’ai l’obligation de me reposer, sinon je vais aller de plus en plus mal, je le sais.

Je crois qu’il y a un dicton qui dit  : « Pour aller loin, il faut savoir ménager sa monture » …

Prenez soin de vous. Soyez indulgent envers vos faiblesses, regardez-les en face, soignez-les, ne fermez pas les yeux en vous disant que ça passera.

Si vous acceptez vos points faibles, vous serez plus serein et plus fort.

SI VOUS NE LE FAITES PAS POUR VOUS, FAITES-LE POUR VOTRE ENFANT !

 

4 réflexions sur “ Accepter ses faiblesses pour être plus fort(e) ”

  • 28/05/2014 à 12:04
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    il est vrai que l on a tendance a passer apres sa famille surtout quand on a un enfant autiste !! et tout comme toi je fais aussi de l hypotension ( 9.8 a l année ) mais j essaie de dire stop certaines fois et mon mari prends le relais . le faite de pratiquer un sport ou autre passion permet aussi de se liberer , à y penser quand on le peux …….
    prends soin de toi et bon courage !!

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    • 02/06/2014 à 09:41
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      Merci Muriel <3 , je vais mieux, je vais organiser mon emploi du temps de manière à prendre d’avantage de temps pour moi, faire du sport va m’y aider je pense. Tu vois, je prends exemple sur toi !

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  • 29/05/2014 à 15:09
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    Rétablissez-vous bien Madame La MaMan du Petit Prince.

    🙂

    Très bonne initiative d’avoir créé une page You Tube pour votre fils. Si ce n’est pas déjà fait, sachez que les chances pour que Le Petit Prince devienne « accro » à You Tube sont très élevées… ♥

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    • 02/06/2014 à 09:39
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      Mon fils est accro à Youtube depuis longtemps, mais là il veut produire des vidéos de gaming avec des copains du collège, alors bon, je leur ai fait une page Youtube pour qu’ils puissent publier leur vidéos 😀

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