4 idées à retenir pour une prise en charge qui fonctionne

Vous avez le pouvoir de decider

De tout ce que j’ai vu, lu ou entendu au sujet des prises en charge de l’autisme, c’est qu’il y a un point sur lequel tout le monde s’accorde : il faut une prise en charge pour aider la personne autiste. Mais alors sur le comment, le quand, les modalités, les opinions divergent ; pourtant, s’il n’y a que quatre choses à retenir, ce sont celles-ci :

1. Une bonne prise en charge est une prise en charge ADAPTÉE

Il n’y a pas UNE méthode qui fonctionne sur tous les autistes. Chaque personne est différente, et par exemple si l’une réagira bien à TEACCH, l’autre sera mieux accompagnée avec ABA, ou encore autre chose! Les prises en charges doivent être adaptées à la personne, quasi sur-mesure, elles doivent coller à ses besoins, ses réactions, ses envies, et chaque autiste étant différent, forcément la prise en charge ne sera pas la même d’un individu à l’autre. Le socle peut-être commun, mais la manière de l’appliquer, par les parents, les accompagnants, sera ajustée.

2. La conviction fait la différence

En tant que parent vous êtes partie prenante de la bonne prise en charge de votre enfant : vous avez le devoir et le pouvoir de choisir ce qui lui conviendra le mieux, en écoutant les avis des professionnels, mais aussi en vous écoutant VOUS.

En effet, vous devez être convaincu que la prise en charge est adaptée, qu’elle est vecteur de progrès, qu’elle fonctionne :

  • en étant convaincu, vous allez appliquer les méthodes recommandées à la maison avec volonté
  • en étant convaincu, vous êtes motivé et transmettez votre motivation à votre enfant
  • en étant convaincu, vous allez pouvoir soulever des montagnes, être d’avantage patient et persévérant
  • en étant convaincu, vous serez le moteur de la prise en charge de votre enfant, ce qui le conduira au succès

Ne laissez donc personne décider de ce qui est bon ou pas pour votre enfant : vous devez choisir ce qui lui conviendra le mieux et vous devez être convaincu du bien fondé de votre démarche. Prenez les avis, et décidez. N’oubliez pas : vous avez le devoir de l’élever, vous avez le pouvoir de décider.

3. Savoir se remettre en question est la clé

Vous avez choisi la prise en charge, vous êtes convaincu qu’elle fonctionne, c’est parfait. Pourtant il est impératif de se remettre en question.

Votre enfant évolue, ses besoins et ses envies changent : quand vous aviez 4 ans, vous aimiez jouer à la dinette, mais ce n’était plus le cas à 10 ans, n’est-ce pas? C’est normal, vous avez grandit ; ne perdez pas de vue que votre enfant grandit lui aussi et que ses besoins et ses envies vont changer. Une prise en charge qui lui convenait à 4 ans risque probablement de ne plus convenir à ses 8 ans.

Bien sûr, la prise en charge doit s’adapter à l’enfant mais parfois c’est autre chose : l’envie n’y est plus, et si votre enfant ne veut plus continuer, parce qu’il en a marre, qu’il montre des signes de lassitude ou semble démotivé, sachez remettre en question la prise en charge actuelle.

Si les progrès se font plus lents, si les professionnels vous disent que votre enfant stagne, sachez remettre en question sa prise en charge. Une autre méthode ne serait-elle pas meilleure pour l’aider ?

Si vous vous sentez moins convaincu, si vous avez des doutes sur l’efficacité des méthodes utilisées, sachez les remettre en question.

Un bon questionnement quand les premiers signes de doutes s’installent, c’est l’assurance de rebondir rapidement pour trouver mieux, plus adapté à votre enfant. Ne laissez pas votre enfant dépérir, il est comme une fleur, il a besoin de soins, mais s’il se sent mal, il va se renfermer. Vous avez le pouvoir de remettre en question les méthodes suivies par votre enfant, vous avez le pouvoir de les changer, d’aller rencontrer d’autres professionnels. Vous trouvez que votre enfant ne fait plus de progrès en psychomotricité ? Trouvez un nouveau psychomotricien !

N’ayez pas peur de ces changements là : même si votre enfant risque d’être un peu perturbé par la nouveauté, il ne se sentira que mieux avec des personnes qui prendront grand soin de lui, veilleront à répondre à ses besoins.

4. Tous les enfants sont capables et ont envie d’apprendre

J’entends trop de parent se laisser convaincre par des soi-disant professionnels que leur enfant n’arriverait jamais à rien, et devoir faire le deuil d’un enfant autonome. C’est la mort de la famille assurément. Une personne déficiente intellectuellement est juste une personne qui a un QI inférieur à la moyenne : CELA NE VEUT PAS DIRE QU’ELLE EST INCAPABLE D’APPRENDRE ! Tous les enfants, autistes compris, déficients intellectuels compris, ont la capacité d’apprendre : à parler, à signer, à dessiner, à marcher, à compter. TOUS. Et la façon d’apprendre et d’éduquer sera différente pour chacun.

Si vous laissez un enfant sans éducation, soyez certain qu’il n’apprendra rien ! Il faut stimuler votre enfant, quelles que soient ses capacités, pour le faire progresser, car il a la capacité d’apprendre, il en a l’envie aussi, car c’est plus sympa d’apprendre quelque chose que de rester à ne rien faire.

Une bonne prise en charge est une prise en charge ADAPTÉE
La conviction fait la différence
Savoir se remettre en question est la clé
Tous les enfants sont capables et ont envie d’apprendre

Il y a 4 ans, Le Petit Prince ne voulait plus aller en orthophonie. Il en avait pourtant besoin mais il en avait assez, il ne voulait plus y aller toutes les semaines pendant les heures de cours, parce qu’il se sentait différent du fait d’être obligé de sortir de cours pour se rendre à une séance. Il voulait être comme les autres. Avec l’orthophoniste on a beaucoup discuté entre nous et avec lui. Nous avons conclu qu’après 6 ans d’orthophonie, il était temps de faire une pause, et que si le besoin se faisait ressentir, il était toujours possible de remettre en place des séances, en dehors des heures de cours… Le Petit Prince a éprouvé un vrai soulagement, il se sentait d’avantage comme les autres, même si il continuait les séances de psychomotricité et avec la psychologue. Et même s’il n’y avait plus d’orthophonie, Le Petit Prince a continué à faire des progrès, que ce soit dans la théorie de l’esprit, la diction, ou la compréhension.

J’ai une amie dont la fille est autiste, on lui avait dit qu’elle ne parlerait jamais, qu’elle ne ferait jamais de progrès. En se battant comme une lionne, elle a su rendre sa fille autonome, et l’a inscrite en CLIS et ULIS, mais au niveau scolaire, ça a été la catastrophe, ils s’en sont mal occupé. Elle a décidé cette année de la remettre à niveau en l’inscrivant à des cours par correspondance.

Des exemples comme ça, on en a plein : il faut savoir s’adapter à notre enfant, bien l’observer pour trouver ce qui lui convient le mieux, et ne pas hésiter à changer si ça ne convient plus. Oui, c’est plus facile à dire qu’à faire mais… on est passé à travers des situations bien plus difficiles que ça, n’est-ce pas ? Vu tout ce que l’on vit au quotidien, on est vraiment capable de tout.

Faites-vous confiance pour décider, faites confiance à votre enfant pour évoluer.

9 réflexions sur “ 4 idées à retenir pour une prise en charge qui fonctionne ”

  • 21/08/2014 à 10:26
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    Tout est dit,il ne faut jamais baisser les bras,nos enfant sont étonnants!!c’est fou ce qu’ils sont capables…d’apprendre,d’évoluer..si nous parents,nous voulons….nous croyons en eux…ils avancent…ils progressent..ils grandissent…merci « Le petit Prince »

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  • 21/08/2014 à 14:20
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    Oui tout est dit et ton article est parfait, je ne l’aurais pas mieux écrit moi même. Excellent. Et surtout une fois adulte on doit accompagner nos enfants vers l’autonomie et les valoriser à chaque étape. Même si c’est pas fait comme nous on l’aurait fait. Il faut les laisser faire aussi des erreurs car on apprend tout autant de ses erreurs que de ses réussites. Et parfois sur le coup ça peut nous sembler une régression, mais c’est au contraire une progression. Car c’est LUI qui a choisi et décidé pour lui. Il faut respecter ses choix et plus encore qd il devient adulte. Je préfère le terme soutien que soin. Car les autistes ne sont pas malades d’autisme. Mais le « soin » doit prendre ce paramètre en compte.

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    • 21/08/2014 à 15:58
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      J’apprécie beaucoup votre commentaire Nathalie, il est tellement évident que chacun a sa façon de faire les choses, même les neurotypiques font les choses différemment l’un de l’autre. Et faire différemment peut impliquer faire mieux, j’apprends énormément sur ce sujet avec le jeune autiste que j’accompagne. Il est fier que je le considère comme toute autre personne dans la façon dont je lui parle et dans les choses que je lui explique. Et s’il trouve certaines choses difficiles et bien je lui explique que c’est normal car moi aussi je trouve certaines choses compliquées et tout se passe très bien dans son apprentissage de l’entrée dans le monde du travail. Le plus important est de se rendre compte que la qualité du soutien de la personne autiste dépend totalement de la vision des parents sur l’autisme qui sort à peine de l’ignorance et dont nous avons encore tellement à apprendre. Les progrès d’un autiste seront toujours le reflet des progrès internes des parents: rien n’a fait plus plaisir à mon jeune autiste que lorsque je lui ai expliqué qu’il allait être mon prof et que c’est ainsi que nous allions travailler ensemble, en échangeant nos connaissances.

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  • 21/08/2014 à 14:24
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    et c’est valable pour tous les handicaps…. ma petite fille en avait assez des séances de Kiné… nous avons fait une pause et elle a continué à progresser! quant aux professionnels de la santé qui vous balancent que l’enfant ne progressera pas, que son état n’évoluera pas, ils feraient mieux de se taire! à part saper le moral des parents, c’est tout ce qu’ils savent faire!

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    • 21/08/2014 à 15:22
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      Oui, moi je ne parle que de ce que je connais, c’est à dire d’autisme, mais je me doute bien que mes propos peuvent se généraliser, et même pour les enfants qui n’ont aucun handicap !
      Bonne continuation à votre fille et merci de l’aider comme vous le faites.

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  • 21/08/2014 à 15:34
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    Tu as tout compris, c’est dingue. Je t’avoue que quand je vois certains commentaires de parents, je prends peur, mais vous vous semblez vraiment comprendre. Le petit prince a vraiment de la chance de vous avoir ! 🙂

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    • 21/08/2014 à 15:41
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      Merci, c’est gentil, je fais de mon mieux, hein. J’ai une bonne capacité de synthèse en fait, je lis beaucoup, je discute avec plein de gens et j’arrive à bien synthétiser pour en garder l’essentiel.

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  • 25/12/2016 à 07:03
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    Un conseil aux parents ; ayez confiance dans les capacités de votre enfant, c’est ce qui le sauvera
    et
    ne jamais écouter les tueurs d’espoir ceux qui disent aux parents « il n’entrera jamais dans les apprentissages », « il ne peut pas apprendre à lire », « il ne saura jamais lire » , « il ne pourra jamais communiquer avec une tablette »
    et
    surtout méfiez-vous des plus perfides tueurs d’espoir, ces loups déguisés en agneaux qui gangrènent de nombreuses associations soit qu’ils roulent pour les intérêts économiques des institutions en espérant d’avoir des miettes pour leur enfant, soit qu’ils culpabilisent d’avoir raté l’éducation de leur propre enfant autiste et refusent de savoir que n’importe quel autiste peut apprendre.

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