Guide d’aide à l’intégration des enfants autistes dans les écoles (partie 2)

Intégrer l'élève autiste

Je fais suite à mon article d’hier sur comment faciliter le travail et l’accueil des enseignants envers un élève autiste.

Comment faire un « mode d’emploi » factuel et utile de votre enfant.

Dans le cas magique où l’établissement qui est prêt à accueillir votre enfant a déjà été sensibilisé à l’autisme, il n’est peut-être pas nécessaire de fournir des tas de documents informatifs. C’est le cas du collège où est scolarisé le Petit Prince actuellement.

Du coup, voici comment je m’y suis prise pour donner un mode d’emploi du Petit Prince. J’ai écrit un mail à la professeur principale qui s’est elle-même chargé d’imprimer et de diffuser à tous les professeurs ceci :

Suite à notre entrevue, voici les différentes caractéristiques du Petit Prince qui pourraient vous aider au sein de la classe.

  • Soins

Le Petit Prince a été diagnostiqué autiste léger à l’âge de 5 ans et demie, mais il bénéficiait déjà d’une prise en charge au niveau orthophonique et avait des RV réguliers avec une pédopsychiatre. Cette année, Le Petit Prince continue une prise en charge par une psychologue en dehors des heures de classe au CMP.

  • Organisation

Organiser son plan de travail est extrêmement difficile pour Le Petit Prince, d’où la nécessité d’une AVS. Il a du mal à ranger ses affaires, prendre les bons cahiers et se retrouve facilement avec 3 livres et deux cahiers sur son bureau, et n’a plus de place pour écrire confortablement.

Pour la même raison, il oublie régulièrement de noter ses devoirs, son AVS ou les professeurs vérifiaient systématiquement le contenu du cahier de texte.

  •  Graphie

Le Petit Prince est plutôt lent dans la graphie, particulièrement s’il fait des efforts pour écrire de manière soignée. Il ne peut pas écrire au stylo plume, mais préfère les feutres fins ou le crayon à papier. Des aménagements ont été fait les années précédentes pour qu’il puisse bénéficier lors des devoirs sur tables de dispositions particulières comme des dictées à trou, plus de temps ou moins d’exercice, et la possibilité d’écrire au crayon à papier.

Il a une grande fatigabilité pour prendre les notes de cours, et du coup, il vaut mieux faire des photocopies des cahiers et notes des autres élèves ou des professeurs. L’année précédente, c’était son AVS qui se chargeait de mettre à jour ses cours, et prenait parfois les notes à sa place quand il était trop fatigué pour le faire.

  • Expression écrite

Le Petit Prince a beaucoup d’imagination et est bon en rédaction, mais comme je l’ai dit plus haut, cela lui demande beaucoup de temps pour écrire. Son orthographe est moyenne.

  • Les contrôles

Le Petit Prince est d’un naturel angoissé : il a peur de l’échec. Il voudrait être le meilleur, n’avoir que des excellentes notes. Parfois, il peut être pris de panique et trouver un prétexte pour ne pas faire un contrôle ( je n’ai pas de stylo, j’ai mal à la gorge, il y a trop de bruit…) car il préférera avoir zéro plutôt qu’une mauvaise note, mais cela n’arrive qu’occasionnellement. On peut lui proposer de refaire le contrôle plus tard, dans une salle où il sera seul par exemple, pour qu’il se sente moins stressé, ou en devoir à la maison.

  • Les devoirs à la maison

Une source d’angoisse régulière pour Le Petit Prince, qui avant même d’avoir ouvert son cahier de texte est terrorisé par la masse de travail à venir, souvent à tort. A la maison, nous devons passer du temps d’abord à le rassurer, le calmer etc. et enfin on peut commencer à travailler sur les devoirs, qui peuvent parfois prendre un temps infini quand Le Petit Prince est submergé par l’angoisse. A ce jour, je n’ai pas trouvé de solution miracle, parfois nous abandonnons la réalisation du devoir.

  • Expression orale

Le Petit Prince s’exprime relativement bien mais parfois de manière inappropriée : il va parfois dire tout haut ce qu’il devrait garder pour lui, ce qui peut être parfois déroutant : il ne faut pas hésiter à lui dire que ses propos sont déplacés et se montrer ferme avec lui. Tout comme les autres élèves, Le Petit Prince n’a pas le droit de parler de manière incorrecte ! Mais lui n’est pas toujours conscient que ce n’est pas bien…

  • Interventions à l’oral

Le Petit Prince intervient facilement, et généralement à bon escient. Il a de l’humour et n’hésite pas à faire des blagues, sauf qu’il est souvent dans son monde et sa propre culture et tout le monde ne comprend pas ses propos. Avec le temps je pense que ce type de comportement a tendance à diminuer.

Il ne regarde pas les gens dans les yeux, on peut penser qu’il n’écoute pas mais c’est juste parce que pour lui, regarder dans les yeux est difficile quand il ne connait pas encore la personne : cela devrait s’améliorer au cours de l’année.

  • Interactions sociales

Le Petit Prince est très sociable, il va volontiers vers les autres pour leur parler. Pourtant, il a des centres d’intérêts restreints comme les jeux vidéos, la culture geek, et en parle comme si tout le monde savait de quoi il parlait, ce qui crée souvent des moqueries.

Il aimerait être aimé de tout le monde et ne comprend pas qu’on ne puisse pas être son ami : du coup, il va souvent chercher le contact avec les enfants difficiles soit parce qu’il se sent proche d’eux (par la différence) soit parce qu’il se sent rejeté par eux et ne comprenant pas, il essaie d’interagir avec eux, maladroitement, ce qui engendre des conflits.

Il a du mal à décoder les intentions des autres : parfois il va prendre une plaisanterie pour de la moquerie et se vexer, ou inversement. Quand il se vexe, Le Petit Prince a tendance à s’isoler, et à parler tout haut tout seul dans son coin. Si un adulte le voit, il faudrait le ramener soit dans un coin calme et qu’il puisse en parler avec quelqu’un, soit le ramener avec ses camarades et essayer de déjouer la situation, souvent issues d’une mauvaise compréhension de la part du Petit Prince.

  • En cas de conflit

L’année dernière, Le Petit Prince se réfugiait régulièrement à l’infirmerie, où il se calmait vite. Il a subit une agression particulièrement violente de 4 de ses camarades et en est traumatisé.

Son comportement en cas d’énervement peut être violent envers lui-même : il crie des insultes, il se tape le pied contre le mur, c’est une manière d’attirer l’attention. Dans ce cas, l’adulte ou l’AVS ne doit pas s’énerver mais être calme et ferme avec Le Petit Prince et l’emmener soit à l’infirmerie, soit dans un lieu calme où il puisse décharger sa colère et s’apaiser de lui-même.

Dans ce cas, l’adulte doit expliquer au Petit Prince : « Le Petit Prince, tu vas te calmer, je vais t’emmener à l’infirmerie pour que tu soies plus tranquille etc… » : il faut absolument tout expliquer au Petit Prince, car ce qui le caractérise, c’est qu’il a du mal avec l’implicite : pour lui, ce n’est pas inné, c’est de l’acquis, qu’il n’a pas forcément aujourd’hui.

Vous apprendrez à découvrir Le Petit Prince tout au long de l’année, et je me tiens à votre disposition pour en parler.

Pour vous éviter un copier coller fastidieux, je vous ai facilité la tâche en vous mettant à disposition ce texte descriptif au format word, à vous d’en adapter le contenu en fonction de votre enfant : Guide à l’attention des enseignants pour comprendre un élève autiste

5 réflexions sur “ Guide d’aide à l’intégration des enfants autistes dans les écoles (partie 2) ”

  • 26/02/2014 à 21:31
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    c est impressionnant ! on dirait mon fils ; il a aussi ete diagnostique a 5 ans et 3 mois et avais deja commence l orthophoniste ds 3 ans ainsi que le pedopsy au cmp ; ses reactions sont les memes ! il il est tres sociale , parle haut tt seul , ne tolere pas l echec , a aussi tendace a s isoler et aussi a peu de centres d interet mais comme le tien aime beaucoup les jeux videos et l informatique ;
    il y a une chose pas comparable par contre ;ses devoirs sont fais ss soucis et rapidement . par contre pareil a l ecole il fatigue tres vite au niveau du graphisme dc son AVS prends le relais . ses resultats sont excellents voir meme au dela de ce qu on esperait ( 1 ER trimestre 15.8 de moyenne general en 4 EME ) ; peut etre son QI y est pour quelque chose ( 120 )
    merci pour ce petit recit

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    • 03/03/2014 à 18:05
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      Merci Muriel. Moi je me dis que peut-être le Petit Prince arrivera à se « débloquer » pour les devoirs et que ça ira mieux …

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      • 03/03/2014 à 18:25
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        oui c est sur , vu deja tous les progres qu il a fais pendant ces annees !

  • 21/07/2016 à 09:31
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    Bonjour mon fils a un Ted d’aprés la prdipsy du Cmp… Il n’a pas eu de bilan juste questions aux parents observation et pseudo bilan psychologue acev image trouver l’intrus ou image correspondante qu’on lui a balacer vite fait..il a 5 ans il n’a pas d’angoisse particulière , il dort bien , le bruit ne le gène pas , pas de balancement etc, il parle en mot phrase , il ne va pas toujours vers les aures enfants mais ca arrive, il ne comprends pas les consignes a l’école , c’était sa première année en moyenne section, l’ortophoniste travaille avec lui depuis 1 ans et il a bien avancé avec elle et elle arrive a lui faite faire plein de chose ,disont la maitresse remplaçante pour un an etait jeune et ne savais pas quoi faire pour lui..je voulais savoir le cmp ou il font hdj aussi nous a proposer des groupes , ou il devrait aller le jeudi ft vendredi aprés midi… Pendant les heures d’école , je n’aime pas l’idée qu’il soit ecarté de l’ecole ordinaire…est qu’on vous l’a proposé aussi pour votre fils? Quels sont les solutions qui s’offre a moi si je choisis de ne pas mettre mon fils la bas?et surtout est ce que je risque un signalement ou autre ca m’angoisse, je tenais a vous dire merci pour ce blog etcs super bien ecrit et aide pas mal .

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    • 21/07/2016 à 13:39
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      Bonjour et merci de vos gentils mots ! Alors mon fils a été en seànces au CMP pendant les heures de classe, pendant plusieurs années, sachant que l’école le fatiguait beaucoup et que rajouter les séances en dehors du temps scolaire, c’était prendre le risque de voir ses journées s’allonger et le fatiguer encore plus. Ce n’est donc pas l’écarter de l’école. Apres, il faut absolument avoir un diagnostique valable, pour l’aider au mieux, donc si il y a une suspicion de TED, demandez un RV au CRA de votre région. Pour en revenir aux prises en charge, vous pouvez aussi trouver des professionnels en libéral. Par contre si votre enfant n’a pas de diagnostique, il n’est pas connu de la MDPH donc les professionnels ne seront pas remboursés , alors que ceux du CMP sont gratuits. Et pour finir je ne pense pas que vous puissiez être signalée dans cette situation.

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