Le Petit Prince a dit : « Je veux arrêter de voir la psychologue »
Ou comment concilier les envies légitimes d’un enfant autiste avec la nécessité de l’aider.
Je me faisais cette réflexion hier, pendant la discussion avec la psychologue du Petit Prince, à la fin de sa séance hebdomadaire. Cela fait faisait un bout de temps que le Petit Prince avait émis le souhait d’arrêter les séances avec sa psy, et elle venait d’en discuter avec lui. Il a donc été admis que les séances s’arrêteraient après les vacances de Pâques, et Le Petit Prince a poussé un cri de joie – très exactement un « YESSSSSSSSS ! » assorti du geste poing fermé, coude plié, tiré vers le bas. Autant vous dire que ça ressemblait à un vrai soulagement.
Mais pas pour moi. Paaaaaaas du tout. Le Petit Prince a fait des années d’orthophonie, de psychomotricité et de suivi psychologique de manière hebdomadaire, avec moi qui l’amène, le ramène, l’attends dans les salles d’attente etc. Alors pour moi aussi ça devrait être bien qu’il arrête les prises en charge sauf que non, vraiment c’est pas possible !
Je ne suis pas omnisciente, je suis juste une maman, et je ne m’y connais pas spécialement en autisme. Je lis des trucs, mais la plupart du temps, je gère et aide Le Petit Prince au feeling, et au jour le jour. Mais les professionnels, eux, ils échangent, partagent leur progrès et leurs échecs, connaissent plein d’autres enfants comme Le Petit Prince, formulent des hypothèses, créent des processus d’aide, des méthodes, etc. Alors moi tout seule, et bien je ne vaux pas tous ces gens là, je n’ai pas toute cette science et cette expérience.
Alors quand je vois qu’aujourd’hui on laisse tomber les parents d’autistes, qu’on leur dit que la seule solution, c’est de garder leurs enfants bien sagement chez eux et de ne pas faire de vague, qu’on refuse de les prendre dans les écoles, qu’on leur file des cachetons de tranquillisants, que ces parents démunis doivent se débrouiller tous seuls pour aider leur gamin et bien JE DIS NON !
Quand on ne veut pas ouvrir des centres qui utilisent les méthodes ABA ou TEACCH pour faciliter l’apprentissage, JE DIS NON !
Non, en tant que parent, on ne peut pas tout faire. Oui, on a besoin d’aide, pour nous, pour nos enfants. On en fait bien assez. On a besoin de professionnels spécialisés dans l’autisme capables de prendre en charge les autistes, pour nous aider à trouver les clés qui vont débloquer les troubles, comme la non verbalisation par exemple.
Alors pour revenir à ma petite histoire, hier soir, en discutant avec la psychologue et le Petit Prince, j’ai fait une petite mise au point : OK, il arrêtera de voir la Psy dans quelques mois, mais il est prévu que le CMP de notre nouveau lieu de résidence le prenne en charge.
On ne connait pas encore la nature de cette prise en charge mais rien que pour moi, pour me rassurer, parce que j’ai besoin d’une béquille pour expliquer les problèmes que Le Petit Prince rencontrent, parce que j’ai besoin d’obtenir des réponses et peut-être même des solutions, il n’est pas question de laisser le Petit Prince sans rien après le mois de mai.
« Désolé mon petit chéri, mais après, t’iras au CMP ! »
Visiblement, ça n’a pas l’air de déranger Le Petit Prince, car lors de sa rencontre avec les professionnels du CMP, il les a trouvé très sympas – et je confirme.
Allez, un petit sondage : répondez en masse si vous voulez qu’on soit entendu !
oui tt a fais d accord avec toi ; le mien est allé pendant 6 ans chez l orthophoniste ( deux seances par sem ) puis chez le psy tte les semaines ; aujourd hui il y va 1 fois par mois ou ts le deux si moins besoin ; je l ecoute et fait en fonction de lui ; pour ma part ils ont ete d une grande aide et connaissent le domaine ;
Biensure on a besoin de spécialistes, les bons aussi car ce n’est pas toujours le cas. Après il faut adapter les spécialistes a la demande les psy sont la avant tout pour nous écouter après ce n’ai pas toujours suffisant . Exemple pour les avs je pensent que l’état pourrai investir pour leur fournir une formation adaptée a l autisme si ils ne veulent pas reconnaître la méthode aba teach c’est surtout question d’argent donc pourquoi ne pas payer une formation aux avs concernés. Le suivi au cmp plus une meilleure prise en charge a l’école éviterai que certains soient écartés du milieu scolaire. Donc oui je suis pour les spécialistes mais je suis pour plus de spécialistes qu’il en existe aujourd’hui , qu’il yest plus de sensibilisation a l’école sur l’autisme que ce ne soient pas que les autistes qui s’adaptent au monde des sois disant normaux mais plutôt que les normaux s’adaptent au monde qui l’entoure et dans ce monde y’a les autistes pour cela il faut qu’ils soient ensemble. Si dans une classe chaque fois ou même je dirai école on y trouve 1 seul autiste alors on le juge différent mais si ils étaient tous a l’école ils seraient beaucoup plus et finalement moins jugé différent.
C’est plein de bon sens, ça : c’est vrai que s’il y avait plus d’autistes à l’école, il y aurait une meilleure acceptation des autres enfants, et plus de tolérance, c’est clair !
Bonjour je lis avec attention vos articles, je suis art therapeute depuis 10 ans et travaille en consultations et ateliers avec des enfants autistes. L alliance psychomotricité et art-therapie donne de tres bons resultats, comme pour vous notre domaine reste emcore trop dans l ombre mais heureusement quelque parents curieux et ouverts se risquent de pousser la porte ! Merci pour vos articles tres interessants.