Pourquoi les autistes doivent être scolarisés

Autisme ecole

Le Petit Prince a dit :  » C’est vrai qu’on est tous égaux ? »

En France, certains sont moins égaux que d’autres, les autistes notamment.

J’avais parlé hier du fait que les autistes ont des comportements inappropriés face à des situations de la vie quotidienne, lié à une particularité de leur cerveau, ce qui en fait des gens non pas malades, mais justes particuliers, au même titre que les gauchers.

Maintenant, imaginons un peu : un enfant, jusqu’à 3 ans, est peu socialisé, et d’ailleurs beaucoup de professionnels recommandent qu’il aille dans une structure avec d’autres enfants comme des halte-garderie ou bien des assistantes maternelles gardant d’autres enfants afin que, avant l’entrée en maternelle, il prenne l’habitude de vivre, partager, jouer avec ses pairs.

En parallèle, je dirai que l’on détecte un syndrome autistique avant 3 ans. D’ailleurs je me souviens, pour le Petit Prince, avant 3 ans, il a été 2 mois chez une nounou et 2 mois en garderie (ouais, c’était ma période galère, maman solo devant trouver dare-dare un boulot, je vous raconterai si vous voulez…) et c’était vraiment difficile pour lui : d’abord il hurlait quand il était séparé de moi, avec des tremblements, c’était horrible, mais l’air de rien, ça l’a habitué, pas tellement à vivre en communauté mais à vivre sans moi. Quelques heures. Il ne parlait pas, et son refus de tout changement nous a donné la puce à l’oreille. Il a fallu deux ans pour que le diagnostique ne tombe, il était bien autiste, mais bref, avant ses 3 ans, on avait déjà des soupçons.

Donc je reviens à mes moutons : les gosses, avant leur entrée en maternelle, il vaut mieux les mettre en milieu social pour les habituer à décoller de leur mère, sinon, ça peut être un carnage le jour de la rentrée. Je l’ai vu de mes yeux : une mère renonçant le jour de la rentrée à mettre sa fille à l’école parce qu’elle se roulait par terre de peur de l’inconnu. Ouais, l’école, ça fait peur aux petits, car ils sentent bien que là, il y a du changement dans leur quotidien.

Mais ça, curieusement, c’est admis. Je veux dire : les mômes, comme ma Petoufette qui a fait sa rentrée en septembre dernier en petite section, on accepte qu’ils se roulent par terre, pleurent leur mère et fassent un max de caprice à faire trembler Attila, parce qu’on se dit qu’à la Toussaint, ça ira mieux. Et même on tolère les pipis dans la culotte parce que quand même, les pauvres chéris, un tel moment de stress ça peut expliquer qu’il y ait des petits accidents alors que la directrice de l’école a bien dit :  » Il faut que la propreté de jour soit acquise avant l’entrée en maternelle ».

On est bien d’accord, j’ai pas rêvé, je dis pas de co***ries, c’est bien ça oui ou non?

Bon, je sens bien que vous êtes d’accord avec moi alors je continue.

Les enfants jolis, ils ont donc droit à un laps de temps pour s’habituer à l’école, on recommande même que pour faciliter la transition entre la maison et l’école ils soient mêlés à d’autres enfants avant la rentrée.

Alors B****L, expliquez moi pourquoi cette tolérance n’est pas accordée aux enfants autistes ?

J’attends.

Pas de réponse ?

Tu m’étonnes.

Non parce que, pour remettre dans le contexte, on est bien d’accord qu’avant 3 ans, un enfant autiste a des chances de ne pas savoir parler, avoir de gros problèmes psychomoteurs, il pleure sa mère dans les moments informels, ou de transition, peut se taper la tête contre les murs quand ça va pas… ah oui, mais lui, non. Non, lui, l’enfant autiste, il vaut mieux pour sa santé, pour le protéger, le mettre dans un établissement spécialisé.

Ok. J’entends l’argument. Donc on va dire que l’autiste va aller dans un établissement spécialisé, avec des soignants qui sont supers spécialisés dans l’autisme. Et puis, oh, c’est super, il va être avec des autres enfants comme lui.

Ah oui mais non… il y a autant d’enfants différents que d’autistes différents, pas de bol. Donc il ne va pas être avec des enfants comme lui. Oui mais si, il va être avec des enfants qui ont des comportements non adaptés à la vie sociale. Ah ? Donc lui qui a du mal à se sociabiliser, le fait d’être avec d’autres enfants qui ont du mal à communiquer, ça va tous les aider d’être ensemble parce qu’ensemble il vont se sociabiliser… avec des comportements qui dans la vie en dehors de l’institution ne seront pas adaptés? Euh…

Nan, mais heureusement, les professionnels adultes vont leur montrer comment faire, comment bien se comporter. Ok. Alors le môme autiste, va aller avec d’autres enfants qui ont des troubles envahissants du développement, dans une institution, tenue par des adultes, qui vont tous leur montrer le droit chemin. Donc les seuls modèles sur lesquels ils vont pouvoir s’appuyer pour se comporter de manière adéquate, ce sont les adultes, pas les enfants qui eux, ne réagissent pas de manière appropriée.

Autrement dit, les enfants autistes vont, dès leur admission, qui peut s’opérer avant 3 ans, avoir pour modèles des adultes. Super. Moi je sais pas, mais bon, vu d’ici, on peut facilement imaginer qu’un enfant va avoir plus de facilité à se conformer à un autre enfant qu’à un adulte.

Alors expliquez moi, comment est-ce possible qu’un adulte puisse être un modèle référent pour la sociabilisation d’un enfant ? Un adulte se comporte en adulte, pas en enfant ! Un enfant autiste est un enfant avant tout, pas un adulte : un comportement approprié doit être celui d’un enfant intégré, pas d’un adulte intégré.

Et alors là, attendez, ça devient tout de suite lumineux : où trouve-t-on des enfants intégrés après 3 ans ? Et bien bon sang de bois mais c’est bien sûr :  dans une école ! AAAHHHHH mais c’est trop génial !

Oui mais c’est pas simple : un autiste dans une école, c’est comme le Petit Prince au concert de Led Zeppelin : il va flipper, rien comprendre à l’hystérie collective, et au final, péter l’ambiance avec son comportement bizarre. Oui mais on a pas dit qu’il fallait qu’il voit d’autres enfants sociabilisés pour pouvoir commencer à s’adapter? Ben ouais, mais les maîtresses sont débordées, les autres enfants sont pas supers patients, il y a même des parents qui prennent peur et s’inquiètent de la chute du niveau scolaire de la classe (tu m’étonnes, un sacré enjeu, en maternelle ou en primaire, que Jean-Christian soit premier de sa classe) ou réclament l’exclusion de l’élément perturbateur.

Bon alors, attention roulement de tambour, voilà comment on peut résoudre la quadrature du carré, parce que non, ce problème est loin d’être un cercle vicieux, on peut en sortir :

5 arguments pour intégrer les autistes en milieu scolaire ordinaire

  • L’école se doit d’accueillir TOUS les enfants à partir de 3 ans sans distinction (c’est dans la loi)
  • Les enfants autistes peuvent bénéficier de l’aide d’une Auxiliaire de Vie Scolaire personnelle qui les aide à comprendre le monde et à interagir avec les autres.
  • C’est souvent difficile pour les autistes d’être en permanence à l’école, mais les plonger dans le milieu scolaire au maximum c’est maximiser leur chance de découvrir comment réagissent leurs pairs et d’adapter leur comportement.
  • En étant confronté au milieu ordinaire, l’autiste va petit à petit mettre en place, avec l’aide de l’adulte aidant et bienveillant (comme l’AVS ou l’éducateur spécialisé) des stratégies pour avoir pile poil les bons comportements au bon moment.
  • Confronter les enfants socialisés à des enfants autistes, ou des handicapés, malades etc., c’est aussi les préparer à la différence, les amener à plus de tolérance et apporter un message d’harmonie, d’égalité et de fraternité qui plus tard seront des valeurs qu’ils auront acquis jeunes et emporteront avec eux à l’âge adulte. C’est pas rien, ça. Ça fait partie aussi des valeurs de la République.

Un argument économique imparable : l’autiste intégré coûte moins cher à l’Etat

Et si l’autiste fatigue, qu’il ne peut pas rester en permanence à l’école ? Et bien hors temps scolaire,  on est là, nous, les parents, on va courir les spécialistes de cabinet en cabinet ou en association, les prises en charge avec des professionnels compétents ne manquent pas, dans notre beau pays, mais il faut du temps pour ça. Et le temps c’est de l’argent. Et personnellement, je pense que ça couterait moins cher à l’état de me filer 1000€ par mois pour m’occuper de mon gamin et l’amener à l’école et en rééducation chez des professionnels de l’autisme que de l’interner dans un établissement pendant X années, avec tous les coûts de structure et de personnel que ça implique.
Hugo Horiot parle de 8 millions d’euros payés par les contribuables pour chaque enfant interné. Je vous explique pas les économies avec mes 1000€ par mois et les 50€ en moyenne pour chaque séance chez un spécialiste en libéral… on est loin des 8 millions.

Les tous petits problèmes à résoudre pour épargner du pognon

  • Il faut que le gouvernement se sorte les doigts
  • Il faut que les parents puissent trouver de l’aide rapidement :
    • En trouvant des associations, des structures d’accueil, des professionnels très facilement
    • En montant sans problème un dossier de demande d’AVS
    • En n’ayant pas à angoisser pour le recrutement éventuel d’un(e) AVS
  • Il faut que les parents aidant puissent avoir la garantie que leur niveau de vie ne va pas chuter drastiquement s’ils arrêtent de bosser pour s’occuper de leur Loulou : il faut un revenu minimal d’aide au soin. L’AEEH ne suffit pas, en tout cas, elle ne me suffit pas du tout du tout du tout.
  • Il faut que les directeurs d’établissements, les enseignants, le personnel scolaire soient sensibilisés à l’autisme : des conférenciers font ça super bien, et en plus, ils ont un discours adaptés aux adultes de l’établissement et un discours à l’attention des élèves qui vont accueillir un camarade autiste. C’est magique.
  • On ne demande pas aux établissements de prendre en charge les autistes de A à Z, ils n’ont pas cette vocation, mais qu’ils laissent les soignants opérer au sein de leur établissement avec les enfants.
  • Tout ceci ne me parait pas infaisable, loin de là : c’est juste une question de bon sens. Et puis de justice aussi. Les valeurs de la République doivent être respectées par tous et pour tous, alors:

    Oui à la Liberté, Égalité et Fraternité avec et pour les autistes !

    • Si vous êtes d’accord avec cet article, partagez-le ! On nous entendra peut-être !
    • Si vous avez des choses à rajouter, mettez-le en commentaire
    • Si vous n’êtes pas d’accord : on en discute ! Le simple débat fait avancer les choses, et un débat, c’est de la pub, et on entendra parler des autistes. Donc go, en commentaire, dites-moi pourquoi vous n’êtes pas d’accord !

    34 réflexions sur “ Pourquoi les autistes doivent être scolarisés ”

    • 13/02/2014 à 15:49
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      tout a fais d accord avec vous mais je pense que certaines ecoles veulent quand meme faire en sorte que ca se passe bien : moi mon fils a été tres bien accepte et chaque instit a fais du bon travail avec lui , bien entendu avec l aide d une AVS sinon je ne sais pas comment aujourd hui il aurait evolué ! je dirais que c est plus le gouvernement qui met la pression en precisant que c est un cout et que l etat est deja endetté ! mais m… ce sont des etres humains qui merites toute notre attention et notre aide ! alors continuons a nous battre pour notre enfant !!

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      • 13/02/2014 à 16:08
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        Oui Muriel : je confirme : mon fils a toujours été scolarisé en milieu ordinaire, et d’ailleurs c’est grâce à la directrice de la maternelle qu’on a monté le dossier d’AVS, avant même que le diagnostique ne soit posé. Donc oui, en effet, moi, j’ai eu de la chance, je suis tombée sur des établissements bienveillants. Mai sje sais que c’est une chance : certaines écoles refusent la prise en charge d’un enfant s’il n’a pas d’AVS, Or on sait très bien que les rentrées sont une loterie, car les AVS sont des emplois précaires et du coup des enfants pouvant en bénéficier se retrouvent sans AVS, et sans établissement. Et du coup, c’est l’enfer.
        J’ai également vu le directeur d’un collège refuser à une élève autiste que des thérapeutes viennent l’aider dans l’établissement… pourtant on sait très bien que c’est en observant les comportements de l’autiste en milieu ordinaire que l’on peut justement faire des ajustement et l’aider au mieux ! Donc tous les établissements ne jouent pas le jeu.

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    • 13/02/2014 à 18:29
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      oui le mien aussi en moyenne section , sa maitresse a monté le dossier alors que matteo a ete diagnostiqué a 5 ans en grande section . j ai remarque aussi enfin pour le mien que lors de sa therapie de groupe avec le cmp , mat s isolait et n allait pas avec les autres enfants autiste et hyper actifs dc ca prouve bien qu il faut qu il, evolue en milieu ordinaire sauf cas particuliers . par contre en montant de classe cette annee en 4 eme , mat n est pas accepte par 4 eleves qui font du forcing ds la classe ! mais le college a tres bien reagi et chaque parent de cette classe a recu un courrier du proviseur en precisant qu il devait etre integre comme tout enfant malgre l handicap ou autre : ca s appelle le recpect !

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      • 14/02/2014 à 15:20
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        Et bien super de la part de la direction du collège, chapeau !!!
        En fait, je me demande s’il ne faudrait pas faire une liste des établissement scolaires qui accueillent les enfants différents avec bienveillance… tu en penses quoi? Ca pourrait être utile à tous les parents comme nous…

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        • 14/02/2014 à 18:12
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          oui ca peux etre une bonne idée ! et d ailleurs j espere que mon fils aura le meme acceuil au lycée dans moins de deux ans ! je vais visiter et rencontrer les proviseur du lycee qu il a deja choisi .

        • 14/02/2014 à 19:25
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          ah oui mais c’ets super que tu puisses voir le lycée et le proviseur à l’avance ! Tu y vas avec lui ? Ils ont bonne réputation?

        • 15/02/2014 à 12:56
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          oui il tient a venir avec moi et je trouve ca super ! bah ecoute je suis allee moi meme faire mes etudes et j ai passe de bonnes annees dans ce lycee donc a voir …….

    • 17/02/2014 à 12:52
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      c’est une certitude il faut les laisser en milieu ordinaire !il faut faire changer les mentalités et en parler !!ça c’est fait ……ce sont des enfants exceptionnels il faut essayer de les comprendre et surtout leur faire confiance donc leur laisser leur chance !!!ça c’est dit et je finirai en disant que je suis fier de mon fils et je continuerai à me battre pour lui assurer un avenir convenable ….

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    • 18/02/2014 à 15:05
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      oui tu as bien raison rosello et en general ce sont des enfants qui ont une force de caractere enorme dc laissons leur une chance !

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    • 20/02/2014 à 21:36
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      jai du me battre pour que mon fils fasse son entre en maternelle malgre le fait que javais anticipe et prepare le terrain de plus la directrice aun double discours comme linstit de mon fils desormais il a une avs nulle mais qui prend soin de mon fils et qui essie de faire au mieux pour mon fils hugo jai encore des reflexions du type il serai peutre mieux en institution malgre son jeune age et es enormes progres et son evolution
      le probleme ces qua la rentre sa soeur doit aller aussi en maternelle et lecole veu a tout prix mettre mes deux enfants dans la meme classe donc je continue le combat afin que cela ne se produise pas

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      • 21/02/2014 à 13:09
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        quel interet de les mettre dans la meme classe sachant qu ils n ont pas le meme age et les memes difficultes ? c est du n importe quoi !!! continue a te battre ricard car moi aussi matteo en fin de grande section l ecole maternelle lui refusait son entree en cp ( tjr au fond de la classe , ne tenait pas de crayon et ne voulait pas rester assis a ecouter l instit parlee ) et il y est alle en me battant et garce a l aide du docteur lemonnier !!! bizarre au bout d un mois il savait lire couramment comme un adulte !!! il les a bleuffe !!!

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    • 28/02/2014 à 23:22
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      Je suis amp dans une structure pour adulte autistes et je vous certifie que ce que vous dites est vrai et j’ai pu le constater moi même au près des personnes dont je m’occupe ceux qui ont eu la chance d’être scolarisé ( et ils sont peu nombreux) on peut constater qu’ils ont beaucoup moins de problème de socialisation de communication et troubles du comportement mais l’état préfère « cacher » c’est personne ds un belle établissement clos plutôt que d’aider à leurs intégration dans notre société continuer de vous battre et faisons entendre nos voix pour le respect de leurs droits!!!!!

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      • 03/03/2014 à 18:04
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        Merci de votre témoignage, il confirme ce pour quoi je me bats : il faut ouvrir les portes des écoles aux enfants autistes, pour qu’il puissent mieux progresser et s’intégrer.

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        • 03/03/2014 à 18:42
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          je dis que mon combat en a valu la peine quand je vois les resultats de mon fils, mais en aucune facon je ne reproche quoique ce soit sur les IME et d ailleurs il faut souligner le travail des educateurs car ce ne doit pas etre simple tous les jours !

        • 04/03/2014 à 10:35
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          Les IME, les instituts spécialisés sont nécessaires mais rien ne vaut un apprentissage en classe normale, car c’est là-bas qu’ils apprendront petit à petit à décoder les comportements des autres et à mettre en place des stratégies pour s’intégrer.

    • 04/03/2014 à 20:34
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      tt a fais et surtout quand l enfant a d enormes capacites

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    • 18/03/2014 à 22:21
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      j’ai un petit bout de 4 ans diagnostiqué il y un an et demi autiste leger qui ne parle pas.
      il va à l’ école maternelle le matin pour l’instant toujours en attente d’avs et cette semaine la maitresse me dit que pour le rentrée en septembre ca va etre dur qu il y aille tous les jours meme si il a son avs.
      on me propose moitié ecole et motié hopital de jours est ce bien on c pas quoi faire ca serai peut etre bien pour lui de faire les deux .
      votre blog est géniale merci beaucoup.

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      • 18/03/2014 à 23:14
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        Bonsoir Emilie !

        Alors tout d’abord QUI vous a proposé moitié école moitié hôpital de jour ? Est-ce l’école ?
        Tout d’abord il faut savoir que l’école est un droit pour tous : en aucun cas une école n’a le droit de refuser de scolariser un élève, quelque soit son origine ou son handicap.
        Ensuite il faut savoir que si l’état paie pour vous allouer une AVS, c’est pas pour que l’école, elle-même payée par l’état, refuse de prendre en charge un enfant avec AVS : on marche sur la tête !

        Alors si votre enfant a été diagnostiqué autiste léger, et même s’il ne parle pas (mon fils aussi, à cet âge là), je vous recommande très fortement de vous battre pour qu’il reste dans le milieu scolaire : une fois que vous aurez mis un pied dehors, ce sera l’excuse à tous les établissements pour qu’il ne soit plus jamais scolarisé en milieu ordinaire.

        Sauf que je le rappelle : pour qu’un enfant autiste puisse apprendre les codes du milieu ordinaire, et bien il doit y être inséré. S’il reste en hôpital de jour, il ne va pas rencontrer des enfants ordinaires et donc ne pourra pas trouver de modèles à copier pour avoir un comportement adéquat.

        Donc voilà pourquoi je vous demande qui vous a conseillé l’hôpital de jour à mi-temps, peut-être quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds dans un hôpital de jour justement.

        Je vous conseille de prendre rendez-vous avec la direction de l’école de votre enfant et de clarifier dès maintenant le process : c’est en effet à l’école de faire une demande d’AVS avec vous et s’ils ne se montrent pas coopératifs, on peut être sûr que l’AVS va vous passer sous le nez.ET ensuite, clarifier le fait que si cette demande est faite, c’est bien pour que votre enfant reste en milieu ordinaire à temps plein. Les autistes ne supportant pas le changement, que pensez-vous de faire moitié école, moitié hôpital, le reste du temps chez vous ? C’est extrêmement perturbant et épuisant pour un enfant. D’ailleurs aucune enfant n’aimerait ça, autiste ou pas.
        Une AVS peut largement seconder la maîtresse dans les tâches quotidiennes de la classe, donc ça devrait aller : il n’y a rien d’impossible à surmonter pour cette maitresse.

        Bises et courage !

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        • 19/07/2014 à 13:30
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          Excellent, plein d’humour, très vrai, je partage

    • 19/07/2014 à 13:44
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      Il y a un fort a priori des profs. On a vécu 3 ans d’enfer en maternelle sur 4 ans passés en maternelle en tout. Pas tant sur les TC non mais sur les apprentissages et le ressenti d’échec des profs, malgré u enseignant référent qui ne cessait de leur seriner qu ils ne seraient pas évalués sur ma fille. Bref, ma fille a eu des profs assez nases conformistes et névrosés je trouve, même pour des NT. a part la 1ere année de MS, une prof fantastique mais partie en PS et assez ostracisée par ses pairs car pas dans la ligne du « parti » (les expédier en IME dare dare). E pourtant des enfants accompagnés d’éducs spés. Bref l’EN fait un rejet ne nous voilons pas la face. Après je n’ai pas souhaité que ma fille aille en CP ou refasse une GS, j’en ai eu marre de l EN, elle n’y était pas bien, ne suivait pas, son intérêt pour les autres enfants est faible malgré 4 ans de scolarisation et elle a d’autres choses plus importantes pour son avenir a apprendre que tracer des cursives etc. L’école n’est pas à mes yeux la réponse systématique, comme cela est souligné dans le post chaque enfant autiste est différent. même si je milite pour l’ouverture a la scolarisation, au moins l’essayer , personnellement ma fille perdait son temps à l’école. Elle s’éclate bcp plus en centre de loisirs et c’est tjs de la socialisation en milieu ordinaire mais sans le carcan EN qui la faisait péter les plombs gravement (elle a mis en place de gros TCs a l école car très sensorielle, toutes ses autostimulations étaient contrariées en permanence, le contenu de sa journée était sans intérêt ni motivation pour elle et elle explosait nerveusement, et ça c’est au delà du comportemental, c’est un travail très long à réaliser la rééduc sensorielle). Il faut se rappeller que chaque enfant autiste est différent. On me reproposerait l’école que je refuserais encore. Ceci dit il faut tenter pour le savoir et faire bouger les lignes de l’ignorance à l’EN (et ailleurs).

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      • 26/07/2014 à 13:40
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        Super ce témoignage, Lise, merci beaucoup ! Je suis ravie d’apprendre que votre fille apprécie le centre de loisir, c’est génial ! Elle doit y apprendre plein de choses, et notamment à socialiser, alors c’est tout bénef’ !

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    • 19/07/2014 à 14:34
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      Mon fils autiste a bientôt 13 ans et pour faire un raccourci très rapide moi je prendrais la phrase qui est barrée, je la terminerais, en capitales et en rouge vif! La France est en bas de l’échelle pour la prise en charge de l’autisme malgré l’année de l’autisme (peut-être grâce au film de sophie robert « le mur » et au soutien des parents pour la soutenir face à la censure dont elle a été victime) et le fait que l’has aie reconnu que la prise en charge psychanalytique n’est plus de mise peu de choses ont changé. D’ailleurs encore trop de familles s’exilent en Belgique ou dans d’autres pays d’Europe pour que leur enfant puissent bénéficier d’un accompagnement adapté qui les fasse évoluer favorablement. Aussi une maman franco-belge, se sentant privilégiée que son enfant autiste soit né en Belgique défend notre cause (article très intéressant ci-après) et nous suggère aux prochaines élections de glisser dans l’urne un bulletin avec inscrit « autisme » qui compterait pour vote blanc. http://blogs.lexpress.fr/the-autist/2012/12/29/bilan-de-lannee-de-lautisme-le-changement-cest-ailleurs/

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      • 26/07/2014 à 13:38
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        C’est trop long, trop lent en France, et c’est ça qui est un vrai scandale… Merci pour le lien !

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    • 19/07/2014 à 19:22
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      Bonsoir à tous. Je suis une autiste adulte, et j’ai été scolarisée. Mes parents n’ont jamais voulu affronter la psychiatrie, et ils ont du raison car aujourd’hui je parle, j’ai des diplômes et je suis capable d’autonomie. Ma vie n’est pas simple et mon entourage est toujours inquiet, mais elle est moins triste, je pense, que si j’avais été enfermée chez les « fous » pendant toute mon enfance. Les adultes sont peu pris en charge, il n’y a pas de structure vraiment adaptée en dehors de quelques séances d’éducation aux habiletés sociales. Les médicaments sont inévitables, mais encore une fois, c’est l’éducation normale qui a fait de moi une autiste… normale ! J’espère que cela pourra rassurer des parents inquiets.

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    • 27/07/2014 à 16:58
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      Là tu te trompes, les enfants autises ont souvent des problèmes d’imitation, ils apprendront souvent peu ou pas en observant d’autres enfants; par contre, s’il leur est donné de travailler en binome, plusieurs heures par jours, avec un adulte qui va « modeler » son comportement, il va apprendre beaucoup et la scolatisation sera rendue possible ensuite.

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      • 27/07/2014 à 17:27
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        Bien sûr qu’ils ont des problèmes d’imitation, mais avec de l’aide, en étant confronté aux autres, ils adoptent des stratégies pour leur permettre de rentrer en communication avec leurs pairs. Plus tard, ils trouveront d’autres stratégies pour avoir des réactions de plus en plus adéquates. Mais cela implique que tous les adultes qui s’occupent de l’enfant, à l’école, à la maison etc. soient vigilants, patients etc.
        Les autistes ne sont pas idiots, ils ne communiquent pas de la même manière. On croient qu’ils ne communiquent pas mais ce n’est pas le cas. Il faut juste les aider à leur montrer comment intéragir, et les enfermer loin d’autres enfants ne va pas, à mon sens, les aider à progresser.
        Par ailleurs, les autistes observent beaucoup, justement. Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas le comportement souhaité qu’ils n’observent pas. Il faut qu’ils soient convaincus qu’agir de telle façon leur sera bénéfique pour se lancer dans cette action, et parfois c’est long ! Alors justement, ils observent longtemps, et quand on leur fait une remarque, il la ruminent parfois des mois entiers avant de suivre notre conseil… Donc pour moi, plus tôt ils seront avec d’autres enfants, plus vite ( et quand je dis vite, je ne parle pas de jours, mais parfois d’années) ils trouveront leur voie pour avancer, grandir, apprendre, se faire des amis etc.
        Mais ce n’est que mon avis, basé sur ma propre expérience avec mon fils, bien entendu.

        Réponse
    • 19/02/2017 à 23:40
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      Bonjour, j’aimerais savoir où vous en êtes aujourd’hui dans la scolarisation de votre enfant. Je suis moi-même la mère d’une petite fille de 5 ans autiste et avec l’école nous avons toujours eu de nombreux problèmes. En entrée de petite section nous avons tout à fait ressentie ce que vous décrivez. Ma fille n’avait pas le droit de pleurer n’avait pas le droit d’avoir « un accident pipi » (ce qui a dit arriver une dizaine fois, bien moi que certains de ses camarades, surtout que née en novembre elle a fait sa rentrée à 2 ans et demie), elle n’avait absolument pas le droit de pleurer, le moindre signe de tristesse se transformer en symptôme. Symptôme qui faisait que pour, la directrice et la maîtresse, notre fille ne pouvait plus être scolarisée à plein-temps. En grande section, nouvelle maîtresse, encore plus hostile que la précédente, projet pédagogue tout les mois, avec rappel qu’elle a une classe surchargée (notre faute peut-être, nous mettons après tout un enfant handicapé surchargant la classe et ainsi gênant la scolarité de ceux sans tsa), cette nouvelle maîtresse refuse alors totalement de s’adapter un minimum à notre fille. Une AVS qui a été en plus présente qu’une semaine sur toute l’année suite à de nombreux arrêt maladie. On nous a de nouveau proposé d’arrêter de la scolariser pour l’intégrer dans un hôpital de jour… Entree en grande section elle a commencé à parler, faire des phrases, le même niveau que les autres élèves quant aux activités. On nous a quand même conseillé de ne pas la faire rentrer en CP on a dû faire des tests en privé pour prouver qu’elle avait les mêmes capacités que les autres de son âge. Nous avons l’impression d’être harcelé par l’école: chaque jour la boule au ventre quand je vais récupérer ma fille en attendant de voir ce que va critiquer la maîtresse. Un jour son petit frère la réveillée trop tôt, 6h au lieu de son 8h habituel, ma fille était donc fatiguée à l’école, le soir la directrice vient me voir pour me dire que ma fille est trop fatiguée pour aller à l’école tous les jours, il faudrait réduire son emploi du temps en retirant des heures d’école (évidemment), alors que si un de ses camarades et lui aussi fatigué (un jour!), pensez vous que la directrice aurait fait le même commentaire aux parents, et j’ai pleins d’anedoctes du genre, elle a sauté dans une flaque d’eau en récréation (j’avoue en trois ans c’est arrivé deux fois!! Oh la la!!!) ma fille n’a plus le droit de présenter le moindre signe de difficulté, tout est prétexte de nous conseiller sa descolarisation.
      C’est pour ça qu’après ceq 3 ans de galère avec l’école, je suis quand même très curieuse de savoir où en est le parcours de votre enfant.
      Bonne continuation.

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    • 24/09/2017 à 20:16
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      Merci pour cet article !!! Maman d’un petit garçon autiste de 4 ans 1-2 qui galère à l’école malgré l’avs . Il faudrait qu’il soit parfait à 3 sem de la rentrée !!! Quel désespoir !
      Alors merci merci merci et je vous soutiens à fond !

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      • 04/01/2018 à 10:49
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        Bonjour, depuis que j’ai trouvé l’histoire du petit prince, je prends des notes, car j’ai découvert il y a seulement quelques mois que ma fille était autiste. Mais depuis sa première rentrée en maternelle, les enseignantes étaient sur son dos, elle ne parlait pas et s’est fait punir tout le premier trimestre en ps. puis elle se faisait carrément dégager des salles de motricités, jusqu’à lui interdire en fin d’année le spectacle sur scène, on m’a dit elle est dangereuse pour elle meme et les autres enfants. bien qu’à la dernière minute ils m’ont contacté pour que ma fille puisse aller danser avec les autres, et sincèrement elle a assuré ! Puis sa deuxième année la directrice a fait une dépression, elle était aussi son instit, et pour éviter « les crises » elle la laissait seule à errer dans le couloir de l’école pour « ne pas la contrarier ». donc avec le cmp qui la suivait nous avons demandé une avs. Cette année en GS, nouvelle enseignante vraiment super qui a mis en place des visuels pour l’aider, directrice agréable et compréhensible.
        mais là c’est carrément les élus de la mairie qui nous ont convoqué pour la « dégager » de leur village, ils lui refusent l’accès à la cantine, aux activités periscolaires. ils n’en veulent pas. Ils nous ont meme dit qu’on avait fait un « deni » sur son handicap depuis plusieurs années, et que pour une enfant comme la notre il existe des ecoles specialisées. Donc il faudra pour le cp (car selon son instit elle est super intelligente mais c’est une histoire de comportement inadapté) la changer d’ecole, la mettre dans une ecole où il y aura 4x plus d’élèves, loin de ses amis, et le pire est à venir puisque si elle est orientée en classe cliss, c’est sa première enseignante qui la punissait qui la reprendrait. Il va falloir se battre pour qu’elle soit acceptée dans une classe normale . si vous avez des conseils je suis preneuse merci de tout coeur.

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    • 21/02/2018 à 07:45
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      Bonjour je suis avs auprès d’un autiste de 4ans en maternelle. .l’article est super mais concrètement …focer le petit autiste à s’asseoir sur les bancs de l’école au moment du rassemblement autour de la maîtresse. .. c’est à dire sans bouger …écouter attentivement la maîtresse. .se taire …tout cela après avoir été secoué et grondé. .. me fait vraiment mal au ventre ! Et je me demande si la méthode est bonne ? C’est pourtant ce que l’enseignante me demande de faire …m’expliquant qu’il doit se plier aux règles sociales…
      Je précise que l’enseignante semble être une personne ouverte , intelligente … mais qui reste intransigeante sur ce point . Cela me stresse de devoir me confronter au petit, par la force quotidiennement , j’ai l’impression d’être plutôt « tortionnaire  » que bienveillante !

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    • 21/02/2018 à 22:21
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      J’ajouterai cette question du petit princede St ex : ça veut dire quoi : apprivoiser ? La réponse est exquise je vous laisse replonger dans ce livre magnifique.
      Vos mots sont très justes. Qu’ils soient entendus…….
      Claire

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    • 28/01/2019 à 15:40
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      Les derniers commentaires datent un peu, mais je tombe aujourd’hui sur votre article et je ne peux m’empêcher de réagir.
      Proche d’un adulte autiste de 30 ans, je comprends votre point de vue. Je suis tout fait d’accord que si tous les enfants, quelles que soient leurs différences, pouvaient être accueillis par l’école et surtout BIEN accueillis et entourés, ça serait formidable.
      Sauf que … comme vous le dites il y a autant de formes d’autisme que d’autistes, et la solution bonne pour l’un de l’est pas pour l’autre. Il ne faut pas non plus absolument vouloir intégrer les enfants dans un système qui ne sera pas forcément positif pour eux. Les enseignants ne sont pas tous formés ou prêts à accueillir des enfants qui demandent plus d’investissement ou tout simplement plus de temps. Et nous savons tous que les AVS ne sont pas assez nombreux ou qualifiés.
      Ce qui m’a choquée dans votre article, c’est l’opposition entre l’école qui serait la panacée et les institutions où on « internait » les enfants !?!
      Cette remarque est stigmatisante et même désobligeante pour ses institutions et surtout pour les résidents qui y sont.
      Les MAS ou les foyers de vie qui accueillent les adultes, tout comme les écoles spécialisées ont le personnel et les capacités pour prendre correctement les enfants ou adultes autistes ou handicapés.
      Un autiste léger pourra certainement être intégré dans une classe ordinaire, mais certains auront bien plus de résultats et de progrès en étant encadrés par des professionnels qualifiés et disponibles.
      On ne parle pas d’internement …. ce ne sont pas des hôpitaux psychiatriques ! Ce sont des lieux d’accueil adaptés et spécialisés.
      Néanmoins, il est tout à fait juste que de pouvoir confronter les enfants autistes à d’autres enfants, en école ordinaire, ne peut être que positif pour leur développement. Et que pour tous, le vivre ensemble est une bien meilleure option que de le cloisonnement.

      Je vous souhaite une bonne continuation !

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