Créer un rituel apaisant pour les devoirs

rituel des devoirs

Le Petit Prince et moi, on a dit  » J’ai pas envie de faire les devoirs ! »

Ou comment essayer de maîtriser l’angoisse, de maîtriser le temps passé, et de ne pas s’énerver : une réflexion à voix haute pour trouver un rituel apaisant pour les devoirs

On est dimanche. Et le dimanche, on fait les devoirs. Je crois que c’est un calvaire autant pour le Petit Prince que pour moi ! ^^

Il faut quand même que je vous dise que je constate que Le Petit Prince aborde les devoirs de mieux en mieux : il met de moins en moins de temps à râler, il est presque rapide à préparer ses affaires. Mais comme dans les vases communicants, j’ai l’impression que plus son angoisse à s’y mettre diminue, plus elle augmente de mon côté.

Pourquoi cette peur du devoir ? C’est simple, j’ai la trouille de m’énerver, que les mots dépassent ma pensée, que je porte sur lui un regard mauvais de la perceptrice acariâtre qui resurgit en moi dans ces moments de stress. Je me dis qu’il faut instaurer un rituel apaisant pour que ça ne devienne pas un jeu malsain. Ok, je me lance dans cette réflexion :

Comment créer un rituel apaisant face à une situation stressante mais récurrente comme les devoirs

(Bon, le titre est long, mais au moins, ça veut bien dire ce que ça veut dire)

  1. Dans la formulation  :

Le constat : Mon intonation est d’emblée agressive quand je dis « Bon, Le Petit Prince, c’est le moment de faire des devoirs ». Agressive parce que avant même que ça ait commencé, j’appréhende ce moment. Moralité : je suis déjà énervée, donc je pars mal pour faire les devoirs; une simple réflexion ou attitude négative du Petit Prince et je pars au quart de tour.

Ok, donc je viens de comprendre que le rituel apaisant est valable pour nous deux ^^. 

L’intention : pour changer ça, il faut que d’une part je me désengage (fini le « on s’y met » qui démontre l’obligation du Petit Prince à faire SES devoirs avec moi) et que malgré tout je lui demande de le faire avec fermeté, mais sans lui mettre la pression.

L’application : Dire « Petit Prince, c’est l’heure de faire tes devoirs ! » ni plus ni moins. Je vous dirai si ça marche ou pas.

2.  Le lieu :

Le constat : Le Petit Prince a un bureau dans sa chambre, mais c’est compliqué pour moi de m’isoler dans sa chambre avec lui pour l’aider et surveiller la Petoufette, le chien, et la soupe qui mijote. Le laisser seul n’a jamais rien apporté de bon, car Le Petit Prince est incapable d’apprendre tout seul. Il a besoin de ma présence, mais pas en permanence.

L’application : Je pense que la table de la salle à manger ou la cuisine sont les deux endroits les plus pratiques, car je ne suis pas obligée d’être avec lui et en même temps il peut m’appeler quand il en a besoin.

3.  Le matériel

Le constat : Avec le Petit Prince, c’est vite le bordel. Il n’amène pas les bons cahiers, il manque des feuilles, des stylos, il passe son temps au court des devoirs à chercher des trucs qui lui manquent. Du coup, ça le déconcentre, casse le rythme et il perd du temps.

L’intention : il faut que pendant qu’il fait un exercice, il ait tout le matériel nécessaire sous la main.

L’application  : avant chaque devoir, il faut donc que le Petit Prince lise la consigne, et qu’il réponde à la question « De quel matériel ai-je besoin pour faire mon devoir? » et qu’il aille tout chercher. Je ne suis là qu’en observatrice et je l’aide à trouver ce qu’il manque si besoin. Je dois avoir une posture d’aidante, je ne dois pas intervenir directement en faisant à sa place.

4. Pendant le devoir

Le constat : à force de vouloir qu’il fasse ses devoirs, je suis intrusive et à trop vouloir l’aider, je fais à sa place, ce qui est complètement con, parce que c’est pas moi qui vais faire les contrôles à sa place. Donc s’il ne fait pas ses devoirs lui-même, il risque de ne pas comprendre la leçon, et patatras. De plus, j’ai le culot de lui reprocher de faire le devoir à sa place, (si si, je vous jure, c’est vrai). Donc déjà que j’étais tendue avant que les devoirs ne commencent, je vous explique pas comment ça m’énerve de voir le regard dans le vide du Petit Prince avec l’impression qu’il a déconnecté son cerveau tandis que je m’échine à comprendre comment ça marche les angles alernes-internes.

Sentant la tension monter, le Petit Prince décrète qu’il n’y arrive pas, qu’il est nul, qu’il n’y comprend rien et part en râlant ou en pleurant, au choix.

L’intention : C’est ki ki fait les devoirs ? C’est le Petit Prince ou moi ? Ben c’est lui. Pour que le calme perdure et que le Petit Prince ne se sente pas perdu, il faut que je sois là en support uniquement comme lors de la recette des crêpes. Il faut aussi qu’il prenne son temps, le temps qu’il lui faut, pour comprendre la leçon, voir les mots qu’il ne comprend pas et me demander des explications si besoin.

L’application : Une fois qu’il a le matériel adéquat, je le laisse lire la consigne, et je vérifie avec lui qu’il l’a bien comprise. Puis je m’éclipse, et le laisse m’appeler si besoin. Je ne viens pas tant qu’il ne m’appelle pas. Pendant ce temps là, je m’occupe de moi, de mon blog et de la Petoufette, je surveille le chien et la soupe. Hey, mais ça me fait du temps en plus !

5. La fin du devoir

L’application : Je crois que marquer la fin du devoir c’est important. Il faut donc d’abord féliciter le Petit Prince, puis le faire ranger ses affaires pour formaliser le fait que c’est terminé.

En résumé, le rituel pourrait être comme ceci :

  1. Une entrée en matière calme : c’est l’heure de faire tes devoirs
  2. Un lieu neutre où je peux intervenir ponctuellement sans être en permanence à ses côtés
  3. Le Petit Prince va chercher lui-même son matériel et il ne commence ses devoirs qu’une fois tout le matériel apporté
  4. La lecture de la consigne,  et je vérifie qu’il a bien compris ce qu’on attend
  5. Je sors de son champ visuel mais j’arrive dès qu’il me demande de l’aide
  6. Je ne fais pas à sa place, je suis en soutien, en guide.
  7. Je formalise la fin du devoir par des encouragements ou des félicitations et en le faisant ranger ses affaires.

Bon et bien, on va passer ça en application dès demain, et je vous tiens au courant !

11 réflexions sur “ Créer un rituel apaisant pour les devoirs ”

  • 05/02/2014 à 18:34
    Permalink

    bonjour , je suis aussi une maman d un garcon autiste agé aujourd hui de 13 ans ( diagnostiqué à 5 ans par le professeur LEMONNIER ) et je tenais a vous dire bon courage car je suis la preuve qu un enfant peux evoluer : le mien est en 4 eme et travaille super bien avec la presence d une AVS . a la maison tout se passe de mieux en mieux , peu de crise mais je confirme le regard des ados et son affectation n est pas toujours simple !!
    je suis a votre disposition si vous voulez parler ou avoir des informations , bon courage
    cordialement
    madame alves moreira

    Réponse
    • 05/02/2014 à 18:41
      Permalink

      Merci Muriel de votre réponse ! C’est très encourageant mais cela confirme que oui, un enfant autiste peut évoluer et s’intégrer parfaitement à la société, j’en suis persuadée, même si ce n’est pas Noël tous les jours. Mais… ON VA S’EN SORTIR !
      Je garde votre contact…
      A bientôt.

      Réponse
      • 11/02/2014 à 15:57
        Permalink

        oui ill faut toujours garder le moral pour lui et pour la famille et surtout il est tres important d etre aide et soutenu ; si besoin de conseil ou d information , n hesitez pas , au plaisir
        a bientot

      • 11/02/2014 à 18:21
        Permalink

        Garder le moral, oui c’est la clé, mais c’est pas non plus toujours facile. On fait ce qu’on peut !

  • Ping : L’apprentissage des leçons, les essais ratés (partie 2) | Le Petit Prince a dit ...

  • 11/02/2014 à 20:45
    Permalink

    oui helas il y a des hauts et des bas mais le fait de croire en eux et en leurs capacités , ca aide .

    Réponse
    • 12/02/2014 à 18:42
      Permalink

      Le Petit Prince doit toujours de ses capacités… c’est très dur du coup de le motiver, de lui faire comprendre qu’il peut y arriver !

      Réponse
      • 12/02/2014 à 20:51
        Permalink

        meme avec l aide de specialiste ? moi je l encourage tout les jours et je lui montre que je suis fiere de lui !

      • 12/02/2014 à 20:54
        Permalink

        Si, si, il doute de lui, malgré toute l’aide qu’on peut lui apporter. Il est du genre à voir le verre à moitié vide, tu vois…

      • 12/02/2014 à 20:58
        Permalink

        le mien aussi a eu une periode ou il doutait beaucoup de lui et ca l angoissait enormement !
        aujourd hui ca va mieux mais il n accepte toujours pas l echec , surtout a l ecole quand sa note n est pas excellente ! c est dur a gerer !

  • Ping : Créer un rituel apaisant pour les devoir...

Laisser un commentaire