L’apprentissage des leçons, les essais ratés (partie 1)

Le Petit Prince a dit : « Maman, j’arrive pas à faire mes devoirs tout seul, je comprends rien… »

Ou comment des parents qui essaient de bien faire se plantent complètement parce que l’autisme, c’est pas toujours simple à comprendre.

Le Petit Prince est au collège, en 5ème. Le niveau de cet établissement est assez élevé. Bon, mais ça, à la limite, je dirais : tant mieux. Sauf que la 5ème, c’est pas du pipi de chat en ce qui concerne l’apprentissage des leçons.

De mes années collège, j’avais oublié qu’il y avait plein de contrôles, des devoirs au taquet, et autant j’étais plutôt bonne élève de peur de me faire enguirlander par mes parents, autant Le Petit Prince, lui, butte sur des difficultés insurmontables et conséquence : il se prend tôle sur tôle aux contrôles.

Le postulat de base :

Le Petit Prince est un mauvais élève, il faut trouver un moyen pour améliorer ses notes.

Essai râté n°1 : l’engueulade

Bon, ben comme tout parent normalement constitué, j’ai enguirlandé le Petit Prince à la lecture de son 5/20 en géo, je lui ai dit que j’en avais marre qu’il ne foute rien, et autres choses idiotes qui ne servent à rien sinon à me défouler et lui à en prendre plein la tête et le faire se sentir super stupide. Bien joué. Le score au contrôle de maths suivant a été de 8/20.

L’engueulade ne fonctionne pas sur l’enfant autiste pour le faire progresser en classe

N.B. : je sais, j’aurais pu m’en douter, mais bon, faut bien expérimenter pour en être vraiment sûre

Essai raté n°2 : refaire les cours des profs

Vu que les cahiers du Petit Prince, malgré toute la bonne volonté de l’AVS, ressemblent à des parchemins rongés par des souris et ont des contenus parfaitement décousus, je me suis mise à réécrire entièrement les cours, sous Word, avec des présentations claires, des définitions encadrées à retenir, des machins soulignés, surlignés, de belles couleurs, etc.

J’y ai passé des heures. Et après, j’ai voulu faire apprendre le tout au Petit Prince. Imaginez un gosse à qui l’on force à ingérer une leçon avec un entonnoir : que la leçon soit jolie ou pas, ben il a quand même pas envie de l’ingérer.

Refaire les leçons des profs m’ont permis de parfaitement connaitre la problématique de la Religion au Moyen-Age et les angles alternes-internes. Le Petit Prince, lui, s’est encore pris une tôle avec un 7,25/20 en Histoire.

N.B. : j’ai perdu du temps, ça m’a frustrée de voir que malgré mes efforts, Le Petit Prince a encore eu une mauvaise note. Au final, lui et moi étions déçus. En gros, c’est pas à moi de faire des efforts, car c’est pas moi qui vais au contrôle, non?

N.B. bis : la perte de temps est l’ennemi de la maman. Donc désormais, je ne recopierai plus les leçons.

Essai râté n°3 : Le laisser apprendre tout seul

J’ai une vision pour expliquer le Petit Prince laissé seul face à son cahier : « Comme une poule devant un couteau ».

Chronologiquement, ça se passe comme ça :

• Il râle parce qu’il doit faire ses devoirs et claque la porte de sa chambre
• Il maugrée devant son cartable fermé pendant 5 bonnes minutes avant de l’ouvrir.
• Il regarde son cahier de texte, et se plaint pendant encore 5 minutes.
• Il prend son cahier. Il râle.
• Il prend son livre. Il râle.
• Il ouvre la page de l’exercice, commence à essayer de répondre aux questions sans au préalable avoir essayé de piger la leçon.
• Il me tend le torchon qui lui sert de cahier
• Je lui pose une question sur la leçon. Il souffle, râle, et éructe « Mé heu, pff, franchement c’est compliqué » ou alors, autre option, répond à côté de la plaque.

Laisser seul un autiste pour apprendre des leçons, c’est s’assurer d’une paix provisoire et lui assurer une mauvaise note au contrôle suivant.

N.B. : bon, là encore, j’aurais pu m’en douter, mais pour trouver la bonne méthode, il faut bien faire des essais. Celui là est infructueux, j’en conviens.

Ce post décrivant mes essais pour faire apprendre ses leçons à mon fils est vraiment long alors je vais le découper en plusieurs articles. La suite au prochain épisode  !